mardi 10 novembre 2009

Paasilinna. Le cantique de l'apocalypse joyeuse


Si vous êtes convoqué un jour par un oncle mourant, fortuné et mécréant, "grand brûleur d'églises" devant l'éternel, et qu'il vous propose de devenir le président de la Fondation funéraire pour l'édification d'une église, un conseil : lisez ce livre ! Vous y apprendrez peut-être, au passage, ce que sont des lavarets et des isatis, la dinandrie et un phaeton, ou encore un cordial et un havresac. Mais surtout vous saurez qu'il est possible, avec des méthodes simples, de fabriquer des pièces de mécanique pour du matériel agricole - un bombardier Illiouchine arabe équipé d'une bombe H qui s'écrase à proximité de chez vous et un forgeron somalien suffisent -, de pêcher à la senne des tonnes de poisson, de bâtir une église sans permis de construire et enfin, de vivre heureux, en harmonie avec la nature et sans emmerder le monde entier (sauf les évêques, les policiers, les agents du fisc et les illuminés de tout poil). Ah, j'oubliais : accessoirement, la lecture de ce livre peut vous donner des idées pour échapper à la 3ème guerre mondiale qui, selon Paasilinna, devrait éclater fin juin 2014 pour se terminer le 16 juin de l'année suivante par une gigantesque apocalypse.
Avec ce roman (l'avant-dernier à ce jour traduit en France), Paasilinna revient sur ces thèmes favoris : la bêtise des petits notables, l'inépuisable richesse et beauté de la nature, la convivialité et la compréhension entre les individus qui passent souvent par une bonne bouffe bien arrosée, ... Le tout dans une succession diabolique de situations farfelues menée, tambour battant, par des personnages truculents.
Extraits : "Sous l'effet du givre, sa cloche sonnait parfois toute seule, envoyait rouler au-dessus de la forêt gelée de métalliques échos fantômes.(...) Loin dans la forêt, un vieil ours grognon se retournait sans sa tanière. il avait la patte de derrière percluse de rhumatismes et, les nuits d'orage magnétique, la douleur le réveillait presque.(...) Un missile solitaire fendait d'un vaporeux trait rose le firmament où commençaient à s'allumer de scintillantes étoiles du soir."

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