dimanche 8 mars 2009

Le colvert mâle ou le miracle de la nature



Voilà un beau sujet ! Il a fallu encore une fois que j'attende plus d'un demi siècle pour m'apercevoir de la beauté stupéfiante (les jeunes diraient "allucinante")d'un canard Colvert mâle. Des grincheuses vont m'en vouloir de ne considérer que la parure du sexe dominant surtout aux lendemains de célébration de la Femme. Il n'est pas impossible que je reconcilie prochainement tout le monde en écrivant également sur le Colvert femelle ; pas d'impatience, Mesdames, je vous en supplie !

En attendant, avez-vous jamais observé avec attention un colvert mâle, vivant, au coucher du soleil, alors qu'il s'apprête à prendre un peu de repos en équilibre sur un bloc de pierre qui affleure la surface de l'eau juste au bord d'une berge de la Seine ? Son bec est enfoui sous la partie supérieure de son aile gauche ; sa tête, équipée d'un oeil droit aux aguets, émerge du manteau plumeux. L'ensemble de son corps est immobile ; parfois une vaguelette un peu plus forte que les autres l'oblige à légèrement osciller, imperceptiblement, sur ses deux pattes colorées d'un orange vif de clémentine. Le canard dégage assez naturellement une posture aristocratique avec sa tête encapuchonnée d'un vert profond irrisé de bleu-lilas qui cède à la tentation, par instant, du bleu métallique fulgurant ; son collier blanc, comme un col de vicaire, qui délimite radicalement la base du cou de son jabot rond et soyeux semblable à une fourrure de vison, et la palette délicate des gris perles du reste de son plumage qui laisse échapper des nuances de bruns fumés. Pour parachever la description de l'analidé, il faut souligner les détails miraculeux du rectangle violet pointant sous les sous-caudales noires, et des deux houpettes - noires également - qui, telles des virgules précises perchées sur le bas des reins, procèdent à l'évidence de la haute couture.

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