mardi 28 février 2012

Cette année je me prends au mot et j'écris (9)

Ce matin sur le Post-it :
"Je vais écrire le charme du quotidien dans la plénitude du temps retrouvé."
Il y a quatre mots importants dans cette phrase : charme, quotidien, plénitude, et temps retrouvé.
Ils font écho (chez moi) à : lecture, vacances, calme, et amitié.
Qu'est-ce que le charme ? Cette indicible impression provoquée par une personne, une situation ou un objet, qui suffit à vous apporter une sensation de bien être, en même temps que de beauté. Une beauté pure et donc imparfaite. Une femme qui a du charme n'est pas "jolie", mais elle est forcément belle.
"C'est charmant" pour qualifier un village (forcément petit avec une architecture traditionnelle) ou un paysage (forcément vallonné et sous le soleil), renvoie à quelque chose de plus pittoresque, voire de mignon ; ça perd son charme, évidemment.

Le quotidien fait routine, ordinaire et un peu laborieux ou monotone. Pourtant la vie est faite de quotidiens qui ne demandent, pour peu que le destin ne les accable pas, à s'enthousiasmer. Mais il peut faire simple aussi ; s'oublier et passer plus vite qu'on ne le souhaiterait.


Plénitude a forcément un accent de sacré. On nous a tellement rabâché "la plénitude des saints" qu'elle perd un peu de son charme. On la perçoit un peu niaise, se suffisant à elle-même, sans surprises, et finalement sans vraie saveur. Un truc pour les morts en définitive ; pas pour les vivants.

Temps retrouvé, c'est automatique : c'est proustien. Depuis que ce dandy, dilettante et mondain, à cheval sur deux siècles, a trempé sa madeleine dans un tasse de thé, on n'échappe pas à la notion du temps qui nous échappe.

Et donc pour finir, "charme, quotidien, plénitude, et temps retrouvé" ne peuvent être qu'un appel vibrant à la lecture de "A la recherche du temps perdu" qui, miracle de la mémoire - et de Proust -, devient "retrouvé".

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