jeudi 18 juillet 2024

Ce matin au kiosque 47 - Henri Grouès, les seins des femmes, jets privés, douve du foie et poésie

Passage à la gare aux environs de 7h40. Le Boss est déjà au turbin avec trois ou quatre clients. En passant, je lui fais de grands signes avec mon panama tout neuf acheté la veille chez Authentic Panama, rue de Miromesnil. Mais, tout à son business, il m’ignore.

C’est toujours intéressant - sociologiquement parlant - de prendre le train ou le métro avant 7h00 du matin. Les passagers y sont majoritairement d’origine étrangère. Plus on avance dans la matinée, plus la population est européenne. A l’arrivée Gare de Lyon, les flux se croisent : la foule des travailleurs (plutôt bronzés) dans un sens, les touristes (plutôt blancs) de l’autre ; petits sacs en bandoulière pour les premiers, valises ou lourd sacs à dos pour les seconds. Que deviendrons-nous quand on aura refoulé toute cette main d’œuvre étrangère indispensable à notre confort au sens large, sinon à notre prospérité ?

Voilà que le monde s’écroule un peu plus : Henri Grouès est accusé de violences sexuelles. Qui est Henri Grouès ? Un béret, une barbe blanche, de grosses lunettes, une grande cape noire et un appel fameux en 1954 depuis l’église Saint-Pierre Saint-Paul de Courbevoie. Vous l’avez reconnu : l’abbé Pierre, l’icône de la générosité. Bon, il paraît qu’il aimait toucher les seins des femmes. On ne peut pas lui en vouloir : nous les hommes, on a un faible pour cette portion de l’anatomie féminine qui nous renvoie probablement aux délices de notre petite enfance quand on nous encourageait à téter goulûment le sein maternel. On ne peut pas lui en vouloir, sauf qu’il faut demander l’autorisation ; tout abbé Pierre qu’on puisse être !

Donc, tout fout le camp. Mais on commence à s’habituer. 

Côté Nouveau Front Populaire, c’est la débâcle, la déroute, le sabordage en règle, le Bordel avec un grand b. 

Trump risque d’être élu dans un fauteuil même avec un bout d’oreille en moins. Il paraît que ce n’est pas rédhibitoire pour être président des Etats-Unis. Tout le monde espère que les médecins vont rapidement trouver chez Biden les symptômes d’une maladie qui lui ferait renoncer à poursuivre une épopée pathétique.

Avez-vous remarqué que dans les TGV, une personne est chargée de récolter dans un grand sac les déchets des passagers ? Devinez de quel sexe et de quelle couleur de peau est la personne ?

Hier, j’ai observé dans le ciel de Bécon, un ballet de jets privés. Certainement des « personnalités » en relation avec les JO. Des JO exemplaires sur le plan environnemental… D’ailleurs, Anne Hidalgo s’est baignée hier dans la Seine. D’ici à ce qu’on lui détecte une douve du foie… mais après les JO, surtout !

Jean-Michel : n’oublie pas le parasol pour tes habitués du matin ! Une suggestion : tu le fais payer aux squatters de l’après-midi.

Hier soir, j’ai reçu un mail m’informant que l’un de mes poèmes avait été sélectionné pour figurer dans le recueil annuel de l’atelier de poésie de Cognac. Je figurais déjà dans celui de 2023 (que je n’ai toujours pas récupéré).

Jean-Michel : voilà de la matière pour vendre « Apprentissage » !

C’est ainsi que les hommes vivent.

PS : aujourd’hui je suis à Hyères ; demain je serai encore à Hyères, mais hier je n’y étais pas encore ; et après-demain, Angkor (je veux dire : encore) à Hyères. 

mercredi 17 juillet 2024

Ce matin au kiosque 46 - Spitfire, Ramses, Led Zep et short en jean frangé

Soleil et parasol ! (« Parasol : juste le matin, pas l’après-midi car j’ai toute une bande de squatters qui restent 3 heures pour un café ! », me souffle le boss).

Je m’autorise à lui demander si je peux mettre mon cabas à commissions au frais car je reviens du marché. Le Passeur acquiesce (et quand un passeur acquiesce, c’est qu’il vous apprécie ! Admirez l’allitération…).

Je reste un peu au frais à l’intérieur du kiosque. Une dame passe avec un clébard de la configuration des boudins qu’on place au bas des portes pour éviter à l’air froid de pénétrer. Il se dénomme Ramses. Jean-Michel connaît tout le monde, même les toutous à leurs mémés… quelle conscience professionnelle ! 

Un client s’empare d’un panneau sous emballage plastique et contemple avec une envie d’enfant frustré quelques pièces d’une maquette de Spitfire au prix de 6,99 €. Il raconte que son père possédait une maquette de ce chasseur monoplace des alliés durant la 2nde guerre mondiale, mais qu’il ne sait pas où elle se trouve, elle était plus petite, il va falloir qu’il la cherche, il aimerait en refaire une en souvenir de son père… et il interroge Jean-Michel sur le prix d’acquisition d’une pareille maquette en collectionnant les panneaux en plastique à 6,99 €, jusqu’à détenir la totalité des pièces. « De l’ordre de 1000 € peut-être, si je compare à un autre avion », lui répond notre passeur. L’amateur nostalgique de Spitfire ouvre simultanément la bouche et ses globes oculaires comme un poisson-lune en mal d’oxygène. Il grimace un sourire de gusse pris en train de piquer des sous dans la corbeille de la quête. Jean-Michel me fera une confidence quelques instants plus tard : « J’ai rien compris à ce qu’il me racontait ! Oui, mais Jean-Michel, tu le fais tellement bien », lui ai-je dit.

Il est temps de rejoindre la table des « habitués » ; ceux qu’ont la licence délivré par le boss. Il y a là Philippe et Alain et Utah qui retrouve un peu d’épaisseur à sa toison. Deux autres personnes les accompagnent. Je prends au vol une discussion évoquant Led Zep, les meilleurs viets du coin, l’envie en vrac d’aller dans les pays scandinaves, les baltes, l’Autriche et Copenhague (ouf !), l’envie pour Pascal d’avoir 25 ans, l’envie 5’ plus tard (toujours de Pascal) d’en avoir 16 à la vue d’un short jean frangé porté par une paire de longues jambes de sexe féminin.

L’épouse de l’ex-consul turc s’installe à la table. Les habitués sont en verve : les allusions cochonnes fusent. Il n’y a, semble-t-il aucune relation de cause à effet. 

Le boss m’informe qu’il a vendu (sur mes recommandations) un exemplaire du dernier No d’Esprit à Olivier, notre spécialiste des théories de la surveillance.

No spécial sur l’Amérique que je recommande à tous mes lecteurs : tout ce qui se passe aux US est riche d’enseignement sur ce qui est susceptible de se passer chez nous à moyen terme.

J’ai fait des adieux provisoires. Il est probable que cette chronique s’interrompt (encore !) jusqu’à la fin août.

C’est ainsi que les hommes vivent.

mardi 16 juillet 2024

Ce matin au kiosque 45 - Guide du Routard, aristos, antifa, etc.

7h30, ma baguette sous le bras, je me dirige vers le kiosque. Je sais que 7h30 est l’heure d’ouverture. D’ailleurs une table et des chaises sont déjà installées sur le parvis et un homme, debout près d’elles, est en train de boire un café dans un gobelet en carton. Nul doute : le café provient de notre passeur. 

J’entre par l’entrée donnant dans le hall de la gare et Jean-Michel en m’apercevant : « Tu reviens de l’Ile de Ré, toi ? Y’avait du vent ! », me signifiant qu’il a deviné que je sortais du lit (à moins que ça ne soit qu’un acces de jalousie car côté cheveux, notre passeur, repassera…). 

« Et tu repars quand ? » Quand je vous dis que Jean-Michel est aimable ! Seulement, le gusse qui prend ça au 1er degré, il a de quoi penser que le libraire est peu sympathique. « Jeudi. Jeudi, je descends pour les obsèques de mon frère ainé. Dans le Sud, sur la Côte d’Azur. » Un infarctus dit « silencieux ». Pour ceux que ça intéresse : voir Wikipedia.

« Ici, rien. Juste un ado perché sur le toit avec un fusil et qui tentait d’abattre des pigeons », me répond-Jean-Michel à la question : « Et ici, quoi de neuf ? »

Il rajoute : « Alors : tu es tombé sous le charme de Marc Lévy ? 

  • Pas vraiment, mais c’est un type intelligent
  • Pour vendre ses livres
  • Pas seulement. Tout ce qu’il touche, il le transforme en or. Tiens, ton kiosque : il en devient le manager et il multiplie par 3 la surface de vente et les recettes. Après le documentaire « 20 jours à Marioupol », il a été interviewé. Ça a pris un peu des allures de tribune politique. Melenchon et l’extrême-droite en ont pris un maximum. 
  • Il est devenu le BHL de l’Ukraine ?
  • Pas impossible. J’ai toujours pensé qu’il se lasserait de son succès d’écrivain et qu’il passerait au cinéma. Je me suis trompé, il est resté dans la production de livres, mais ce ne serait pas impossible qu’il endosse l’habit de BHL.
  • Il a la réputation de ne pas être sympathique avec les libraires et de venir vérifier si ses livres sont exposés de façon correcte. 

Une dame d’un certain âge est venue acheter son magazine télé. Elle a un petit look de randonneuse. Son surnom : « Mme Gloasguen ». La discussion part sur le fondateur du Guide du Routard.

« Il était copain avec mon ancien DG, Louis de Rostolan. On en a bouffé du Guide du Routard ! Il fallait faire des campagnes de pub tous les quatre matins ! De Rostolan ne serrait pas les mains, il les tapotait. Philippe Delherme, je l’ai eu comme client. Très sympa. Sa femme venait vérifier si on avait mis les livres de son mari bien en évidence.

Une cliente entre. Jean-Michel la connaît bien. Elle est de Gauche. 

  • Alors, le Front populaire ? lui demande-t-il. 
  • Navrant ! On dirait qu’ils veulent se saborder
  • Et ta fille ?
  • Elle a envie de tout foutre en l’air, la révolution ! Elle est révolutionnaire, antifa, … on a peur pour elle parfois…

Normal, je dis : pas évident d’être antifa, mais si j’avais 20 ans, j’aimerais avoir ce courage. Elle connaît le Saint-Sauveur ? Oui, mais elle n’y va pas.

On poursuit, JM et moi, par des considérations sur le contexte politique, la « stratégie » de Macron, l’explosion probable du NFP où tout du moins de la scission d’avec les mélenchonistes, Attal qui prend son autonomie, les types de droite qui se bouffent le nez et se positionnent pour 2027, de Villepin qui juge que c’est un « bâton merdeux » ce poste de 1er ministre, de Villepin qui roule à gauche, comme Toubon ; des gars qui se bonifient en vieillissant (rares), …

J’ai regardé un instant son présentoir à BD. J’ai dit à Jean-Michel qu’il lui en manquait une, remarquable qui parlait des nuisances de la finance. Je prendrai en photo la couverture et lui enverrai (Il s’agit, pour les intéressés de : « La machine à détruire - Pourquoi faut-il en finir avec la finance ? »).

Il m’a dit qu’un des habitués du parvis possédait 5000 BD qu’il entreposait dans son sous-sol. Il lui en parlerait. 

Et au fait : quel temps il va faire aujourd’hui ?

Pas terrible, il va pleuvoir, pronostique notre passeur.

Il est temps de ramener ma baguette à la maison. Une baguette croustillante (comme toujours à Becon), du beurre et de la confiture, le tout tremper dans un café expresso : une félicité !

C’est bien ainsi que les hommes vivent. 

jeudi 11 juillet 2024

Ce matin (ou presque) au kiosque 44 - Pluie, Bordel ambiant, yeux d’enfant

A 500 km tout rond du kiosque de la gare de Bécon les bruyères, la vie se la coule douce (ou à peu près), sous une matinée pluvieuse qui ravie les escargots et la pelouse du jardin.

Comment vont les commentaires sur le parvis au sujet du b….. actuel de la vie politique ? Macron a dégoupillé une Xième grenade. Honnêtement, à sa place, j’aurais fait pareil. Le jupitérien président veut à tout prix rester dans son Olympe et refuse de cohabiter avec un gusse de gauche. Glucksmann en dernier recours ? Ça finit par être gonflant ces histoires politiciennes et pourtant, il y a un grand nombre de nos concitoyens qui aspirent à une vie meilleure : les 2/3 ; la moitié espérant dans la Gauche, l’autre moitié dans l’extrême-droite. Le centre mou, lui, milite pour le « BAU », qui ne signifie pas « Bande d’Arrêt d’Urgence » mais « Business As Usual » (on poursuit sur notre lancée du néo-libéralisme, salauds de pauvres !).

A observer les enfants qui jouent sur la plage en s’inventant des dizaines d’histoires à rebondissements, on se dit que leur monde a quelque chose de merveilleux et qu’il serait bon que nous regardions parfois la vie avec des yeux d’enfants sachant s’émerveiller pour des petits riens.

Mais nous sommes « grands » et il ne s’agit pas de laisser quelques affreux pourrir la vie de la majorité des gens qui peuplent la planète ; des affreux qui ne rêvent que de puissance et de gloire ; cocktail funeste dont les ingrédients essentiels sont des milliers de morts.

A cet égard, je ne peux que vous recommander une nouvelle fois, malgré les images terribles, de regarder le documentaire « 20 jours à Marioupol ». 

Quelqu’un pourra-t-il me dire pourquoi le plus grand nombre de visiteurs de mon blog provient de Hong-Kong et ce, depuis plusieurs semaines maintenant, avec des sommets à 300 visiteurs par jour ?

mercredi 10 juillet 2024

Ce matin (ou presque) au kiosque 43 - Marc Levy, Marioupol et la 1/2 finale

Hier soir, 2 « événements » : rencontre avec Marc Levy et 1/2 finale de la Coupe d’Europe de foot. Dois-je l’avouer : je ne suis un fan, ni de l’un ni de l’autre. Concernant l’auteur de « Si c’était vrai » et d’une vingtaine de romans supplémentaires, mes goûts littéraires penchent vers d’autres récits. Pour le foot, ce spectacle où 22 millionnaires courent après un ballon devant des millions de prolos surexcités (dixit Desproges) : pas ma tasse de thé non plus.

Revenons à Marc. Je me permets de l’appeler par son prénom car nous nous sommes très bien connus, il y a plus de 30 ans maintenant. Marc n’était pas alors l’écrivain à succès qu’il est devenu, mais le patron d’une petite boite d’aménagement intérieur - essentiellement de la pose de cloisons à ses débuts - dénommée « Cloiselec », et il m’avait débauché pour compléter son panel ; probablement pour mes relations professionnelles et mes quelques compétences techniques. J’ai découvert un homme intelligent, redoutable commercial, sachant s’entourer et cultivant une ambiance au travail très « cool » (musique dans les bureaux, chiens se promenant parmi nous, kitchenette, décoration intérieure à l’américaine façon Starbucks, …). Je suis resté 1 année avec Marc. Quand je lui ai dit que je partais (il y a une vie en dehors des cloisons), il m’a dit que j’avais tort et que « Cloiselec » (qui deviendra « Eurythmic » quelques années plus tard) serait numéro 1 de son secteur dans moins de 10 ans. Me concernant, c’est lui qui a eu tort ; pour sa boîte, il avait raison : il a cédé Eurythmic alors qu’elle était devenue incontournable dans son secteur et que lui prenait son envol dans les librairies du monde entier.

J’ai revu Marc avant-hier au marché de La Couarde sur l’île de Ré où il vient régulièrement l’été. Nous avons échangé quelques propos d’usage. Je lui ai fait part du fait que j’avais réservé une place pour sa « rencontre » à La Maline, la grande salle de spectacle de l’île, ce mardi soir. Cette rencontre était précédée d’un documentaire « 20 jours à Marioupol ». Le lien avec Marc : le thème de son dernier bouquin sur les enfants ukrainiens enlevés par les russes.

Il faut aller voir ce documentaire. Mais il faut s’accrocher : certaines scènes sont difficilement supportables, particulièrement celles avec des bébés ou des enfants blessés très grièvement. Ce matin, le bombardement d’un hôpital et ses plus de 40 morts, nous rappelle, s’il en était besoin, que Poutine poursuit, sans états d’âme, son aventure sanguinaire. Et aussi que nous restons peu ou prou dans nos fauteuils, à regarder le spectacle tragique de la souffrance d’un peuple. N’oublions pas pour autant les autres conflits dans le monde et, notamment, celui qui martyrise le peuple palestinien.

Concernant l’intervention de Marc après le film, son accent était très politique et peu littéraire. Marc a fustigé CNews et Jean-Luc Melenchon, condamné les « 2 extrêmes » et rappelé que nous sommes en partie responsables de l’emprise  des médias ou des réseaux sur nos cerveaux.

Il est très possible que le public ne s’attendait pas à de telles prises de position. Évidemment, le couplet JLM me paraît un peu rebattu, mais pour le reste, chapeau Mr Lévy.

Bon, après tout ça, vous n’allez quand même pas imaginer que je vais commenter cette 1/2 finale, logiquement gagnée par nos amis espagnols.

Et puis, je n’oublie pas les « habitués » ni le « passeur » dans mon exil volontaire autant qu’insulaire. Je bois régulièrement des petits coups de blancs à leur santé.

Jean-Michel est bien conscient que sans lui et sans moi le Nouveau Front Populaire n’aurait pas pu renverser la tendance. 

C’est ainsi que vivent les hommes.

Ce matin (ou presque) au kiosque 42 - Pouce, miracle et les élites vs le peuple

Je ne suis pas très prolixe ces temps derniers. Il est vrai que l’actualité politique m’a un peu mobilisé les neurones et l’activité de mon pouce sur le clavier de mon smartphone s’est concentrée sur le scrawling des articles concernant ce sujet électrique et, je l’avoue, un autre journal - une sorte de think-tank - entretenu avec des amis à propos de nos positionnements et de nos visions respectives du contexte.

Bon, le 8 juillet, miracle : personne n'attendait le NFP en pôle position à l'Assemblée Nationale la veille au soir à 19h59, et le RN sur la 3ème marche du podium. Si cette victoire correspond déjà à un exploit, d'autres défis attendent la Gauche. Le 1er consistera à ne pas exploser en vol. D'aucuns prédisent l'amputation d'un membre : la LFI. Mais ce serait un trop beau cadeau fait à la droite qui n'attend que ça. Soyons plus intelligents ou malins, et surtout, pensons à toute cette jeunesse qui a poussé pour la victoire du NFP : la décevoir serait certainement enterrer l'idée d'une alternative à un système mortifère (ce qui n'est pas juste un mot convenu : toutes les études scientifiques sérieuses le démontrent, sans compter les catastrophes à répétition) ; et ce serait sans aucun doute un nouveau tapis rouge pour le RN.

Maintenant il va falloir agir "Pour" et plus "Contre" ; ce qui, on le sait, est toujours plus difficile. Et c'est le second défi. C'est pourquoi l'idée de "mettre de l'eau dans on vin", même si elle est taxée de "trahison" par certains des éléments les plus radicaux de Gauche (je ne parle pas "d'extrême-gauche", on n'y est pas du tout), est probablement la seule voie possible. Comme en navigation : "un coup de barre dans l'eau est un coup de frein". La meilleure stratégie pour poursuivre le chemin est d'éviter une sortie de route.

Le 3ème défi sera de tenir sur la durée et de réussir la transformation de notre société. Substituer au bonheur par la consommation et l'accumulation, un bonheur par la frugalité et l'harmonie.

Mais une des condition sine qua non pour réussir ce 3ème défi et se préserver d'un retour de l'extrème-droite sera de parvenir à réconcilier les "élites" et le "peuple".


mercredi 3 juillet 2024

Ce matin au kiosque 41 - Argus et legislatives

Retour sur la planète Bécon. Fraîche. Le Passeur est toujours à son poste. Échange morose sur le contexte. Aucun habitué à poste ! Un vieil homme cherche l’argus des vieilles autos. On lui dit d’aller sur internet. Mais il répond qu’il n’a pas internet ! On ne fait plus rien sans internet aujourd’hui. La preuve : ce type qui veut revendre une bagnole de son beau-frère de 1984 est totalement désemparé. Je l’observe errer encore quelques instants comme une âme en peine sur le parvis de la gare. On me glisse à l’oreille qu’il s’est pris le chou avec « Casse-bonbons » sur des histoires d’Algérie française. Fichtre ! Et j’ai raté ça ! Un bon auteur vous aurait reconstitué la scène comme si vous y étiez avec un Casse-bonbons sautillant et un colon nostalgique du sable chaud. Mais hélas, il vous faudra vous contenter de l’imaginer.

Pascal arrive accompagné d’Utah. On s’assoie dehors. Quoi de neuf à Becon ? Il paraît qu’il a fait hyper chaud. Et Jean-Michel qui n’a pas voulu installer des parasols ! Ce sera répété et je ne sais pas si la centaine de visiteurs des quatre coins du monde qui viennent quotidiennement visiter ce blog vont trouver normal que Jean-Michel prenne le risque de laisser rôtir des habitués sans lesquels ce texte serait orphelin. 

Gerard le cycliste arrive. Il paraît qu’il est toujours en vélo. 30 kms par jour. On convient à trois qu’on est bien à Becon. Y’a pas mieux comme avant-goût du paradis !

Jean-Michel en est déjà à sa deux ou troisième clope depuis mon arrivée, il y a à peine un quart d’heure. Il craint de tomber malade s’il s’arrête de fumer. Pascal le soutient. Alors : s’ils sont deux…

C’est le bordel, soupire Pascal. De mon côté, je suis convaincu que le RN n’aura pas la majorité absolue. On tombe d’accord sur le fait que Macron veut faire éclater le NFP. On va se diriger vers une « alliance républicaine » avec un cocktail de sociaux-démocrates de centre droit et gauche. On n’a pas le choix, une fois de plus. Entre la peste et le choléra, l’homme raisonnable s’accommode de la peste. Maintenant, il peut exister quelques enfoirés du centre qui s’allient avec le RN pour former une majorité.

Macron et le chaos !

C’est la semaine de tous les dangers.

C’est pas le tout mais je dois faire les courses.

Mais que fait ce couple allongé dans l’herbe, main dans la main, et dans la chronique 41 ? Je vous le demande…

Dites moi enfin pourquoi y-a-t-il 208 hong-kongais qui sont venus visiter mon blog ces dernières 24 heures ? Et voilà que ça se produit régulièrement depuis quelques temps.

vendredi 28 juin 2024

Ce matin (ou presque) kiosque 40 - Burger et orfèvrerie

Il ne sera pas dit que je n’aurai pas gouté au hamburger à Hambourg. C’est fait, dans le resto recommandé en first sur plusieurs sites ; un rade en entresol dans San Paoli, le quartier alternatif antifa. Chaleur et table moites, serveuse affairée à préparer un cortège de sacs pour les livreurs. Excellents burgers accompagnés (en sus) par des frites irréfutables (moelleuses à l’intérieur et croustillantes en extérieur, et chaudes - toute comparaison est susceptible d’être inappropriée). Un type d’un quintal et demi minimum, armé d’une moustache de mameluck - probablement le petit-fils naturel du Sergent Garcia dans Zorro - s’enfile à la table d’à coté 2 burgers avec une célérité digne d’un championnat du monde d’avaleur de burgers. 

Mais bien avant, la veille, le clou fut le concert à la Philarmonie ; l’occasion de vérifier si l’extraordinaire de l’écrin recèle un vrai joyau. Un « parcours initiatique » , sur le plus long escalator du monde (80m), à l’intérieur d’un tube dont le revêtement est constitué d’un enduit granuleux blanc « décoré » de petits disques (blancs également) - une idée d’un voyage dans l’au-delà ? - vous conduit au niveau du belvédère périmetrique avec une vue magnifique sur les installations portuaires, leur armée  de grues titanesques et la ville elle-même.

J’avais déjà été époustouflé par la Vitra House à Bâle et les espaces piranésiens que l’agence Herzog et de Meuron avait été capable de concevoir. Ici, le spectacle est comparable, mais à une échelle démultipliée. Il y a de l’origami, du pliage savant, une profusion de perspectives qui excitent le regard : une merveilleuse complexité en bois clair et staff blanc d’une finition diabolique.

La conception de la façade relève de l’orfèvrerie et d’une subtile conjugaison entre plusieurs éléments : verre bombé, pixellisation, huisseries verticales en inox poli-miroir, pièces moulées en forme de chas d’aiguille, et autres pièces - probablement en Ductal blanc et aux allures « zahahadidennes »; tous ces dispositifs positionnés selon une combinatoire complexe que seuls les logiciels de CAO-DAO les plus évolués peuvent maîtriser. Le résultat est stupéfiant ; on peut affirmer qu’il y a rien moins que la réinvention de la modénature.

La salle de concert est un concentré d’architecture dans ce que cet art exige de « correct, savant et magnifique ». 

Au Panthéon (le mien) de l’architecture spectaculaire de ses 30 dernières années, Bilbao a son Guggenheim, Porto sa Casa de Musica, Valls ses Thermes, Chicago son Aqua Tower, Cologne son Kolumba, Paris sa Fondation LVMH ; Hambourg a sa Philharmonie.

Chers amis du kiosque de Bécon, je ne doute pas m’être éloigné de mes chroniques habituelles. Je requière pour cela votre indulgence.

N’oublie pas, Jean-Michel, de placer quelques « Apprentissages » car si la poésie ne peut sauver le monde, elle peut y contribuer.

C’est ainsi que les hommes vivent.

jeudi 27 juin 2024

Ce matin (ou presque) 39 - Un bunker et, toujours, la Philharmonie de l’Elbe

Au 3eme jour à Hambourg, je n’ai toujours pas goûter à un Hamburger. D’aucuns au kiosque de Bécon les Bruyères considèreraient ce manque comme une faute grave, sinon une indélicatesse.

Ce soir, peut-être, je me repentirai. 

En attendant, que de kilomètres avalés, à pied ou en vélo ! Oui, Hambourg dispose d’une infrastructure cycliste remarquable ; et comme la ville est globalement plate…

Hier matin, alors que d’autres cancanaient sur un parvis à Becon les Bruyères, nous avons arpenté la « ville neuve », plus arboré que la vieille, dotée d’un tissu de maisons dont la plupart ont été reconstruites après la guerre, mais dans le même style qu’avant. Le pastiche fait avec soin q son charme.

Vu un énorme bunker dont les redents de la partie supérieure ont été végétalisés et qui devrait accueillir prochainement un hôtel, des commerces et probablement des espaces tertiaires. Ce bâtiment est monstrueux. Il paraît qu’il y en a eu 3 de construit en Allemagne ; celui de Berlin a été entièrement détruit par les bombardements. Les édiles de Hambourg ont renoncé à raser celui-là par peur des dommages collatéraux liés à la quantité d’explosifs qu’il aurait fallu utiliser et aux risques pour le voisinage.

Mais surtout, Hambourg a désormais un nouveau symbole : la Philharmonie de l’Elbe. Un joyau architectural qui aura quand même coûté 10 fois son prix de départ et dont la construction aura pris 10 ans. Il mérite à lui seul le déplacement et, si vous avez l’occasion d’assister à un concert, la salle est splendide.

J’ai eu l’occasion (et la chance !) de travailler une fois avec ces architectes suisses, Jacques Herzog et Pierre de Meuron, qui dirigent une agence à Bâle. Ils figurent parmi les plus grands architectes vivants, au même titre que Renzo Piano ou Peter Zumthor. Esprits très ouverts, processus de conception très collaboratif notamment avec les ingénieurs, créativité illimitée, etc.

La silhouette bleu ciel de cet édifice et son toit en forme de vagues se remarquent de n’importe quel endroit de la ville. Le contraste avec l’immense quartier des docks tout en briques rouges dont il assure l’extrémité ouest est saisissant.

La façade est une œuvre d’art à elle toute seule : la pixellisation partielle, les éléments verriers bombés par endroit et les dispositifs courbes (probablement en Ductal blanc) distribués comme aléatoirement, composent un tableau extraordinaire renouvelé en permanence par le jeu de la lumière du ciel et le reflet des bâtiments proches.

Conclusion : Toute personne fâchée avec l’architecture contemporaine devrait faire le déplacement à Hambourg ; je dirais même que ça devrait être remboursé par la sécu pour les personnes dépressives. Un enchantement !

PS : comment se fait-il que j’ai eu 397 visites hier et 139 déjà aujourd’hui ? D’après les statistiques, des visites de Hong-Kongais en masse et de Canadiens…

mercredi 26 juin 2024

Ce matin au kiosque (ou presque) 38 - Hambourg, architectures (encore) et marche à pied

Ce matin, c’était hier et, pour compléter : ce n’était pas au Kiosque (avec un grand K).

Après 4h de train, à un jet de postillons (contaminés) et de rires gras d’une famille allemande (la mère, la fille, le fils, la copine du fils) qui, après s’être enfilée burgers et autres panetones, ont pioché avec enthousiasme dans plusieurs sachets de mini-wurtz, nous sommes arrivés à Hambourg.

La boucle qu’effectue le train en provenance du sud offre un aperçu plutôt favorable de la construction contemporaine allemande. 

Notre résidence-hôtel est dans le quartier St Michel, un quartier où abondent les restaurants lusitaniens.

Déjeuner d’une salade sur notre terrasse avant de partir pour notre semi-marathon urbain (15 km). 

Démarrage par le quartier ancien, plutôt minéral, ce qui nous oblige à chercher l’ombre des façades (en briques quand le soleil est de plomb).

Ascension (via un ascenseur) des 76m du clocher de St xx, la seule partie de l’édifice religieux qui a subsisté après les bombardements alliés. Belles vues sur la ville.

Un petit détour jusqu’à une rue relativement préservée (des bombardements) dans laquelle se loge une crêperie Ti Breiz. On n’est pas dépaysés.

Nos pas nous conduisent au Rauthaus (Hôtel de Ville), un bâtiment « kolossal » du 19eme qui surjoue le décorum statuaire.

Déambulation dans les rues chics et proches, et pause boisson au Café Paris.

Recherche de la Chilihaus (et trouvée) : un impressionnant ensemble de logements achevé en 1924, en forme de gigantesque paquebot de briques (et surtout pas de broc, car l’architecture intérieure est particulièrement soignée de dizaines de détails à faire frémir un promoteur d’aujourd’hui quant à la préservation de la « sainte marge »). Le commanditaire de ce navire immobile est un hambourgeois qui fit fortune au Chili avec le salpêtre (!!!). 

Retour le long des quais où les anciens entrepôts forment une muraille (toujours de briques) et les multiples ponts et passerelles autant de liens entre les deux rives rouges.

Quelques emplettes afin de se concocter un dîner plus équilibré que celui que l’on peut observer, en passant, dans les assiettes des clients aux terrasses des restos portugais.

Balade digestive jusqu’à la Philharmonie ; bâtiment qui pour moi représente peut-être la plus belle œuvre architectural qu’il m’ait été donné de voir jusqu’ici. Elle mérite à elle-seule le voyage à Hambourg.

J’oubliais de préciser : les quelques allemands que nous avons croisés ont toujours été très sympas (ceux du train ne savait pas qu’ils ont probablement refilé la crève à mon épouse !).

Conclusion qui n’a rien à voir : n’oubliez pas de voter NFP dimanche !

mardi 25 juin 2024

Ce matin au kiosque (ou presque) 37 - Mannheim, Jugendstill, parcs disciplinés et dîner au bord du Rhin

Ce matin, je vais vous parler de Mannheim, ville-étape sur notre trajet en train (empreinte écologique oblige) pour Hambourg où nous resterons 3 jours, avant de repartir un peu plus encore vers le nord et Copenhague. Pourquoi avoir choisi de telles destinations ? L’architecture et, en particulier la contemporaine qui constitue l’un de nos sujets d’intérêt principal en voyage. 


Alors Mannheim. Un ami avait fait la moue en entendant ce nom, signifiant qu’il n’y aurait rien de bien intéressant à y voir ; il se trompait. La ville recèle de très beaux musées. Manque de chance pour nous, on y est un lundi et c’est le jour de fermeture. 


En second lieu, les parcs (il y en a partout) dont un absolument magnifique - le Luisenpark - à quelques tours de pédalier de l’hôtel. L’entrée est payante et plutôt chère (12,50€), mais une charmante dame, voyant notre désarroi (j’exagère), nous a fait profiter de sa carte pour franchir l’imposant tourniquet d’entrée. On aurait imaginer les allemands plus stricts et moins coopératifs. Cigognes, bernaches et écureuils parcourent, paisibles, les vastes étendues de pelouse à l’herbe verte parfaite, ponctuées de fauteuils et de chaises longues bleues azur qui accueillent de rares silhouettes venues ici chercher un échantillon de luxe, de calme et de volupté. Des parterres magnifiques à la composition florale étudiée bordent des chemins qui serpentent au gré des méandres des pièces d’eau égayées de « gondoletta » et de flamands roses. Des arbres « fiers » laissent admirer leurs troncs respectables et leurs houppiers gigantesques. Des kiosques apparaissent de-ci de-là parmi la végétation ; l’un d’entre eux aux courbes voluptueuses que n’auraient pas renié Oscar Niemeyer. La tour Telecom dresse, orgueil d’ingénieur, ses 217 m de béton par-dessus cet océan de verdure. Ce parc est certainement le plus beau de la ville - mais aussi le moins sauvage.


L’architecture : de nombreuses maisons et édifices Jugendstill (art nouveau), dont la salle de concert ; d’autres dans des écritures plus massives en grès rouge assez typiques de cette architecture germanique du 19eme, sévère, massive, aux atlantes et cariatides qui semblent tout droit sortis d’un opéra de Wagner. L’église des Jésuites, colorée comme une pellicule en Technicolor.


16 km de marche à pieds plus tard et quelques kilomètres de vélo, dîner bien mérité, en terrasse et au bord du Rhin, d’un fish and chips et d’une wienner schnize tout à fait honorables, petit vin blanc et bière.


Sans le soleil et une température agréable, Mainheim aurait certainement présenté un aspect moins cool.

Il reste qu’il est assez incompréhensible que le Guide Vert fasse l’impasse.

lundi 24 juin 2024

Ce matin au kiosque 36 - Désertion, une paire de bretelles, mariage homo et brocante,

Ce matin, ce n’est pas le kiosque. Nouvelle désertion ! Cette fois, direction des contrées plus septentrionales : Hambourg puis Copenhague.

Samedi matin, j’ai quand même fait un petit tour au kiosque. 

Une nouvelle fois, une chose extraordinaire : le Marseillais est sans bretelles ! Ça m’a sauté aux yeux dès les premières secondes, d’autant que cette négligence me faisait mentir : j’avais évoqué dans une chronique précédente le fait que cette paire de bretelles était consubstancielle du Marseillais, comme pour la casquette de Pascal le Biker et, de plus, une centaine de Chinois avaient visité mon blog hier ! Le Chinois n’aime pas qu’on lui raconte des histoires ; alors une centaine ! Quand j’ai informé le Marseillais que son nom circulait dans l’espace sidéral, il a d’abord cru que c’étaient des conneries. Des côneuries, a-t-il dit, avé l’assent marseillais ! Et puis, il a voulu que je lui donne l’adresse du blog. J’aurais pu, mais je n’avais pas trop le temps. Tous les habitués l’ont ; ils lui communiqueront.

J’ai dû annoncer à tout ce petit monde que je leur faussais compagnie une fois encore. A cette annonce, personne ne s’est immolé sur le parvis de désespoir, mais j’ai senti comme un souffle de regrets dans certains regards (ce qui constitue une vraie performance).

Reaterrissage probable à Becon : le 2 juillet. Mais là encore, ce sera très temporaire, ponctuel, fugace : une apparition…

J’écris ces mots après un week-end marital (je veux parler d’un mariage). Le fils d’amis avec un copain qui est devenu, à cette occasion, son mari. Propriété magnifique dans le Vexin : une ancienne forge dont les différents bâtiments ont été réhabilités avec beaucoup d’attention et d’élégance par l’architecte (et académicien) Bernard Desmoulins. Pièces d’eau habitées de bernaches, de hérons cendrés et de carpes. Piscine couverte logée à flanc de coteau, hamam et salle de muscu. Tout pour permettre à des cadres stressés de pratiquer le « team-building » en toute sérénité. Les agapes furent au niveau du décor. La fête, totalement délirante façon « école de commerce » (vodka, gin, whisky, etc. en « open-bar »). Là, vous sentez que vous avez pris un premier coup de vieux, et le coup de grâce survient quand tous ces jeunes se mettent à chanter en chœur et à l’unisson les paroles de chansons dont vous ignorez totalement l’existence sur des rythmes exclusivement binaires de basses à vous désosser le squelette ! 

Autre ambiance avec la kermesse annuelle de Bécon qui se tenait ce dimanche. Ma première déambulation en 20 ans de vie Beconnaise dans cette « foire à tout » populaire, baignée par les  effluves de merguez et de poulets grillés « façon Ouaga » (c’est à dire, ouverts en deux en « crapaud » et au grill sur un lit de braises).

Je vous écris à plus de 200 km/h dans le TGV qui m’entraîne vers l’Allemagne. J’ai pris soin, ce matin, de saluer notre « passeur » en prenant le train à la gare. J’ai pris mon café Gare de l’Est, dans un Starbucks : quelle décadence !

Bien cordialement