Je lis ce matin un article dans Dezeen sur un resort aux Maldives qui serait « a true act of sustainability ». Les images qui accompagnent l’article montrent une immense tente posée à l’extrémité d’une presqu’ile très étroite d’où part un long deck en bois sur pilotis bordé d’une cinquantaine de villas spacieuses - en bois également - d’allure plutôt banale. Chacune dispose d’un jardin privé, d’un enclos sur la mer (bleue azur) faisant office de piscine et d’une terrasse à fleur d’eau. On nous assure que les matériaux sont locaux, que le système constructif est entièrement préfabriqué et démontable, et que tout est recyclable. « A true act of sustainability », nous dit-on !
De qui se moque-t-on ? Est-il « Sustainable » de venir planter 50 villas de luxe dans la mer, pour lesquelles il a fallu créer des fondations et très probablement importer les matériaux de construction ; qu’il va falloir, pour le confort des riches locataires, alimenter tout ce joli monde en energies, en consommables, en nourritures et, accessoirement en essence pour les balades en hors-bords ; et quid des déchets : les touristes viennent y faire une cure de diète ? Je n’oublie pas la conso carbone pour venir passer 1 semaine ici les pieds en éventail (3,5t de dioxyde de carbone pour un AR).
Concernant les déchets, savez-vous qu’il existe aux Maldives une île en grande partie artificielle, Thilafushi, dite « l’île poubelle », située à moins de 7km de Malé, la capitale. Chaque touriste visitant l'archipel - un million annuellement - produit 7,2 kg d'ordures par jour, contre 2,8 kg pour un Maldivien ; Thilafushi croît en conséquence de près de 400m2 d’ordures chaque année !
Par ailleurs, du fait que les touristes « squattent » des terres pour leur jouissance, les Maldiviens sont obligés d’aller s’entasser dans des îles surpeuplées d’immeubles type HLM.
« A true act of sustainability » ?
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