
Il y a une chose au moins que nous partageons tous. Je veux dire, ceux qui sont encore vivants à l'heure précise où j'écris. C'est cette facilité déconcertante avec laquelle nous sommes parvenus à nous débarrasser de notre passé récent. Je fais simple : je ne m'interroge pas sur les 50 dernières années ! Prenons la semaine passée, par exemple.
Ne trouvez-vous pas étonnant que de Puerto Madya en Argentine à Lubukinggan sur l'île de Sumatra, et de Jakobshavn au Groenland aux îles Ballery dans l'Antartique, ces sept journées aient pu se dérouler à un rythme désespérément banal dont la période est immuablement fixée à 24 H ? Je vous laisse méditer.
Je poursuis, toujours sur le registre du temps. Certains de nos contemporains prétendent avoir vécu tout ou partie de ces sept jours à une vitesse supérieure. C'est un leurre. Si le Président S. a pu faire l'équivalent de 3 à 4 fois le tour de la planète quand nous autres banlieusards jouions très petit bras avec un quotidien (au hasard) Créteil-Les Halles qui manque un peu d'excitation ; nous sommes au bout du compte à égalité sur l'échelle du temps (avec sa grande faux). La fable du "lièvre et la tortue" nous induit dramatiquement en erreur. En définitif l'agité comme le contemplatif, le trader comme le clodo, ta belle-mère comme le pape, sont à égalité au regard du temps qui passe (qui ne fait rien à l'affaire forcément), emmenés à la même vitesse de croisière (une petite trentaine de km/h) sur une trajectoire réputée sensiblement constante autour du soleil.
La belle affaire, me direz-vous. Quel rapport avec le titre de ce texte ? Sans doute aucun, et puis tous.
Vous êtes déçus ? Il vous faut toujours du rationnel ? Et s'il est sensationnel, c'est encore mieux ? Du rationnel ! Et puis quoi encore ? Du vinaigre aux échalottes avec les huitres ? J'hallucine (je vous épargne la définition de Wikipédia).
Je vais malgré tout céder aux sirènes de la facilité. Penchons nous sur cette poignée de jours dont nous venons de faire qu'une bouchée, et vous verrez qu'il y a de la matière "d'époque formidable" :
- La main de Thierry Henry : afin de résoudre toutes ces épineuses questions d'arbitrage, qui peuvent conduire à un 3ème conflit mondial, je propose deux choses : que l'on coupe les deux mains de tous les joueurs de foot (même les gardiens de but ?) et que l'on désigne Dieu comme arbitre (il prétend qu'il voit tout, qu'il sait tout, au commencement et à la fin ; Prenons-le au mot !). C'est vrai : on coupait bien les parties génitales des jeunes enfants pour en faire des castras (j'ai entendu que pour ouïr le délice de quelques voix extraordinaires, c'est plusieurs centaines de gosses que l'on mutilait...il n'y a pas que notre époque qui est formidable !)


- le sommet mondial contre la faim dans le monde s'est déroulé à Rome ; il y a un journaliste perspicace qui a osé écrire que le sommet avait été un bide !

- Raymond Domenech savait que l'équipe de France se qualifierait ; et Monsieur S. qui veut mettre Camus au Panthéon ! Erreur de casting !

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