mardi 18 septembre 2018

Pour sauver la planète sortons du capitalisme

C'est en septembre 2009, il y 9 ans donc, je publiais ce post qui n'a pas pris une ride.

Magnifique phrase de Badiou : "Une bonne partie de l'oppression contemporaine est une oppression sur le temps (...)Nous sommes contraints a un temps découpé, discontinu, dispersé, dans lequel la rapidité est l'élément majeur. ce temps n'est pas celui du projet, mais de la consommation, du salariat. le courage pourrait consister à essayer d'imposer une autre temporalité." 


Hervé Kempf, journaliste au Monde et auteur de "Comment les riches détruisent la planète", livre avec "Pour sauver la planète sortons du capitalisme" un nouvel essai cinglant où urgence écologique et justice sociale sont les indissociables composants du projet politique. Il dénonce avec pertinence que le concept de "rivalité ostentatoire" qui est l'un des avatars obligés du capitalisme, par la surconsommation et les inégalités qu'il induit, nous emmène tous dans le mur. Privatisation de l'espace public, névrose des marchés, échange sans parole, perte du lien social, abrutissement médiatique, sont autant de facteurs qui caractérisent cette période de l'Humanité dans laquelle nous sommes entrés au sortir des "Trente glorieuses" : l'anthropocène ; la 1ère fois dans l'histoire de cette planète où l'humanité peut être considérée comme un agent géologique apte à transformer la nature de la biosphère.
Kempf appelle à un sursaut qui n'est pas seulement une démarche intellectuelle, mais une obligation à baisser significativement notre standing de vie ; nous, les riches.
Au passage, il démonte le concept de "croissance verte" qui n'est qu'un énième leurre de l'oligarchie pour déguiser de juteux profits en démarche vertueuse.
Extraits :
"La difficulté propre à la génération (la jeunesse actuelle NDLR)... est de devoir réinventer des solidarités quand le conditionnement social lui répète sans cesse que l'individu est tout."
"La corruption répand dans l'esprit public qu'est le plus estimable non pas le plus vertueux mais le plus malin."
Et 2 citations ;
""Une bonne partie de l'oppression contemporaine est une oppression sur le temps (...)Nous sommes contraints a un temps découpé, discontinu, dispersé, dans lequel la rapidité est l'élément majeur. ce temps n'est pas celui du projet, mais de la consommation, du salariat. le courage pourrait consister à essayer d'imposer une autre temporalité." Alain Badiou. Philosophe
A propos de l'argument consistant à dire qu'il n'y a qu'à "revenir aux bougies", Ingmar Granstedt dit : "Ce ne serait pas un "retour à la bougie", mais la reconnaissance honnête et courageuse que le refus de la concurrence sans fin et sans frein nous oblige à inventer une nouvelle modernité technologique, ouverte elle aussi à la curiosité scientifique et à l'imagination technique, mais compatible avec la vie dans des territoires à échelle humaine.

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