mercredi 10 novembre 2021

Je poursuis mon transfert depuis FB jusqu'ici de posts anciens. Celui-ci publié le 16 février 2021.


Poème N°46
"Une rencontre en 2000 dans le Grand Khingan" de la poétesse taiwanaise Hsi Muren née en 1943 dans le Sichuan, d'origine mongole, culture qui est devenue son thème de prédilection. Ses parents ayant émigré à Taïwan, c'est dans ce pays qu'elle reçoit une formation à l'Ecole des Beaux-Arts. 
Artiste reconnue - publication de 50 recueils de peinture, prix et expositions dans plusieurs pays - elle a consacré toute sa vie à la peinture et à la poésie (ses poèmes sont traduits en de très nombreuses langues). Elle a également enseignée et est aujourd'hui professeur honoraire de plusieurs universités chinoises et mongoles.
(Poème trouvé sur l'admirable blog "Terre à ciel - Poésies d'aujourd'hui")

Pourtant pourtant
leur demandais-je affolée
quand je suis passée hier un bois s’étendait bien ici
bouleaux drus élancés dont jouaient au vent d’automne
les feuillages découpés et denses
jetant leurs éclats d’argent vague ou d’or tiédi.
C’est bien peu de chose répondent-ils en riant
Jadis aux meilleurs jours d’exploitation
en une simple matinée nous pouvions avant midi
raser à blanc
branches géantes et troncs entrelacés de lianes et de sarments
de pins et camphriers mêlés une forêt trois fois séculaire
Ainsi ne reste plus ici que moi
et un pauvre renard perdu nous observant de loin
et sur la cime nue poursuivant
lui sa quête têtue moi le souvenir opiniâtre
d’un pays natal à jamais disparu.

(Traduction d'Emmanuelle Péchenart)

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