lundi 16 novembre 2020

CONFINITUDE

J'ai commencé cette serie de post de poèmes au lendemain di confinement. Je me suis dit que je tenterai de partager chaque jour un poème. je l'ai fait sur FaceBook et je les reproduis ici. J'aime bien la parole de Christiane Taubira : "La poésie sera toujours supérieure aux couillons !" A tout seigneur, tout honneur, un poème de Léonard Cohen, "Famous Blue Raincoat" (traduction libre de votre serviteur) : "Il est quatre heures du matin, fin décembre. Je t'écris juste pour savoir si tu vas mieux. New York est glacial mais c'est ici que je suis bien pour vivre. La musique flotte dans Clinton Street tard dans la nuit. On me dit que tu as construit une petite maison, loin, au fond du désert. Que tu vis maintenant de presque rien. J'espère que tu en garderas quelques traces. Oui, et Jane est revenue avec une mèche de tes cheveux. Une mèche que tu lui avais donnée, disait-elle, cette nuit où tu avais décidé de t’évader. Es-tu jamais parvenu à t’évader ? La dernière fois que nous t'avons vu, tu paraissais avoir tellement vieilli. Ton inséparable imperméable bleu, usé, jeté sur tes épaules. Tu étais allé à la gare pour attendre un train, n’importe lequel. Mais tu es revenu chez toi sans Lily Marlène. Et tu as traité ma femme comme une paillette de ta vie. Quand elle est revenue elle était la femme de personne. Je te revois avec une rose entre les dents, comme un petit voleur de gitan. Tiens, je vois que Jane se réveille. Elle t'adresse ses amitiés. Et que puis-je encore te dire mon frère, mon assassin ? Que puis-je vraiment te dire ? Je crois que tu me manques. Je crois que je te pardonne. Je suis heureux de t’avoir trouvé sur mon chemin. Si jamais tu reviens par ici pour Jane ou pour moi, Je veux que tu saches que ton ennemi repose. Je veux que tu saches que sa femme est libre. Merci pour la peur que tu as enlevée de ses yeux. Je pensais que c'était naturel aussi n’avais-je jamais essayé de le faire. Oui, et Jane est revenue avec une mèche de tes cheveux, Une mèche que tu lui avais donnée, disait-elle, cette nuit où tu avais décidé de t’évader. Es-tu jamais parvenu à t’évader ?"