Je viens à l'instant de refermer la dernière page - la 384ième - de "Klara et le soleil", le dernier roman du Prix Nobel de littérature 2017, Kazuo Ishiguro, l'auteur de "Les vestiges du jour".
J'ai mis un peu de temps avant d'entrer véritablement dans le livre ; près d'une centaine de pages. Mais ma persévérance a été, je crois, récompensée : une impression de plénitude et d'un bonheur assez doux subsiste ; elle va assurément s'accorder avec la très belle journée qui s'annonce sur la Côte basque.
Klara n'est pas une jeune fille ordinaire. Klara n'est même pas une jeune fille, puisqu'elle est une "AA", c'est à dire une "amie artificielle", un robot. Mais un robot doué de sentiments, d'une générosité et d'une abnégation absolue qui peuvent la conduire jusqu'au sacrifice de sa "vie". Les AA sont destinées à se faire adopter par une famille en tant que "personne de compagnie". Et Klara se fait adopter par Josie, une jeune adolescente à la santé fragile qui vit seule avec sa mère divorcée dans une très belle maison tenue par une gouvernante. Tout à côté, mais dans une maison en mauvaise état et également seul avec sa mère, vit Rick. Josie et Rick s'aiment et se sont promis de partager plus tard leur vie. La mère de Josie, après de longues hésitations, a accepté d'adopter Klara car elle a un objectif précis et troublant pour le robot ; objectif que le lecteur découvrira dans la seconde partie du livre.
L'intervention du soleil avec lequel Klara a une relation toute particulière - le soleil fournit les robots en nutriment - apporte au roman une dimension fabuleuse au sens premier du terme ; à ce titre, le roman pourrait être classé dans une catégorie du type "conte futuriste".Certaines descriptions semblent anecdotiques, d'une précision qui parait inutile et qui donne au récit, surtout dans sa première partie, un rythme assez lent, incertain. Ce travail d'Ishiguro est loin d'être anodin : il parvient à traduire parfaitement la perception singulière de Klara dont l'attention se porte sur le moindre détail des objets et des personnes de son environnement. Une leçon pour nous-autres humains qui avons une tendance de plus en plus prononcée à nous cantonner dans le superficiel ?
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