samedi 29 septembre 2018

Un autre matin sur Terre(1)

Au marché ce matin chez le poissonnier qui vend de plus en plus de poissons d'élevage : Un homme, que j'avais croisé il y a deux ou trois ans, et qui se trouvait être à une table voisine de la mienne dans un restaurant pas plus tard que la semaine dernière, et qui m'avait reconnu me disant que nous devrions faire des affaires ensemble (évidemment !), a fait semblant de ne pas me voir. Il travaille dans l'immobilier et j'ai remarqué qu'ils sont nombreux dans ce secteur d'activité à être atteint par ce que j'ai fini par désigner comme le "syndrome de l'agent immobilier", lequel se caractérise par une très grande facilité à nouer des contacts superficiels et provisoires un jour et vous ignorer parfaitement le lendemain.

Toujours au marché ce matin chez le poissonnier (aux poissons d'élevage) :
Résultat de recherche d'images pour "poisson d'élevage"Un autre homme (décidément) accompagné de sa petite fille. Elle, 3 ans, lui, le père, une quarantaine d'années bien entamée. Elle - que son père appelle "ma chérie" par ci, "amour" par là - qui se met le doigt dans son petit pif et le père de lui dire : "tu sais, ma chérie, c'est les garçons qui se mettent le doigt dans le nez, pas les jolies petites filles comme toi !". Et vous pensiez que des cons comme ça, ça n'existait plus ?



Sur la route :
Une (jeune) femme, la bonne trentaine, déguisée en guide scout avec tout le tremblement : chemise bleu clair, foulard avec le nœud bagué avec la rondelle de cuir, l'insigne qui fait penser à une croix de fer, la jupe plissée bleu marine, les chaussettes itou, les godillots, la natte blonde parfaitement peignée, etc., qui entre dans sa Kangoo. Regards échangés entre nous. A-t-elle ressentie le peu d'admiration que l'on cultive à l'endroit des brigades néo-militaires ? 

Sur le trottoir, devant chez le fromager :
Une femme d'un certain âge en tenue bariolée qui m'accoste pour me révéler que son mari était ambassadeur d'Ecosse en France et qu'à la crise de 29 ils se sont réfugiés en France (?), puis elle me glisse dans le creux de l'oreille en me tirant par le col de ma veste : "j'attends mon amant !". C'est la "folle du quartier" me dit-on. Magnifique : il existe encore des quartiers et des vraies folles, et pas seulement des zombies avec des casques sur les oreilles qui les font ressembler à des grosses mouches tsé-tsé, les yeux rivés sur l'écran noir de leurs journées blanches (merci Nougaro).

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