mardi 9 novembre 2021


Pablo Hernando est un architecte espagnol reconnu, peut-être même une « starchitecte », honoré par la prestigieuse médaille du RIBA et pressenti pour le Pritzker, l’equivalent du Prix Nobel en architecture. Et puis un jour, pour une raison incompréhensible, il descend d’un train à la gare de Pozonegro, une ville sinistré par la fermeture de sa mine, la Titane, et il achète dans l’urgence un appartement minable avec vue directe sur la voie ferrée. L’immeuble décati est occupé par 3 autres locataires dont Raluca, une belle jeune trentenaire, caissière au supermarché du coin, que l’arrivée de cet homme élégant et cultivé ne laisse pas indifférente …
Quel est le mystère que Pablo Hernando porte sur ses épaules comme un fardeau ? Quels sont ces « affreux » néo-nazis qui le font chanter ? Pourquoi cette volonté de tout abandonner au sommet de sa gloire ? Rosa Montero apporte la réponse à chacune de ces questions (et à plein d’autres) avec un sens du détail et de la digression (apparente) remarquable, dans un style vif qui entretient le suspens et décrit à merveille les situations et les personnages (on est dans l’appartement crasseux, on subit la canicule, on partage la trouille de l’architecte, …).

Pour les lecteurs architectes, l’auteure a su parfaitement trouver les termes du métier, les descriptions des bâtiments, inspirées, comme elle l’indique à la fin du livre, par Rafael Moneo et son Kursaal de Saint-Sebastien, MVRDV et son immeuble pixelisé de Rotterdam et d’un entretien avec l’architecte-urbaniste indien Charles Correa. Superbe.
Et en plus, il y a une belle histoire d’amour !    (Que demande le peuple-lecteur ?)


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire