mercredi 4 novembre 2009

NDIAYE Marie. Hilda


Je n'ai jamais rien lu de Marie Ndiaye, en dehors de ce petit opuscule de 91 pages, en forme de texte de théâtre, paru il y a 10 ans. Je remercie ma libraire qui m'a glissé ce livre blanc entre les mains.
Je l'ai lu hier soir. Je lirai plus tard, prochainement, le livre de sa consécration "Trois femmes pressées".
Dans ce quasi monologue où le personnage principal, Hilda, est absente, Marie Ndiaye met en scène une femme prédatrice. Mme Lemarchand est folle, cruellement folle. C'est une sorte de mante religieuse. Femme délaissée par un mari affairé, mère détestant ses enfants, seule dans la vie, orgueilleuse, despote et fragile, elle est aussi une caricature de la bonne conscience "gauche-caviar".
C'est un livre riche. A méditer. Un conte où s'élabore, page après page, une absurde raison. Où la question du pouvoir, celle de la domination dans la relation sociale, est livrée comme un badinage terrifiant. C'est aussi un regard inversé sur la haine et l'amour.
L'histoire de deux être perdus ; qui se perdent, ensemble. La patronne, la maîtresse qui finit par être le bourreau qu'elle se dénie d'être ; et la servante, la "femme de corvée" dont le destin est inexorablement la soumission et l'absence.
Magnifique

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