Zayia découvre la passion du jeu - les dés - en prison après sa condamnation pour le meurtre de l'assassin de son frère. Une fois libre, il se dérobe à la réalité en jouant au casino de manière compulsive, indifférent au fait de gagner ou de perdre. Cette ivresse du jeu lui permet de croire qu'il échappe à la condition ordinaire de tous ces gens qu'il croise et qu'il hait, car ils sont dépourvus de la seule chose qui compte pour lui : son honneur et son destin qu'il imagine, progressivement, immense.
Ahmet Altan évoque à travers ce portrait le difficile rapport que les codes de la tradition et du patriarcat ont institué entre les hommes et les femmes dans certaines cultures, et certainement encore dans la Turquie actuelle. Il dénonce le danger de la perte de tous les repères de sociabilité qui peuvent conduire à commettre des actes irrémissibles.
C'est pourquoi, on peut se poser la question suivante : Ahmet Altan a-t-il voulu dresser le portrait-type d'un fanatique - ou même d'un terroriste - pour lequel la soumission à un destin fantasmé et mortifère devient le seul moteur de vie ? C'est probable.
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