jeudi 29 novembre 2018

Léonard and Marianne

Voilà une bonne nouvelle (enfin !) c'est ICI

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Prague est une fête ?


Prague devrait être remboursée par la Sécurité Sociale - comme Venise -, tant elle est une fête pour les yeux. Il y a bien sûr beaucoup trop de touristes - comme à Venise - et la nourriture n’est pas à la hauteur des exigences de nos palais français - contrairement à Venise -, mais si l’on fait abstraction de ces deux désagréments, et si la seule vision d’une paires d’atlantes body-buildés en garants de la stabilité d’un édifice, si la contemplation d’une cariatide offrant sans pudeur au passant la volupté d’une poitrine d’une sensualité susceptible d’être censurée sur Facebook, et si l’ornement est tout sauf un crime mais une parure essentielle, une promesse de bonheur, alors Prague constitue une destination prête à vous livrer la garantie d’une félicité à chaque pas sur ces trottoirs aux allures lusitaniennes.

Et si vous êtes un curieux pathologique, si pour vous, une ville « ça se fouille », à la manière d’un insatiable explorateur qui ne redoute aucunes fausses routes, aucuns détours, qui sait ce que le hasard et l’incertitude peuvent révéler de trésors égoïstes, invisibles au regard des promeneurs programmés, il faudra vous perdre dans l’exubérance de certains passages couverts, entrer à l’improviste dans une cour a priori banale, ou bien vous délecter à moindre risque des décors plus conventionnels mais remarquables d’une Maison Municipale, du plafond baroque de l’église Saint Nicolas, de l’Imperial Café et ses assauts de mosaïques multicolores, et enfin, si les volutes des arabesques des portes cochères, les mosaïques bucoliques ou chevaleresques des attiques, les angelots grassouillets des pinacles ont épuisé (provisoirement) votre appétit de décors capiteux, alors il sera temps de flirter avec l’architecture rondocubique, qui se risque dans des compositions stupéfiantes d’angles saillants et de sphères lisses comme des boules de billards, relevant le défi de l’ornement par l’alternance géométrique des matériaux et la promotion de la frise sculpturale encyclopédique.







mardi 27 novembre 2018

L’immeuble dansant de Prague et autres considérations sur le Gehryisme

Je n’avais pas réalisé qu’il s’agissait d’une métaphore d’un couple de danseurs - et plus spécifiquement "Ginger et Fred" - avant d’en lire l’explication dans un guide touristique. Je dois avouer que cette information a changé mon regard sur ce bâtiment.

Résultat de recherche d'images pour "ginger et fred"L'auteur de ce "Ginger et Fred", la "starchitecte" Frank Gehry, est le concepteur d'un grand nombre de bâtiments de par le monde dans un style qui lui est propre, relevant de la grande famille du "déconstructivisme". En France, il nous a gratifiés à ce jour de deux bâtiments : feu l'American Center de Bercy ouvert en 1994 et fermé deux ans plus tard* pour être remplacé, après des travaux réalisés par l'Atelier de l'Ile, par la Cinémathèque Française ouverte au public en 2007 ;

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mercredi 21 novembre 2018

Nightmare



Résultat de recherche d'images pour "tableau gabrielle d'estrée"J’étais plaqué sur le sol dans un angle sale d’un hall d’une représentation diplomatique dans un pays du Moyen-Orient par quatre individus vêtus de gilets jaunes portant des masques japonais à l'effigie d'un PDG de multinationale du secteur de l'automobile soupçonné de fraude fiscale qui tentaient de m’administrer de puissants sédatifs à l’aide d’une seringue afin que je ne puisse alerter des agents de la CIA dont j’entrevoyais le défilé des ombres derrière une cloison vitrée tandis qu’un individu arborant une cravate rouge et drapé à la façon d’un sinistre Néron dans un immense drapeau Stars and Stripes coiffé d'un postiche jaune et orange mal ajusté au sommet d'une tête rougeaude éructait un flot d’ordres et de contre-ordres aberrants menaçant ses sbires entre les gilets desquels je me débattais avec l'héroïsme d'une chèvre assaillie par une meute de loups de les démembrer les découper en morceaux puis les plonger dans un fût d’acide qu’il désignait d’une main menaçante dont l’index et le pouce se rejoignaient aux extrémités comme dans ce célèbre tableau de la Renaissance représentant Gabrielle d’Estrée pinçant le mamelon de sa sœur et l'individu inclinant la tête sur le côté comme si un excès subit mono-orienté de liquide céphalo-rachidien obligeait le pitoyable aboyeur à cette contorsion ridicule et c’est quand j’aperçus les vapeurs putrides qui s’échappaient du fût et des naseaux du Minotaure chevelu que je me mis à hurler en me redressant brusquement dans mon lit ...
PS : toutes relations avec des faits actuels ou des personnages existants ne seraient que fortuites.


Parfois la nuit je pars (French and English versions)


Jean-Noël Spuarte (décembre 1813)
Parfois la nuit je pars sur le chemin
De la Lune, de Mars ou Vénus
Jusqu'à Jupiter ou les anneaux de Saturne
Retrouver les fantômes de mes amours perdues.

Alors je les vois alignées comme les statues de pierre
D'un immense parc abandonné
Leurs noms gravés sur des socles de verre
Leurs yeux qui m'interrogent dans l'obscurité.

Et je dépose sur leurs lèvres un baiser
Comme un amoureux dans les ruelles de Venise
Comme un puceau sur sa première conquête
Maladroit et coupable du temps passé.

Je suis reparti allongé sur la banquette
De ce train de nuit dont le compartiment m'obsède
Bercé par le rythme mathématique de ma fuite
Au creux d'un espace qu'aucun autre voyageur intègre.

Parfois la nuit je pars sur le chemin
De la Lune, de Mars ou Vénus
Jusqu'à Jupiter ou les anneaux de Saturne
Retrouver les fantômes de mes amours perdues.

Comme Orphée sans Eurydice
Comme une feuille orpheline dans l'eau du courant

Sometimes during the night I go away on the path
Of the Moon, Mars or Venus
Towards Jupiter or the rings of Saturn
To find the ghosts on my lost loves.

Thus I see the stone statues
Dressed in a huge abandoned park
Their names engraved on the glass piedestals
Their eyes asking me in the silence of the darkness.

And I put a kiss on their lips
Like a lover in the streets of Venice
Like a virgin on his first conquest
Wrong and guilty of the past time.

I allways will go back on the seat
In this night train whose compartment obsesses me
Rocked by the mathematiques rythme of my escape
In the very depth of a space no other traveler can enter in.

Sometimes during the night I go away on the path
Of the Moon, Mars or Vebus
Unril Jupiter or the rings of Saturn
To find the ghosts on my lost loves.

Like Orphée without Eurydice
Like an orphan leave in the water stream.

vendredi 16 novembre 2018

Anniversaire / Birthday !

Il y a 10 ans exactement, le 16 novembre 2008, à 16H48, je postais mon premier texte. Son titre : Génèse. Et pour cet anniversaire, j'ai eu envie de le remettre  ICI
Et parce que j'ai envie de me faire plaisir, je vous offre l'une des plus belles chansons de Cohen LA
Et puis un poème de Jean-Noël Spuarte ICI ENCORE
Et comme vous en redemandez, une photo de "l'artiste" :



jeudi 15 novembre 2018

Fahrenheit 11/9 de Michael MOORE

Résultat de recherche d'images pour "fahrenheit 11/9"Il faut absolument voir ce film. C'est possible en VOD pour 6,99€. Même si c'est un peu fourre tout, il faut reconnaître à Michael Moore ce courage d'appeler un chat un chat, même si en l’occurrence il s'agit plutôt d'un requin ou d'une bête féroce ... Le témoignage final de Benjamin Ferencsz, l'ancien procureur en chef pour les Etats-Unis au procès de Nuremberg, est bouleversant.

Samaritaine : Mr Cognacq n'en reviendrait pas !

Difficile d'imaginer comment il est possible de s’investir dans des causes aussi stupides consistant à bloquer un permis de construire au prétexte d'une architecture non harmonieuse avec son environnement quand on contemple les premiers m2 de la façade imaginée par les architectes japonais Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa de l'agence Sanaa sur le pignon de le rue de l'Arbre-Sec.
Une pure merveille dont l'élaboration a nécessité des trésors d'ingénierie après des trésors d'intuition architecturale.
Nous sommes ici dans une autre temporalité - le projet à été engagé en 2010  et sa livraison est prévu au printemps 2020 - ; dans un autre budget - 1 milliard d'Euros - mais il peut-être bon que l'on donne parfois, avec une discrétion inspirée, à la beauté architecturale, l'occasion d'exister.

lundi 12 novembre 2018

62 ans : la fleur de l'âge ! Merci Monsieur Francis Joyon !


À 62 ans et pour sa 7e participation, Francis Joyon a remporté pour la première fois la prestigieuse Route du Rhum. Photo Loic VENANCE / AFP
Francis Joyon, vainqueur de la Route du Rhum 2018
Merveilleuse année 56 ! Comme quoi à 62 piges on reste encore compétitif ! Bon ça fait du bien : on pensait qu'il n'y en avait plus que pour les moins de 40 balais vu les recrutements à l'Elysée, la start-up nation, et tout le tremblement. Il serait utile que l'on comprenne qu'il existe un talent que seul l'age permet d'améliorer si les dispositions existent : l'art de prendre du recul, le contraire de l'impulsivité et du show-off, de l'approximatif et du zapping.
Surtout pas de querelle des anciens et des modernes, mais une collaboration pleine de sens : peut-être une façon de mieux vivre, en nous et autour de nous.

dimanche 11 novembre 2018

Le lambeau de Philippe LANCON

L'histoire commence le 7 janvier 2015 à Paris avec l'attentat de Charlie Hebdo dans lequel Cabu, Charb, Honoré, Tognous, Wolinski et Bernard Maris devaient trouver la mort. Philippe Lançon, lui, fut atteint par une balle qui lui emporta le bas du visage et considéré comme mort part les tueurs. Je me souviens parfaitement où j'étais quand j'ai entendu le flash spécial à la radio annonçant l'attentat : dans ma voiture en route pour un rendez-vous dans le 20ième, rue Ramponneau. Quand je suis arrivé à l'agence d'architecture où je me rendais, j'étais sous le choc de l'annonce, j'ai informé mes interlocuteurs, nous étions tous sidérés.
Résultat de recherche d'images pour "le lambeau"L'histoire s'achève à New-York le jour de l'attentat du Bataclan, le 13 novembre 2015. Je me souviens également où j'étais ce soir-là. C'était un samedi et nous étions invités à dîner à Levallois (la première fois que nous dînions à Levallois). Un peu avant la fin du repas, nous recevons un texto de notre fille : prise d'otages au Bataclan. Nous avons immédiatement allumé la télé et nous avons suivi, debout avec nos hôtes et les autres invités, encore une fois sidérés, la retransmission des événements dramatiques à l'autre bout de Paris, et pourtant tout proches, en écoutant, muets, seconde après seconde, le récit des événements tragiques.
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Philippe Lançon a passé tout ce temps entre La Pitié-Salpêtrière et les Invalides, dans une chambre d'hôpital ou au bloc opératoire, gardé en permanence par deux policiers.
Ce livre est l'histoire d'une reconstruction, et Philippe Lançon invite le lecteur au plus près de cette parenthèse de 9 mois. La reconstruction de son visage dont il ne nous épargne aucun détails opératoires et post-opératoires, les espoirs et les désenchantements, les douleurs physiques et la mécanique des appareillages se substituant à son invalidité. Celle de lui-même, plus complexe encore, jour après jour dans sa relation aux autres, à ses proches, au personnel soignant et en particulier avec Chloé sa chirurgienne.

mercredi 7 novembre 2018

La machine de Turing



C'est un réel bonheur d'aller au théâtre* quand il nous est donné d'assister à une pièce dont le thème, le jeu des acteurs et la mise en scène sont justes. Et c'est le cas pour "La machine de Turing" donné dans le modeste Theâtre Michel, 38, rue des Mathurins à Paris (8ème). Il n'y a certainement pas dans le texte le souffle d'une écriture à la Ionesco, Beckett, Camus, Tchekhov ou autres Sartre, mais aucune prétention non plus ce qui permet d'en apprécier d'autant plus la prestation des deux acteurs, et en particulier celle de Benoit Solès qui joue le rôle du grand mathématicien, auteur également du texte.
Description de cette image, également commentée ci-aprèsTout le monde connait à présent l'histoire héroïque et tragique de ce surdoué des mathématiques, l'un des pères de l'informatique et de l'IA**, dont la prodigieuse intelligence fut employée durant la seconde guerre mondiale par les services secrets britanniques pour déchiffrer "Enigma", la machine à coder les actions militaires d'Adolf Hitler. Mais cette histoire fut longtemps - jusque dans les années 70 - tenue secrète pour des raisons "stratégiques". Turing est mort en 1954 après avoir été condamné par une loi datant de 1885 à subir un traitement censé le guérir de son homosexualité, déchu de ses droits d'enseigner, oublié de ses concitoyens et du monde entier, alors qu'il avait contribué à la victoire des alliés et certainement à abréger la guerre de deux ans, selon plusieurs historiens. Ce n'est qu'en 2013 - il y a tout juste cinq ans - que la Reine Elizabeth II (couronnement en juin 1953 !) a daigné lui reconnaître le statut de héros de guerre et l'a gracié à titre posthume. C'est bien et c'est misérable : 60 ans après son suicide au cyanure !
La pièce interroge sur la question de la différence, en particulier celle liée à l'homosexualité dont on a vu encore récemment, ici, en 2018, qu'elle pouvait conduire des individus à séquestrer et torturer pendant 24H un jeune homosexuel ; mais ailleurs aussi, sous des prétextes divers - blasphèmes, déviance, perversité, ...
Elle questionne également la notion d'intelligence, que l'on assimile encore trop souvent au seul diplôme et à un corpus de connaissances normées, quand elle relève d'un processus plus complexe associant le plus souvent des contraires : intuition et calcul, imaginaire et réalité, concept et développement, théorie et empirisme, etc. ; mais jamais issue de certitudes, d'habitudes, de routines, de ce que j'ai envie de désigner par le "confort bourgeois de l'esprit", cette assurance béate d'être dans le vrai et le bon qui peut conduire à l'indifférence sinon au rejet, précisément, de la différence.
Cette pièce peut interroger enfin sur la montée des populismes, partout dans les pays dits modernes. Le populisme qui n'est rien d'autre qu'une délégation de responsabilité et un renoncement à la liberté contre une promesse de tranquillité, celle du vacancier, celui "qui passe sa mort en vacances" comme le chantait Brassens.
*et pour 24,50€ au 6 ème rang au centre !
**IA : Intelligence Artificielle

mardi 6 novembre 2018

Peter Zumthor et l'environnement

Résultat de recherche d'images pour "peter zumthor"A première vue le célèbre architecte suisse relativise, sans le négliger, l'impact que l'architecture (son architecture) peut avoir dans la contribution à lutter contre le réchauffement climatique. Il fait écho à la célèbre phrase d'Aalto : "L'architecture ne peut changer le monde mais elle peut au moins y contribuer". En tout état de cause, Zumthor participe à cet effort en préconisant de construire des bâtiments susceptibles de tenir 100 ou 200 ans, plutôt que 10 ou 20 ans pour certains aujourd'hui. Ça tombe sous le sens, encore fallait-il le dire.
"We started, in a way, by supposing that in 200 years time it is still in good condition. "It's the opposite of the fashion shop, changing its interior design every half year. In that sense, there's an ecological element."

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