mardi 6 août 2019

"Le tour de l'oie" d'Erri de Luca

Résultat de recherche d'images pour "le tour de l'oie de erri de luca"Et si l'écrivain n'était en définitive que ce "forain qui fait tourner le manège pour y faire monter l'enfant qui est en chaque lecteur" ?
Et si la vie ressemblait à un jeu de l'oie ? "On lance un dé et on se déplace dans un circuit en spirale. C'est un jeu de parcours, les stations ont des noms communs : auberge, puits, prison, labyrinthe, squelette. (...) Comme la piste du jeu de l'oie, la terre aussi est donnée. Ceux qui l'explorent ne l'ont pas inventée. Ils la parcourent péniblement."
Et si les mots étaient "l'instrument des révélations" ?
Un père dialogue un soir avec un fils imaginaire. Le père est écrivain et le fils, l'un de ses personnages. Celui-ci l'interroge sur sa vie passée, ses engagements, son goût pour l'écriture, son regard sur les choses. Les questions sont incisives parfois à la limite de l'insolence.
Les réponses sont pour Erri de Luca une façon de "donner à l'esprit l'occasion d'exister" comme le disait le grand architecte américain d'origine allemande, Mies van der Rohe, de ce qui lui semblait important pour toute époque.
Le regard de l'auteur sur sa vie est lucide, sans artifice. Il ne servirait à rien de se mentir. Alors il se livre : la relation avec ses parents - "les quitter à dix-huit ans n'a rien changé. Ils ont vécu sans moi, au lieu de vivre avec, et c'est tout, sans devoir me connaître et m'expérimenter" ; son métier d'écrivain - "Je ne veux pas le pouvoir sous aucune forme. En tant qu'écrivain, c'est la faculté de parole qui me revient"- ; ses engagements - "sous son meilleur jour un engagement politique repose sur un comportement plutôt que sur un idéal" ; son goût pour l'écriture -"L'écriture est mon aujourd'hui et je suis content qu'elle soit, quelque part, l'aujourd'hui d'un lecteur" ; sa relation aux femmes, à l'amour, le ridicule de situations passées, ...
L'écriture est d'une grande exigence (comme en est la lecture) et chaque mot - "ces mots, mis à la file comme des fourmis (... qui) peuvent transporter une charge supérieure à leur poids" - participe d'une poésie essentielle.

Ou plus court :

Et si l’écrivain n’était en définitive que ce « forain qui fait tourner le manège pour y faire monter l’enfant qui est en chaque lecteur »  ?
Dans son dernier livre Erri de Luca explore la relation entre l’auteur, ses personnages et le lecteur. Au travers d’un dialogue avec un fils imaginaire, le romancier italien interroge son passé, ses engagements, nous livre son goût pour l’écriture et son regard sur le monde contemporain.
L’écriture est d’une grande exigence (comme en est la lecture) et chaque mot – « ces mots, mis à la file comme des fourmis (…) qui peuvent transporter une charge supérieure à leur poids »- participe d’une poésie essentielle.
Pergame

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