Arrivée en vélo remarquée par Anne-Marie, Pascal et Utah. Petites sourires sympathiques de me voir débarquer sur cet engin mythique qui m'a été donné par l'un de mes meilleurs amis et qui m'accompagne depuis 4 ans dans mes randonnées annuelles sur les routes de France. Bientôt la "Boutonnière de Braye".
"Sol y ombra" sur le parvis. Mais ici point de mise à mort ; que des mises en vie (et c'est vrai, quelques mises en plis).
On me demande comment ce sont passées mes vacances. Mais je suis toujours en vacances ! Ile de Ré rime avec félicité. Et quoi de neuf à Bécon ? Rien. Que du calme, du luxe et de la volupté ?
De l'île de Ré à Oléron, il n'y a qu'un perthuis, celui d'Antioche (à ne pas confondre avec le perthuis Breton qui sépare Ré du continent. Pascal y passait ses vacances, enfant, et n'est jamais parvenu à apprendre à nager dans une mer aussi froide. Il a fallu que ses parents adopte la Méditerranée pour que le futur biker se décide enfin à s'exercer à la natation. Les requins pullulent au large d'Oléron. Tout du moins, c'est ce qu'il m'apprend. Il en fut témoin à l'occasion d'une excursion maritime vers Fort Boyard : une mouette qui rasait de trop près les vagues fut happée sous ses yeux par un requin ! Vérification faite, en 2020, un Galeus melastomus, autrement dit un requin chien espagnol, a été découvert au large d'Oléron. Requins bleus, blancs, (rouges ?) font l'objet, régulièrement, d'observations sur les côtes charentaises.
Bardella (appelons-le Jordan), vient sur la table (pas pour de vrai, rassurez-vous). A l'unanimité moins une voix, il est jugé dangereux. L'innocent le compare à Jacques Chirac. Ah, que nenni ! Le grand Jacquot, c'était la caresse sur le cul des vaches, "5 minutes douche comprise", etc. Bien sûr, la discussion dérive sur le thème des frasques des différents présidents. Hollande et ses croissants en mobylette : pas très classe. Mitterrand et ses "coups" en douce : pas glorieux. Et puis Mitterrand : la francisque, Bousquet, ... Je raconte l'anecdote de l'ancienne propriété de ses grands-parents à Toutvent, sur la commune de Nabinaud en Charente, qu'il voulait à tout prix acquérir malgré l'opposition de la propriétaire du moment qui avait décidé de la céder à ses enfants. Dans ses trajets pour rejoindre ou quitter Latche, il se posait en hélico à Toutvent (toujours avec une jeune femme) et tentait (sans succès) d'amadouer la forte femme qui, tout en recevant le président avec civilité, n'a jamais rien lâché au propriétaire de Latché !...
Olivier et Béatrice sont à une table voisine. Je les rejoins car je leur dois des excuses (voir "Ce matin au kiosque 15). Et puis, je veux en savoir davantage sur l'auteur de "Les théories de la surveillance" ; livre qu'il a bien voulu laisser à mon attention à la garde provisoire de Jean-Michel. Nous avons donc un maître de conférence en Sciences de l'information et de la communication à Sorbonne université qui prend régulièrement son café en compagnie de sa compagne en terrasse du kiosque de la gare de Bécon-les-Bruyères ; laquelle va probablement, à brève échéance, se substituer à celle de Perpignan en tant que "centre cosmique de l'Univers". A minima, une inscription au patrimoine de l'UNESCO pourrait s'envisager.
De l'ethnologie de la surveillance, nous passons à l'architecture, possible art populaire, en convenant que ce "possible" est sous surveillance du fait même de la posture élitiste de certains architectes. Nous en venons à aborder la question de l'expert et du non-expert. Je garde pour moi la pensée d'Alberti : "le jugement des experts (periti) souvent égaré par un désir effréné d'édifier (libido aedificandi), ne peut se passer de celui des non-experts (imperti)". Avant, nous avions évoqué les travaux titanesques du Grand Paris Express et mon opinion comme quoi tout le monde (ou presque) se fout pas mal de l'architecture ; l'exemple étant ce grand concours en 2007 où le pouvoir politique (Sarko) avait sollicité de grandes équipes de grands architectes, lesquelles avaient produit une quantité délirante d'idées (parfois délirantes) qui, au final, avaient été enterrées par la copie d'un préfet à gros cigare (Christian Blanc), hors compétition ; copie d'ingénieur qui faisait fi des problématiques sociales, urbaines, écologiques (bref, des sciences sociales), pour proposer un projet réduit à une problématique d'infrastructure.
Nous reprendrons ces discussions plus tard car mes amis doivent se rendre à la BNF pour travailler. Magnifique !
Nous nous quittons en faisant le constat partagé de l'importance de l'urbanisme et de l'architecture en jetant un regard circulaire à ce petit parvis qui, sous les auspices de Jean-Michel, le Passeur, est rien moins qu'un "incubateur de sociabilité".
Il faut se méfier des poètes et des écrivains, surtout s'ils ont été ancien vigile dans un supermarché et à l'origine d'un club littéraire. Ouf : je n'ai pas encore été vigile dans un supermarché ! Le dénommé Juraj Cintula qui a tenté d'assassiner le premier ministre slovaque ne fait pas de bien à la poésie ; déjà que ça ne se vendait pas... Les paroles d'Odysseas Elithis - "la poésie de sert à rien qu'à vivre en pleine lucidité" - prennent un autre sens à l'aune de l'acte du poète-vigile !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire