"Je restais tapi, le coeur battant, devant cette étrangère soudain livrée à la grâce trouble de son animalité pure. Les doigts s'attardaient, se ployaient dans les touffes souples, la tête renversée faisait de la gorge une averse pâle, tordait doucement les seins comme autour du manche d'un poignard. Elle ressemblait au tremblement qu'on voit à l'air au-dessus d'une flamme chaude. Pour la première fois, Vanessa s'était faite chair. Elle surgissait du reflux de mes rêveries fiévreuses, ferme et élastique comme une grève, faite pour la plante et la paume, une douce terre ameublie sous le fossé de pluie de sa chevelure."
p140 et 141 "Le rivage des Syrtes de Julien Gracq
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire