Deux remarquables documentaires sur Netflix (hélas !) méritent à mon sens d’être vus.
Le premier, « Les grandes dates de la seconde guerre mondiale, est une série en 6 épisodes qui plongent véritablement le spectateur au cœur de l’action guerrière : dans un char d’assaut, une forteresse volante, sur le pont d’un navire US lors de l’attaque de Pearl Harbor ou encore, dans un avion d’un kamikaze japonais. Les images, toutes d’époque et pour un grand nombre jamais diffusées (à ma connaissance), constituent un témoignage exceptionnel de l’horreur de ce conflit mondial qui a fait entre 60 et 80 millions de victimes, dont une majorité de civils.
Pourquoi regarder ce drame vieux maintenant de 80 ans et pourquoi cette série ?
Peut-être pour 2 raisons : la première est que, depuis justement ces 80 années, l’humanité n’a jamais été aussi prête de rebasculer dans un conflit de très grande ampleur et qu’il est « bon » de se souvenir de ce qu’un tel drame peut engendrer comme douleurs pour chacun (sans compter le désastre écologique, l’impact sur le vivant) ; la seconde tient justement à ce que de nombreux extraits proviennent de scènes tournées par des amateurs au plus près de la vie (et de la mort) ordinaire, et que les gens filmés nous ressemblent dans leur vie et leurs aspirations.
Le second documentaire intitulé « Des hommes ordinaires » analyse le processus qui conduit des hommes que l’on peut qualifier « d’ordinaires » à devenir des bourreaux. Ces hommes, recrutés pour faire régner l’ordre sur les terres conquises par les armées du Reich, principalement dans les pays de l’Est de l’Europe, sont des commerçants, des chauffeurs de taxi, des ouvriers, des entrepreneurs, des pères de famille, des fiancés, etc. Leurs chefs sont le plus souvent diplômés, avec un double doctorat pour certains, et capable de disserter sur Mozart ou Beethoven. Mais parmi les hommes de troupes qui ne savent rien au départ de leurs missions finales - tuer le maximum de civils et en particulier des juifs, femmes, hommes et enfants - certains (très peu) ont pu choisir de ne pas devenir des monstres. Ils devaient alors affronter les railleries et les vexations des autres; contraints à des tâches dégradantes comme le nettoyage des latrines. Parmi ces autres, deux groupes : ceux qui prenaient un plaisir sadique à tuer et même à torturer avant l’exécution, et ceux qui exécutaient par routine. Dans les deux cas, mais à des degrés divers, ils considéraient leur action comme légitime et dictée par une autorité supérieure irréfragable. Cette « soumission volontaire » avait été cultivée par des années de lavage de cerveau et de propagande qui leur inculquaient, entre autres, que tous les bolcheviques étaient des juifs et que ces derniers étaient des sous-hommes.
On aurait tort de penser que notre époque est à l’abri de tels agissements et de telles stratégies. Chacun en trouvera aisément dans l’actualité des exemples édifiants.
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