dimanche 28 mars 2010

Il n'y a pas que des cathédrales à Chartres !


Dans la série "Découverte des villes de province", après Grenoble où nous avions pu constater qu'il n'y avait pas que des noix, voici Chartres (où il n'y a pas que des glands !) !
Quand je pense à Chartres, c'est d'abord à mes amis que je pense. Ils se reconnaitront bien sûr s'ils s'égarent jusqu'à ce texte. Mais, longtemps, j'ai associé cette ville à ces hordes d'exaltés qui, bannières de la Vierge au vent, s'adonnent à la Pentecôte au célèbre pèlerinage à Chartres.
Je vais peut-être décevoir les inconditionnels de la Cathédrale Notre-Dame, mais la promenade dominicale ce matin, s'est engagée sur un ton moins conventionnel avec un arrêt devant la façade du cinéma "Les enfants du Paradis", relookée - avec respect - par l'architecte Rudy Ricciotti d'un moucharabieh en Bfup noir (Béton de fibres ultra performant) aux allures d'arabesques métalliques, dans lesquelles peuvent se deviner quelques silhouettes animalières.
Il n'est pas un cm2 de l'intérieur de l'église Saint-Aignan qui ne soit peint de motifs floraux, de lettres enlacées ou de drapés en trompe l'œil ; j'ai préféré m'attarder sur un vitrail évoquant Jésus chassant les marchands du temple (Jésus, si tu reviens, il y a encore du boulot !), et quelques carreaux oubliés, au sol d'une chapelle annexe.

Il ne devrait rien y avoir de plus banal qu'une poignée de porte rouge sur un portail bleu ; et pourtant ! Et pourtant, je vous laisse imaginer le petit jardinet digne du Facteur Cheval auquel cette porte donne accès. Il m'arrive très souvent lors de mes promenades, de tomber sur ce type d'espace naïf fait d'une accumulation invraisemblable d'objets hétéroclites placés au milieu de pots garnis de plantes aux couleurs vives. Évidemment, ces compositions prêtent à sourire. Quels sont les hommes et les femmes qui en sont les auteurs ? Probablement des gens sympathiques. Je veux le croire.

Une porte décatie, entre-ouverte sur un couloir sinistre, me laisse apercevoir un papier peint improvisé avec des vieilles coupures de journal. C'est ainsi que j'ai découvert qu'il existait les histoires du docteur Claudette (Cloclo, si tu m'entends ...).

Les saules pleureurs étaient parés d'un vert anisé. L'Eure coulait sans prétention, négligeant les lavoirs désertés. Une bruine légère enveloppait par instant les pavés épais de la rue et les parapets des ponts d'un indicible sfumato, donnant à la pierre une allure de tendresse.
Nous étions entre amis, et Chartres était complice !

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