C'est un gros livre : près de 600 pages en version Poche. Lit-on encore des livres aussi épais ? Un Amélie Nothomb vous fait un aller Paris-Lyon ; là, ce serait plutôt du Paris-Tokyo ! Et bien oui, il faut lire Americanah parce que ce roman, assez largement inspiré par la vie de son auteure - "Africaine feministe heureuse" comme elle se définit - fourmille de thèmes essentiels comme l'exil, le racisme, la place de la femme, la condescendance, le snobisme, le sens de la vie, l'amitié, l'amour, l'insolence, la corruption des élites, le doute, et j'en oublie. Il fourmille également d'une galerie de personnages que Chimamanda Adichie (41 ans ce 15 septembre) cisèle avec réalisme et humour. Bien sûr cette histoire d'amour entre deux ex-étudiants qui se perdent et - happy-end oblige ? - se retrouvent peut nous paraître un peu bleuette, mais après-tout, le roman n'est-il pas là pour nous embarquer au-delà de la trop désespérante réalité quotidienne qui s'étale à longueur de journaux ? Sommes-nous à ce point rétif au bonheur simple ?
D'aucuns y trouveront un excellent "documentaire" sur tous les thèmes précités et l'occasion de découvrir une vision du monde - et en particulier des Etats-Unis - au travers du regard d'une noire africaine. S'arrêter à cette découverte, aussi riche fut-elle, serait extrêmement réducteur car la dimension romanesque est ici essentielle et elle est servie par un style fluide, vif, pertinent, presque insolent ; à l'image d'Ifemelu-Chimamanda ?
Madame Adichie sera l'invitée du Monde Festival le dimanche 7 octobre à 17H30 à l'Opéra Bastille.
Cliquer sur Le Monde Festival
Le TED qu'elle a donné en 2013 "Nous devrions tous être féministes" permet d'apprécier l'intelligence de cette dame. Cliquer sur ce TED
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