En fait, c’était plutôt hier matin.
Je suis arrivé au kiosque, je disposais de seulement 4 minutes avant l’arrivée de mon train. Autant dire rien. Ça tombe bien car mon passeur n’a pas de temps à me consacrer. Je m’enquière quand même de l’état de son dos. Ça va mieux, mais il a souffert toute la semaine dernière. Normal, je n’étais pas là…
Pénibilité au travail. Je te fouterais le jeune Atal à tenir un kiosque dans la gare de Bécon-les-Bruyeres : ça le changerait des pupitres de l’Ecole Alsacienne, puis de ceux de Science-Po et enfin du fauteuil de Matignon ! A-t-il jamais fait un stage ouvrier ?
Le mien, je l’ai effectué sur le chantier de l’extension de l’hôpital d’Angouleme. Mais pas dans le bâtiment. Non, dans les voiries. La pose de bordures des trottoirs des accès pour les voitures. Ouf ! Nous étions 4 dans l’équipe. Le chef, un portugais, un arabe, moi et un français. Lui, il n’était pas très malin. Son plaisir dans la vie devait tenir dans cette blague qu’il reproduisait à chaque fois que nous nous penchions pour placer les bordures : il prenait le manche de sa pelle et faisait mine de nous l’enfoncer dans le cul. Il était plié en deux ! J’ai aussi confectionné des avaloirs. Mais là, on entre dans la complexité ! Ne croyez pas d’ailleurs que ça soit un boulot qui n’exige pas de la réflexion et un certain savoir-faire, la pose de bordures. Surtout quand ça tourne. Il faut implanter le tracé de la bordure. Une clothoïde, je me souviens. Pour les lecteurs qui l’ignoreraient, une clothoïde est une courbe plane dont la courbure en un point est proportionnelle à l’abscisse curviligne du point. Prenez des notes. Tiens, une belle équipe : Macron + Atal + Darmanin + Le Maire ; sauraient-ils dessiner une clothoïde ? Et qui tiendrait le manche de la pelle ?
Bon, je me dépêche car je vais rater mon train…
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