N.R. est une jeune actrice de cinéma. Nous nous sommes croisés lors d'un dîner. Ce fut un moment plutôt agréable. Il m'a inspiré le portait suivant :
Elle a le regard d'un enfant-cygne sans l'ambiguïté de la jeune fille de Ferré. Elle a dans les yeux cette sorte d'innocence et de fragilité réservée aux oiseaux blessés. Elle se tourne vers vous, entièrement, le buste droit ; son visage est celui d'un ange qui vous comble d'un sourire d'une franchise absolue. Ce soir-là, ses cheveux blonds étaient disposés en un chignon sans manière. Parfois ses mains dessinent dans l'air, devant elle, des arabesques délicates qu'elle accompagne d'un léger mouvement de tête ; elle parle d'une autre actrice pour laquelle elle a une admiration sincère. Et puis, sur une autre, son visage mime l'interrogation et l'arabesque se fait couperet, et d'un mouvement rapide comme la lame d'une guillotine elle conclue son incompréhension. Elle tourne alors son visage une nouvelle fois et vient cueillir dans votre regard un accord qu'il est impossible de refuser. Elle regarde son ami et sourit de bonheur, nous prenant encore pour témoins de son amour. Et puis elle parle de son engagement ; de cette volonté innocente de faire son chemin, celui qu'elle ressent depuis l'age de quatre ans. Actrice, oui, mais avec un sens. On la dit "intello", mais elle reçoit tellement de scénarios d'une médiocrité affligeante ! Que fait-elle entre Séoul, Berlin et Manaus, dans ce monde interlope du cinéma où elle promène son charme ingénu là où la séduction capiteuse est plus efficace ? Elle est gourmande et je lui souhaite beaucoup de bonheur.
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
RépondreSupprimerTu ne te trompes point, en effet !
RépondreSupprimer