dimanche 15 juillet 2018

Des géants du pétrole 

livrent 

de l’essence toxique 

à l’Afrique de l’Ouest

Selon un rapport des Pays-Bas, les tradeurs exportent vers le continent africain des hydrocarbures mélangés à des substances chimiques dangereuses pour la santé.

LE MONDE 
https://www.publiceye.ch/fileadmin/files/documents/Rohstoffe/DB-2014-BigSpendersFinal_F.PDF

Les carburants sont vendus sur le marché noir à Lagos (Nigeria), en avril 2016.Lors d’un voyage au Burkina et au Mali en 2000, nous avions été consternés par la pollution de l’atmosphère aux environs de Ouagadougou. 20 ans plus tôt nous n’avions jamais constaté pareil phénomène. A plusieurs km de la capitale l’air était à peine respirable. Il était 4 ou 5h de l’après-midi et on avait l’impression que c’était déjà le soir. On nous a raconté que c’était le mélange que les burkinabé mettaient dans leurs mobylettes 2 temps, avec un % d’huile important pour palier aux inconvénients de la chaleur (PV=nRT probablement ?). Mais la lecture de cet article donne un nouvel éclairage à cette tragédie dont nous avons pu constater nous-mêmes les dégâts.
Et si vous allez vous promener sur le web pour en savoir davantage sur les criminels responsables de cette contamination à grande échelle vous découvrez qu’il s’agit de traders milliardaires aux amitiés très haut placées - mais aussi plus que douteuses - et aux comptes en banque planqués dans des paradis fiscaux. Si tout ce qui est écrit est vrai - et même si seulement 1/10eme était vrai -la livraison de ce pétrole « africain » est un scandale absolu, un de plus livré au grand jour (mais combien encore restent dans l’ombre ?), de cette ingénierie du crime qu’est le trading spéculatif (pléonasme ?).
Et ce qui est terrible c’est que cette activité nocive détourne des jeunes cerveaux issus des filières les plus sélectives. Mais qu’ont-ils dans la tête en réalité ces pseudo-élites ? Pourquoi sont-elles à ce point fascinées par de tels postes ? « Nous sommes au cœur des événements, dans l’instant », m’a avoué l’un d’entre eux. « Il n’y a pas un autre métier qui puisse donner autant de stress et cette impression de toucher à autant de domaines différents. N’importe quoi qui se passe dans le monde et vous êtes impactés immédiatement, et votre réaction a des conséquences qui peuvent faire gagner ou perdre beaucoup d’argent. Il n’y a pas à penser, il faut réagir dans l’instant », avait-il poursuivi avec enthousiasme. Sentiment d’exister, adrénaline de salle des marchés, instantanéité, ivresse des sommes d’argent en jeu, aveuglement ou désintérêt pour les conséquences de leurs actes : on pense aux ingrédients d’un jeu vidéo. La vie réelle et la vie virtuelle qui se confondent. Mais qu’apporte la première d’excitant aujourd’hui ? Quelle utopie en un temps où ont été déclarées forcloses toutes les utopies par ceux-là même qui en ont testé plusieurs et verrouillent à présent les manettes de la pensée ? La seule qui mériterait un engagement est liée à l’ecologie car c’est la seule encore non testée et dont les conséquences sont incalculables pour un possible bonheur de l’humanité. C’est la seule révolution pacifiste que l’on peut entrevoir. Le vocabulaire est évidemment à l’opposé du trading : solidarité, frugalité, attention, long terme, partage, conscience.