samedi 20 juillet 2019

"The combs of wind" in San Sebastian, a Eduardo Chillida's artwork

To continue in talking about Chillida's work, one of the most famous is probably "The combs of wind" set up at the feet of the Monte Igualdo at the extremity of the very beautiful Concha of San Sebastian.


The artwork is composed by 3 metal pieces anchored in the rocks. The opposition between the massive volums of rocks and the linear shapes of the pieces, between the materials - stone and steel -, the colors - yellow-grey for the rocks and rusted red for the pieces, the proximity of the sea which can be very tumultuous at this place when the pieces are static, the presence of these artefacts and elements of the nature, render a very strong feeling of eternity.

The traces of rust on the surface of the rocks seem to be blood like a place where prisoners would be executed. Or is-it a scar from which the blood of the center of earth could be come out ?

All the interpretations are possible. And maybe, in these questions, the visitor meets the artist when Chillida said : "The art for an artist is a question, does our answer is in the succession of questions ?



Chillida Leku in San Sebastian



This is a very nice thing that Chillida's park in San Sebastian is opened again after 8 or 10 years during them it has been closed to the public.

 If you are the opportunity to come in San Sebastian, the visit of Chillida Leku (Leku, the name for site or place in Basque language) is mandatory (for my opinion).
This is a delicious place of 11 ha composed of meadows and forest in which 40 sculptures are exhibited in a close relationship with the nature and in a relationship between themselves. This is a place of freedom as Chillida conceived his artworks.


Chillida passed away in 2002 and for him his park was something he dreamt as he wrote : "One day, I dreamt of an utopia : find a space where my sculptures could be rest and wher people could walk through them as in a forest."


Chillida is one of the most famous contemporary Spanish (more, Basque !) artist. His artworks can be seen in many places in the world but it is here, in San Sebastian, just beside the center, than you can probably have the best experience of his art.


In the middle of the park, there is a huge traditionnal sheepfold that Chillida refurbished with a local architect to reveal the raw materials of this ancient shelter. Inside the sheepfold visitors can see details about the way Chillida worked his art pieces. Sculptures, paintings and drawings are exhibited in an extraordinary space.

Chillida began to study architecture but he quitted after only 2 years due to the poor teaching. But his work has allways been influenced by architecture and space, light and materials are the 3 main items of his design.

One thing that I find is very interesting in Chillida's work is the the way in which he plays with paradoxe; his art pieces are often oxymorons : solid and delicat, full and empty, heavy and light, complex and evident, strict and random, rough and smooth, angular and voluptuous, massive and areal, steel and stone, ...

The architectural trend with which he would be the closest would be perhaps the brutalism. The good example for this is the Jinhua Reading Space of Herzog and de Meuron, built in China in 2008.




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mercredi 17 juillet 2019

"Des jours sans fin" de Sebastian Barry

Thomas McNulty est le narrateur de ce roman picaresque qui retrace sa vie d'émigré irlandais fuyant, comme un grand nombre de ses concitoyens, son pays dévasté par la grande famine de 1845-1852. Sa famille a été décimée et le jeune Thomas n'a pas d'autre choix à 13 ans que de s'embarquer clandestinement pour rejoindre le nouveau continent. La traversée s'effectue dans des conditions totalement inhumaines : "J'ai passé six semaines parmi les déchus, les ruinés, les affamés. (...) On était rien. On était des pestiférés. Des humains faits rats. La faim, ça vous prend tout. Alors, on était plus rien."
Débarqué au Canada, il rejoint le Missouri où il fait par hasard, et pour son plus grand bonheur, la rencontre de John Cole, un autre garçon de son âge aux origines indiennes du côté de son arrière grand-mère, qui deviendra son ami puis plus tard son amant.
Les deux jeunes gens vont alors partager leur vie, voyager ensemble et d'abord se retrouver à Daggsville, une bourgade peuplée de mineurs, située aux confins de la zone séparative entre les états de l'Union et les territoires (théoriquement) réservés aux indiens.
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Ils sont tout d'abord engagés dans un théâtre et s'y produisent durant deux ans, déguisés en femme, dans un spectacle de danse qui subjugue le public frustre de ces travailleurs de la mine. Mais l'âge aidant, il devient impossible de masquer leur masculinité et ils doivent quitter à regret le théâtre de M. Titius Noone.
Ils s'engagent alors dans l'armée car "si vous aviez vos quatre membres vous étiez accepté. (...) Mais vous étiez content d'avoir un boulot, parce que en Amérique, sans quelques dollars en poche, on crève de faim."
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Sebastian Barry
La suite de l'histoire entraîne le lecteur à partager au quotidien la vie d'un homme de troupe engagé en cette seconde moitié du 19ème siècle dans les combats atroces menés avec une sauvagerie extrême contre les indiens spoliés de leurs terres et considérés comme des sous-hommes. On connait la fameuse phrase du général Shéridan : "Les seuls bons indiens que j'ai jamais vus étaient morts." A l'occasion d'un de ces combats John et Thomas recueillent Winona, la fille d'un chef sioux, Celui-Qui-Domptait-Les-Chevaux. Les deux compères vont alors tout faire pour protéger cet enfant, au péril le plus souvent de leurs vies.
Des guerres indiennes le récit passe à la Guerre de Sécession, terrible également, avec deux camps peuplés de gueux qui s’entre-tuent avec la même sauvagerie.
Sebastian Barry décrit à la perfection le chaos, la trouille, la haine, l'absurdité qui animent ces combats ainsi que la vie épouvantable des hommes de troupe confrontés à des situations extrêmes (climatiques, alimentaires, sanitaires). Ses descriptions, parfois à la limite du soutenable, sont un plaidoyer puissant contre la guerre, le racisme, l'intolérance et la misère.
Mais le roman est aussi traversé par de très remarquables portraits d'hommes habités par une grande générosité et un profond humanisme.
Le livre nous révèle également les conditions violentes de la naissance de l'Amérique. Tous ces massacres ne datent que d'un siècle et demi ! Et on parle quand même de 10 millions d'indiens exterminés par les blancs, seulement en Amérique du Nord ! Les clivages et les extrêmes tensions entre communautés dans les USA d'aujourd'hui sont-ils des séquelles de cette histoire, somme toute, relativement récente ?
Au cœur du livre il y a aussi cet amour entre deux hommes que l'auteur décrit avec beaucoup de sensibilité. Il est dit que cette histoire dans l'histoire lui fut inspirée par son fils, homosexuel, qui avait fait quelque temps auparavant son coming-out.
C'est un livre qui peut se lire d'une traite tant le récit est vif, imagé, plein de rebondissements.
Kazuo Ishiguro, Prix Nobel de littérature 2017 a dit de ce livre : "Mon roman préféré de l'année est le magnifique Des jours sans fin."
Livre de vacances *****

mardi 16 juillet 2019

"La malédiction d'Edgar" de Marc Dugain

Résultat de recherche d'images pour "la malédiction d'edgar"John Edgar Hoover fut directeur du FBI durant 48 ans. Indéboulonnable à ce poste du fait des "dossiers" qu'il avait constitués sur toutes les personnalités influentes du monde politique, mais aussi de la pègre ou du show-business, il fut un farouche défenseur des "valeurs" traditionnelles de l'Amérique blanche et un anticommuniste primaire ("communiste" a un sens très large aux US, même aujourd'hui, cf les tweets de Trump ou de ses affidés). C'est le portrait qu'en fait Marc Dugain au travers de ce qui seraient les mémoires de son adjoint au FBI, Clyde Tolson, qui fut également son amant.
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Marc Dugain
L'auteur déconstruit les grands mythes américains - la famille Kennedy, Marylin Monroe, le rêve américain, etc. - et offre au lecteur le spectacle d'une Amérique profondément inégalitaire, dirigée par une classe politique majoritairement corrompue, paranoïaque (voire criminelle) dans sa chasse aux sorcières des personnalités de "gauche", et qui emploie des méthodes de surveillance des individus qui n'ont rien à envier au système communiste de ces années de guerre froide.
Les experts ont certainement un avis sur la véracité de quelques thèses avancées par Marc Dugain sous la "plume" du narrateur Clyde Tolson (notamment sur les assassinats de John et Robert Kennedy), mais le système Hoover n'est pas sans faire penser à sa traduction contemporaine par les "fake-news" et les mensonges d'état. L'une des différences réside probablement dans le fait qu'hier ce système visait à donner de l'Amérique une image positive et celle d'une nation unie, quand aujourd'hui la "transparence tweetée" ne s'en donne même plus la peine.

Lecture de vacances *****

jeudi 11 juillet 2019

Portrait de VRP

Il a la soixantaine qui tire vers la fin, la démarche incertaine et fatiguée, l’œil moins vif qu'il y a encore quelques années. Mais il arbore un sourire un brin juvénile et se persuade d'être encore un enfant dans sa tête. Brel disait : "Il nous fallut du talent pour être vieux avant d'être adultes."
Après 45 ans de mariage, son épouse vient de le lâcher pour des raisons qu'il dit liées à une lassitude d'un couple que le temps a finalement fossoyé : lui n'a pas vu les années passé dans l'ivresse d'un surmenage professionnel revendiqué, et elle, femme au foyer, éducatrice de ses enfants, aujourd'hui au chômage technique pour cause d'envol desdits enfants hors du foyer familial. Après sa retraite, il est parvenu à rebondir en monnayant son carnet d'adresses. Ce qui lui vaut de petit-déjeuner, déjeuner et parfois dîner sur notes de frais, et d'entretenir à bon compte son addiction au monde des affaires. Elle, elle a vu un horizon béant de vacuité s'étaler subitement derrière sa planche à repasser.
A présent, quand il est parvenu à la fin de la journée à épuiser toutes les ressources de ses rendez-vous, il se retrouve en retraité solitaire dans son pavillon de banlieue, avec comme seule tentation la manipulation onaniste de la télécommande de son écran de télévision XXL.
Il a bien cédé à la tentation de quelques errances sur des sites de rencontres. Il a même failli trouver une fois - juste une - l'âme-sœur. Mais il avoue avec un regret de défaitiste que "ça n'a pas matché entre nous". Il essaiera encore bien qu'il avoue une gêne certaine à devoir composer avec ces officines d'accouplement : on pourrait le démasquer ! Et alors, pourquoi se confit-il à moi en commandant le plat du jour : du confit de canard accompagné de pommes sarladaises ?
Il prends l'avion plutôt que le train. Il a oublié l'odeur du métro et celle des parfums bon marché au petit matin dans la rame du RER B. Sa voiture c'est son bureau, "avec le téléphone, tu t'en fous des embouteillages". Il se laisse convaincre (vraiment ?) le temps d'une discussion qu'il faudrait bien faire un truc pour la planète. "Quand on voit Trump et les Chinois, tu crois qu'on peut faire quelque chose ?"
Les vacances ? Il va rester la télécommande à la main du côté de Melun et réfléchir (réfléchir enfin ?).
Il enchaîne bientôt, infatigable VRP, sur les affaires mirifiques que nous pourrions faire ensemble. Il regrette la timidité de certaines boites qui le rémunèrent auxquelles il adresse chaque mois une note de frais circonstanciée : date, lieu, code d'imputation de l'affaire, nombre de repas, noms du ou des invités, observations. Jamais moins de 2 à 3.000 euros.
"Vous me ferez une fiche deux repas et vous me sortirez la TVA s'il vous plait. Tu comprends, ils ont un vrai savoir-faire, mais ce qui est fondamental aujourd'hui, c'est le faire-savoir. Pour vivre bien, vivons caché. C'est leur devise. Tu fais quoi avec ça ?"
Dehors l'après-midi a des tentations de canicule. Nous évitons une crotte de chien. C'est déjà ça.

"Transparence" de Marc Dugain




Résultat de recherche d'images pour "transparence marc dugain pdf"Cassandre Lanmordittir vit depuis 25 ans en Islande où elle a choisi d'installer le siège de sa société, TRANSPARENCE, un site de rencontres fondé sur la collecte et le traitement d'un nombre maximal de données personnelles afin de laisser une place minimal au hasard.
Résultat de recherche d'images pour "transparence marc dugain pdf"Parallèlement, elle a développé une autre société, ENDLESS, dont les objectifs sont rien moins que de prendre le pouvoir sur Google et de proposer la vie éternelle à un peuple d'élus triés, selon des critères liés au mérite et à une forme de volonté positive, par un algorithme incorruptible nourri aux données personnelles des élus potentiels.
Il y a dans le projet de cette dame une ambition quasi-christique et la volonté d'arracher l'humanité aux griffes d'un Google ou autres GAFAM, dont l'outil IA conduit les individus à perdre toute capacité d'exercer leur esprit critique, gavés d'informations qu'ils sont, évoluant dans le dérisoire de l'apparence.
Marc Dugain livre ici une charge en règle contre cette "civilisation de l’exhibitionnisme", mais plus généralement contre les dérives d'une société dans laquelle nous sommes prêts à sacrifier nos libertés contre un état de satisfaction matérielle tout en enrichissant toujours plus les manipulateurs de nos données.
C'est écrit avec beaucoup de justesse et la fable est belle. Un livre de vacances enrichissant (intellectuellement).

lundi 8 juillet 2019

"L'île du Docteur Moreau" d'H.G. Wells

Tout le monde connait le roman de Wells publié en 1896 : la découverte, par Edward Prendick alors qu'il est débarqué sur une île perdue, qu'un certain Docteur Moreau, dont il se souvient qu'il a été chassé jadis d'Angleterre suite à des révélations sur des pratiques chirurgicales peu orthodoxes,  s'adonne à la poursuite des ses expériences donnant naissance au prix de souffrances épouvantables à des créatures monstrueuses mi-bêtes, mi-humaines.
Résultat de recherche d'images pour "l'île du docteur moreau"La coexistence des êtres humains (ils ne sont que 3 : Moreau, son acolyte Montgomery un médecin alcoolique et Prendick) et d'une centaine de créatures dispersées dans la jungle de l'île, ne s'effectue que par le truchement d'une "Loi", inspirée par le docteur Moreau, que les bêtes s'imposent et répètent comme un mantra.
Wells décrit près de 50 ans avant ce que les nazis tenteront de mettre en oeuvre dans les laboratoires des camps d'extermination, avec le même détachement vis-à-vis de la souffrance et sous le prétexte de la recherche scientifique. Le Docteur Moreau n'est-il pas l'ancêtre du sinistre Docteur Mengele ?
Comment ne pas voir également dans la "Loi" une critique acerbe de la religion par l'écrivain partisan des thèses socialistes dont la clairvoyance anticipatrice connue quelques, ratés notamment quand il considéra Staline comme un homme d'une grande générosité et bienveillance ?
Mais comment aussi ne pas penser à ce chirurgien Chinois coupable, plus récemment, de manipulation génétique sur des bébés jumeaux ?
Y a-t-il des luttes prioritaires ? Dans tous les cas, le podium des risques est certainement celui-ci : dérèglement climatique, intelligence artificielle, manipulations génériques. Mais les challengers ne sont pas loin : contamination nucléaire, migration (conséquence du dérèglement climatique), populisme, ...
On vit une époque formidable !