mardi 24 août 2010

Un roi sans divertissement


En rugby, ça s'appelle des "fondamentaux" ; en littérature, simplement des "classiques". Giono, ça nous ramène à nos années de lycée : "Colline", "Le hussard sur le toit", etc. On prenait alors le temps de s'interroger sur "ce que l'auteur a voulu dire", "les mots et le rythme qui traduisent une impression particulière" ; bref, ce que véhicule l'écriture. Aujourd'hui, c'est un peu plus compliqué : le temps presse, plus de cours de français, ... Heureusement, les blogs et le Square Littéraire existent !
Donc "un roi sans divertissement". Si vous allez sur le web, vous trouverez des pages entières et érudites sur ce roman qui est "parti parfaitement au hasard, sans aucun personnage. Le personnage, c'était l'Arbre, le Hêtre. Le départ, brusquement, c'est la découverte d'un crime, d'un cadavre qui se trouva dans les branches de cet arbre", nous explique Giono. Un polar alors ? Je n'y avais pas pensé.
Au centre du roman, il y a Langlois ; capitaine de gendarmerie dépêché au village pour résoudre ces crimes à répétition ; ce "roi sans divertissement" qui ne semble vivre véritablement que dans la chasse à l'homme ou à la bête furieuse. Autour de Langlois, Giono dépeint un village avec ses personnages hauts en couleur : la dynastie des "Frédéric" patrons de la scierie, Saucisse l'ancienne prostituée, le procureur, le curé... Le récit n'est pas conventionnel : plusieurs personnes différentes, à des époques différentes interviennent pour composer le tableau de ce roman. Le style est d'une richesse rare, ou plutôt "comme on n'en fait plus" ; il suffit de lire les premières lignes du livre dans lesquelles Giono décrit un hêtre, l'"Apollon citharède des hêtres".
L'impression qu'une lecture pareille donne : j'imagine celle d'une plongée avec des bouteilles et un mélange très riche en oxygène !
Dernière phrase du roman : Qui a dit :" Un roi sans divertissement est un homme plein de misères"* ?
* Pascal

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire