Mais bien avant, la veille, le clou fut le concert à la Philarmonie ; l’occasion de vérifier si l’extraordinaire de l’écrin recèle un vrai joyau. Un « parcours initiatique » , sur le plus long escalator du monde (80m), à l’intérieur d’un tube dont le revêtement est constitué d’un enduit granuleux blanc « décoré » de petits disques (blancs également) - une idée d’un voyage dans l’au-delà ? - vous conduit au niveau du belvédère périmetrique avec une vue magnifique sur les installations portuaires, leur armée de grues titanesques et la ville elle-même.
J’avais déjà été époustouflé par la Vitra House à Bâle et les espaces piranésiens que l’agence Herzog et de Meuron avait été capable de concevoir. Ici, le spectacle est comparable, mais à une échelle démultipliée. Il y a de l’origami, du pliage savant, une profusion de perspectives qui excitent le regard : une merveilleuse complexité en bois clair et staff blanc d’une finition diabolique.
La conception de la façade relève de l’orfèvrerie et d’une subtile conjugaison entre plusieurs éléments : verre bombé, pixellisation, huisseries verticales en inox poli-miroir, pièces moulées en forme de chas d’aiguille, et autres pièces - probablement en Ductal blanc et aux allures « zahahadidennes »; tous ces dispositifs positionnés selon une combinatoire complexe que seuls les logiciels de CAO-DAO les plus évolués peuvent maîtriser. Le résultat est stupéfiant ; on peut affirmer qu’il y a rien moins que la réinvention de la modénature.
La salle de concert est un concentré d’architecture dans ce que cet art exige de « correct, savant et magnifique ».
Au Panthéon (le mien) de l’architecture spectaculaire de ses 30 dernières années, Bilbao a son Guggenheim, Porto sa Casa de Musica, Valls ses Thermes, Chicago son Aqua Tower, Cologne son Kolumba, Paris sa Fondation LVMH ; Hambourg a sa Philharmonie.
Chers amis du kiosque de Bécon, je ne doute pas m’être éloigné de mes chroniques habituelles. Je requière pour cela votre indulgence.
N’oublie pas, Jean-Michel, de placer quelques « Apprentissages » car si la poésie ne peut sauver le monde, elle peut y contribuer.
C’est ainsi que les hommes vivent.
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