mardi 28 août 2018

BlacKKKlansman de Spike Lee : allez-y en courant, mais attention au coup de poing dans l'estomac !

Il me paraît difficile de sortir de la projection du dernier film de Spike Lee sans être submergé par la désespérance. La bêtise humaine est montrée dans l’un de ses aspects les plus nocifs : la haine de l’autre qui peut conduire à la sauvagerie sur des individus isolés ou bien à la tuerie de masse comme dans les génocides.
On désespère de l’Amérique si on s’arrête à ce portrait, mais il ne faut pas le nier : l’antagonisme entre les races et en particulier entre noirs et blancs fait partie intégrante de l’histoire de l’Amérique et donc de sa culture.
Sommes-nous moins racistes ici en France ? Je n’en suis pas certain, seulement notre racisme s’exprime avec moins de violence directe.
Notre système est ségrégationniste aussi, au sens où nos politiques économiques et sociales :
- participent à la ghettoïsation des cités dans lesquelles la proportion de « non blancs » est écrasante,
- à l’inégalité des chances du fait d’une privatisation de plus en plus forte de l’enseignement,
- à la culture de l’entre-soi par la sociabilité de classe.

Démission de Nicolas Hulot : on pourrait dire "enfin !" et on va dire "chapeau Monsieur Hulot !"

Bon, je vais faire assez facile en reproduisant l'article du Monde, mais je vais dire que je suis TOTALEMENT en phase avec les déclarations de ce Monsieur.

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Nicolas Hulot, invité de France Inter, mardi 28 août, a pris tout le monde de court, y compris Emmanuel Macron, en annonçant sa démission. Voici les principaux -extraits de son intervention.

Je ne comprends pas que nous assistions à la gestation d'une tragédie bien annoncée dans une forme d'indifférence. La planète est en train de devenir une étuve, nos ressources naturelles s'épuisent, la biodiversité fond comme neige au soleil. Et on s'évertue à réanimer un modèle économique qui est la cause de tous ces désordres. Je ne comprends pas, comment, après la conférence de Paris, après un diagnostic imparable, ce sujet est toujours relégué dans les dernières priorités. Contrairement à ce que l'on dit, la France fait beaucoup plus que beaucoup de pays. Mais, la pression du court terme sur le premier ministre est si forte qu'elle préempte les enjeux de moyen et long termes. Je demeure dans ce gouvernement tout seul à la manœuvre.
Le premier ministre, le président, ont été pendant ces quatorze mois à mon égard d'une affection, d'une loyauté et d'une fidélité absolues. Mais au quotidien, qui ai-je pour me défendre ? Ai-je une société structurée qui descend dans la rue pour défendre la biodiversité ? Ai-je une formation politique ? Est-ce que les grandes formations politiques et l'opposition sont capables de se hisser au-dessus de la mêlée pour s'entendre sur l'essentiel ? Alors nous faisons des petits pas.
Avons-nous commencé à réduire nos émissions de gaz à effet de serre ? Non. Avons-nous commencé à réduire l'utilisation des pesticides ? Non. Ou à enrayer l'érosion de la biodiversité ? Non.
Je vais prendre la décision la plus difficile de ma vie. Je ne veux plus me mentir. Je ne veux pas donner l'illusion que ma présence au gouvernement signifie qu'on est à la hauteur sur ces enjeux. Et donc, je prends la décision de quitter le gouvernement. Aujourd'hui.