lundi 2 mars 2009

La Princesse de Clèves


"L'autre jour, je m'amusais, on s'amuse comme on peut, à regarder le concours d'attaché d'administration. Un sadique ou un imbécile, choisissez, avait mis dans le programme d'interroger les concurrents sur la Princesse de Clèves. je ne sais pas si celà vous est arrivé souvent de demnader à la guichetière ce qu'elle pensait de la Princesse de Clèves... Imaginez un peu le spectacle."
M. Nicolas SARKOZY, Président de la République.
Vexé de n'être pas même au niveau du sadique ou de l'imbécile fustigé par la raillerie présidentielle (ils se marrent bien à l'Elysée !), et bénéficiant d'un fils qui a du subir au lycée la perversité d'un professeur sans doute aussi minable que l'anonyme examinateur, je me décidais à relever le défi et à partager le triste sort d'une guichetière (qu'est ce qu'on se marre !).
170 pages plus loin, et alors que s'achève le roman le plus célèbre de Madame de La Fayette (née Marie-Madeleine Pioche de la Vergne) par cette phrase :"et sa vie, qui fut assez courte, laissa des exemples de vertus inimitables", je n'ai pas honte d'avouer que j'ai trouvé beaucoup de plaisir à lire cette inutile ouvrage qui traite de l'amour, de la fidèlité et de la vertu, mais aussi de l'hypocrisie, de la jalousie et de la fatuité.
Ce roman a acquis une nouvelle célébrité grace à la délicate intervention de Monsieur S. J'ai même appris qu'une parodie avait circulé qui commençait ainsi : "La magnificence et l’économie n'ont jamais paru en France avec tant d'éclat que dans les dernières années du règne de Nicolas premier. Ce prince était galant, mobile et amoureux ; quoique sa passion pour la vitesse eût commencé il y avait plus de vingt ans, elle n'en était pas moins violente, et il n'en donnait pas des témoignages moins éclatants. […]"

2 commentaires:

  1. Les deux pamphlets de Rambaud sur Nicolas 1er sont un véritable régal. Un troisième est annoncé. J'en recommande la lecture très chaudement.

    Quelques lignes intéressantes :

    Sarkozy et l’Université – la revanche personnelle d’un cancre.

    par Alain Garrigou, Professeur de science politique à l’université de Paris X Nanterre

    L’histoire universitaire et le rapport malheureux de Nicolas Sarkozy à celle-ci permettent de comprendre la politique de mépris qu’avec constance ses affidés développent à l’endroit de la recherche et des chercheurs, de l’université et des universitaires. Preuves à l’appui.
    Les propos de Nicolas Sarkozy sur l’université et la recherche trahissent une implication personnelle qui n’obéit pas seulement à la centralisation présidentielle du pouvoir. Il ne suffit pas de mettre en cause les conseillers et la plume du discours du 22 janvier 2009 sur « une stratégie nationale de recherche et d’innovation » alors que des passages improvisés de cette allocution prennent un ton acrimonieux et que bien d’autres interventions confirment un solide ressentiment. Pendant sa campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy s’en prenait par exemple à celui qui avait mis la princesse de Clèves au programme du concours d’administration centrale : « Un sadique ou un imbécile, choisissez, avait mis dans le programme d’interroger les concurrents sur la princesse de Clèves. Imaginez un peu le spectacle » (23 février 2007 à Lyon). Depuis, les propos méprisants se sont multipliés contre les scientifiques ou des sciences. En février 2008, la mise en place d’une commission présidée par le professeur Guesnerie, visait à donner une caution académique aux reproches adressés à un enseignement qui négligerait l’entreprise, accorderait trop de place à la macroéconomie et à la sociologie et préparerait, on le devine, à des pensées politiquement subversives. Toutefois, la commission Guesnerie conclut à une excellente qualité d’ensemble des manuels. Les attaques contre la section économique et sociale ont néanmoins continué en prenant parfois le ton du persiflage au nom d’une compétence peu évidente. Ainsi, le 27 janvier 2009, Nicolas Sarkozy ressassait-il son hostilité devant un nouveau public : « Il y a une filière économique pour vos enfants. C’est une blague. Mettez vos enfants dans la filière ES, ils ne pourront pas se permettre de se présenter dans les meilleures écoles économiques ».
    Titres de compétence ? Les sociologues savent bien que les jugements en disent souvent plus sur leurs auteurs que sur les choses dont ils parlent. Or les études de Nicolas Sarkozy n’ont pas été si brillantes ni spécialisées qu’elles l’autorisent à juger de haut les questions d’orientation scolaire et de pédagogie. Par contre, elles ont été assez médiocres pour nourrir son ressentiment personnel qui, en affinité avec l’humeur anti-intellectuelle des milieux qui le soutiennent, explique largement la « petite guerre » faite aujourd’hui aux scientifiques et universitaires.
    Avant l’élection présidentielle de 2007, les sites officiels (ministère de l’Intérieur, Conseil Général des Hauts de Seine), partisan (UMP) ou professionnel (Cabinet d’avocats Arnaud Claude – Nicolas Sarkozy) indiquaient que Nicolas Sarkozy avait une maîtrise de droit privé, un certificat d’aptitude à la profession d’avocat, un DEA de sciences politiques et fait des études à l’Institut d’Etudes politiques de Paris. Quelques uns étaient plus précis comme le Ministère de l’Intérieur et de l’Aménagement du Territoire indiquant un « DEA de sciences politiques avec mention (mémoire sur le référendum du 27 avril 1969 » ainsi que celui du Conseil Général des Hauts de Seine qui assurait que « Nicolas Sarkozy décroche un DEA de sciences politiques avec mention, lors de la soutenance d’un mémoire sur le référendum du 27 avril 1969 ».
    La mention des Etudes à l’IEP de Paris est problématique puisque Nicolas Sarkozy n’y a pas poursuivi ses études jusqu’au bout comme il est aisé de le vérifier dans l’annuaire des anciens élèves. Or, selon les usages, le titre d’ancien élève ne vaut que pour les diplômés. Il fut donc abandonné. Toutefois, le site de l’Elysée porte toujours cette indication lapidaire : Institut d’Etudes Politiques de Paris (1979-1981). Quant à l’expression « avec mention » accolée à un diplôme, elle indique cette propension à « gonfler » son CV caractéristique des candidatures aux emplois d’aujourd’hui. Si les universitaires savent que tous les diplômés ont au moins la mention « passable », tous les Français ne le savent peut-être pas. L’ensemble des CV est flou à d’autres égards puisqu’on ignore où les diplômes ont été obtenus. Seul le site professionnel du cabinet d’avocats des Hauts de Seine indiquait que Nicolas Sarkozy « est diplômé de droit privé et d’un DEA de sciences politiques de l’Université de Paris X Nanterre ».
    C’est en effet là que Nicolas Sarkozy a fait ses études. Faute d’annuaire d’anciens élèves, il était plus difficile de vérifier ce curriculum vitae. Le certificat d’aptitude à la profession d’avocat a bien été obtenu en 1980 avec la note de 10/20 (cf. doc. 1 en annexe). Il y a par contre un problème pour le DEA. Sauf la même défaillance de mémoire des professeurs exerçant en 1979 dans le DEA de sciences politiques de Paris X Nanterre, Nicolas Sarkozy n’a pas obtenu son diplôme. Une petite enquête se heurte à la page noire du réseau intranet de l’université. L’auteur de ces lignes a alors adressé une demande écrite à la présidence de l’université qui a confirmé que le service de scolarité disposait bien d’un document certifiant l’obtention du DEA. Il restait à vérifier avec la pièce qui fait foi en la matière, à savoir le procès verbal de délibération, document autographe au format A3, difficile à contrefaire. Le candidat apparaît bien dans le procès verbal de la première session : il est « ajourné » car absent de l’épreuve écrite terminale et n’ayant pas rendu son mémoire (cf. doc. 2). Il restait à consulter le procès verbal de la deuxième session. Or, le procès verbal a disparu des archives de l’université. Il est même le seul procès verbal manquant de toute l’existence du DEA.
    Un conclusion est certaine : les universités protègent mal leurs archives. Si l’auteur de ces lignes a pu y pénétrer pour enquête, on peut supposer que d’autres puissent le faire aussi, légalement ou non, pour des raisons illicites. Voila en tout cas un bon motif de réforme de l’université : garantir l’authenticité des diplômes.
    Alain Garrigou Professeur de science politique à l’université de Paris X Nanterre
    PS : Le titre de l’article est de la seule responsabilité de la Fondation Copernic.
    Docuemnet transmis par un ami.

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  2. Tiens, je te livre mon CV :
    - Ingénieur diplômé de l'Ecole Supérieure des Travaux Publics
    - Diplômé de l'Institut d'Etudes politiques de paris (1)
    - Diplôme d'HEC (2)
    - Profeseur à l'Ecole Polytechnique (3)
    - Chroniqueur architectural (4)
    - Poète (5)

    Explications :
    1 : j'ai suivi effectivement une formation de 6 mois pour préparer la coopé !
    2 : j'ai suivi un cursus de 3 x 1 semaine à Jouy en Josas (Hec Management ; un truc totalement nul)
    3 : Polytechnique ... de Ouagadougou !
    4 : et oui, depuis 12 ou 13 ans maintenant dans une revue confidentielle "l'Ingénieur Constructeur"
    5 : c'est la seule ligne du CV dont je souhaiterais qu'elle soit vraie

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