lundi 2 novembre 2009

Entretiens avec Vaclav Havel


Dans Le Monde de ce week-end, un entretien d'une page avec l'ex président tchèque, dramaturge, poète (je crois), sous le titre : « Les surprises de l’Histoire »

Une page comme une grande leçon d'humilité et de sagesse : « L’impatience peut conduire à l’orgueil et l’orgueil mener à l’impatience. Par l’orgueil, j’entends la prétentieuse conviction que l’on est seul à tout savoir, le seul à avoir compris l’Histoire, en conséquence de quoi on se trouve habilité à prédire. Et lorsque le cours des choses ou du monde dépasse l’idée que l’on s’en fait, il ne nous reste qu’à intervenir. Par la force, s’il le faut. C’est le cas du communisme. L’assurance de ses théoriciens et de ses architectes a fini par aboutir au goulag ».

L'impatience qu'il fustige avec ce petit proverbe amusant : « Ce n’est pas en tirant sur l’herbe que l’on fait pousser le gazon."

Il dit aussi que, finalement, c'était plutôt positif de ne pas être préparé à assumer la relève des années de dictature ; et puis, comment auraientt-ils pu le faire ? La classe politique alternative n'existait pas. Il dit à cet égard, ces mots "réalistes" : « Pourtant, je crois que c’était une bonne chose que de ne pas être préparés à assumer l’Histoire, ou plutôt sa course accélérée. D’une manière générale, je me méfie de celui qui est trop bien préparé. » (à méditer pour nos interventions, chers cadres que nous sommes !...)

Et la question du temps !« Ce n’est pas en tirant sur l’herbe que l’on fait pousser le gazon

Enfin, il conclut, après avoir indiqué qu'elles pouvaient être les nouvelles peurs, les nouveaux risques pour l'Humanité (terrorisme, destruction écologique, déséquilibre entre les peuples, ...) en invoquant cette idée qui transcende l'Homme : l'espoir.
« Il me semble que la chose la plus importante aujourd’hui (…) serait d’adopter une attitude humble à l’égard du monde, de respecter ce qui nous dépasse, de tenir compte du fait qu’il existe des mystères que nous ne comprendrons jamais et de savoir qu’il faut assumer notre responsabilité sans la fonder sur la conviction que nous savons tout, en particulier comment tout va finir. Nous ne savons rien. Mais l’espoir, nul ne peut nous l’ôter. Du reste, une vie qui ne réserverait aucune surprise serait bien ennuyeuse. »
Pour moi, je n'ai pas de commentaires à ajouter.
J'ai mis ces mots dans mon blog pour avoir le plaisir de savoir que, dans toutes ces pages je pourrai encore tomber sur ce texte qui me permettra d'espérer.

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