mercredi 17 juillet 2024

Ce matin au kiosque 46 - Spitfire, Ramses, Led Zep et short en jean frangé

Soleil et parasol ! (« Parasol : juste le matin, pas l’après-midi car j’ai toute une bande de squatters qui restent 3 heures pour un café ! », me souffle le boss).

Je m’autorise à lui demander si je peux mettre mon cabas à commissions au frais car je reviens du marché. Le Passeur acquiesce (et quand un passeur acquiesce, c’est qu’il vous apprécie ! Admirez l’allitération…).

Je reste un peu au frais à l’intérieur du kiosque. Une dame passe avec un clébard de la configuration des boudins qu’on place au bas des portes pour éviter à l’air froid de pénétrer. Il se dénomme Ramses. Jean-Michel connaît tout le monde, même les toutous à leurs mémés… quelle conscience professionnelle ! 

Un client s’empare d’un panneau sous emballage plastique et contemple avec une envie d’enfant frustré quelques pièces d’une maquette de Spitfire au prix de 6,99 €. Il raconte que son père possédait une maquette de ce chasseur monoplace des alliés durant la 2nde guerre mondiale, mais qu’il ne sait pas où elle se trouve, elle était plus petite, il va falloir qu’il la cherche, il aimerait en refaire une en souvenir de son père… et il interroge Jean-Michel sur le prix d’acquisition d’une pareille maquette en collectionnant les panneaux en plastique à 6,99 €, jusqu’à détenir la totalité des pièces. « De l’ordre de 1000 € peut-être, si je compare à un autre avion », lui répond notre passeur. L’amateur nostalgique de Spitfire ouvre simultanément la bouche et ses globes oculaires comme un poisson-lune en mal d’oxygène. Il grimace un sourire de gusse pris en train de piquer des sous dans la corbeille de la quête. Jean-Michel me fera une confidence quelques instants plus tard : « J’ai rien compris à ce qu’il me racontait ! Oui, mais Jean-Michel, tu le fais tellement bien », lui ai-je dit.

Il est temps de rejoindre la table des « habitués » ; ceux qu’ont la licence délivré par le boss. Il y a là Philippe et Alain et Utah qui retrouve un peu d’épaisseur à sa toison. Deux autres personnes les accompagnent. Je prends au vol une discussion évoquant Led Zep, les meilleurs viets du coin, l’envie en vrac d’aller dans les pays scandinaves, les baltes, l’Autriche et Copenhague (ouf !), l’envie pour Pascal d’avoir 25 ans, l’envie 5’ plus tard (toujours de Pascal) d’en avoir 16 à la vue d’un short jean frangé porté par une paire de longues jambes de sexe féminin.

L’épouse de l’ex-consul turc s’installe à la table. Les habitués sont en verve : les allusions cochonnes fusent. Il n’y a, semble-t-il aucune relation de cause à effet. 

Le boss m’informe qu’il a vendu (sur mes recommandations) un exemplaire du dernier No d’Esprit à Olivier, notre spécialiste des théories de la surveillance.

No spécial sur l’Amérique que je recommande à tous mes lecteurs : tout ce qui se passe aux US est riche d’enseignement sur ce qui est susceptible de se passer chez nous à moyen terme.

J’ai fait des adieux provisoires. Il est probable que cette chronique s’interrompt (encore !) jusqu’à la fin août.

C’est ainsi que les hommes vivent.

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