Poème N°48, « La couche de culture* », du poète lettonien Jānis Rokpelnis, né en 1945.
Ce poème a été publié en 1981 à la fin de l’ère Brejnev, époque du réveil national letton. Poème peut-être prophétique de ce qui se passera plus tard à Tchernobyl et qui fut déterminant pour les peuples baltes dans leur volonté d’en finir avec le régime de type soviétique. Ce que nous savons très peu, en Occident, c’est que les mouvements indépendantistes des années 80 au-delà du rideau de fer avaient toujours une très forte composante écologiste.
L'œuvre de Jānis Rokpelnis a été récompensée, entre autres, par le prix de l’Assemblée Balte en 2000.
(*j'ai pris la liberté de transformer "culture" en "nourricière" dans le corps du poème car ça me semblait mieux. Les commentaires plus haut et la traduction sont d’Alain Schorderet, avec quelques apports personnels donc).
Un jour l’un de nos descendants ouvrira les vantaux de la terre,
Quand nous ne serons plus qu’une couche nourricière.
Sous les pommiers et sous les palus,
Parmi les gratte-ciel en miettes,
Dans la couche nourricière, étendus,
Nos paroles seront muettes.
Le lointain descendant alors ouvrira grand la bouche
Tellement de culture sera composée cette couche.
Quelques empans nous ont été offerts
Dans lesquels tout sera défeuillé …
Il faut savoir devenir couche de terre,
Aussi bien qu’à la surface séjourner.
Publié sur FB le 18 février 2021
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