lundi 17 août 2009
L’œil aiguisé du vacancier
J'entame cet article au titre alléchant par un hommage à la cité de Gland, modeste bourgade du département de l'Yonne, établie à quelques encablures de Tonnerre et à un jet de pierre de Cruzy-le-Chatel. "Pour aller à Gland, il faut le vouloir", disait un célèbre philosophe dont l'Histoire n'a retenu que cette phrase fameuse ; comme quoi, il est possible d'être exclu de la postérité bien qu'auteur d'une vérité irréfutable.
De Gland, il ne m'a été donné d'en apercevoir qu'une partie très limitée ; juste le bout...de la rue principale. En effet, nous sommes arrivés sur les lieux vers 14H00, le soleil dardait déjà sans complaisance ses rayons sur Gland qui paraissait tout replié sur lui-même, comme rabougri. Aucun glandu dans la rue ; pas même quelques vieux glandeurs. Me croirez-vous si je vous apprends que la spécialité de Gland est le moult ? Sélectionné et pressé uniquement à la main, le moult de Gland (ou "du Gland" comme on dit en patois local) exige une assez longue préparation et beaucoup d'attention. Jadis son élaboration était exclusivement réservée aux jeunes vierges de Gland. Les spécialistes prétendent que ce n'est qu'après plusieurs dizaines d'années que "Le Moult du Gland" (AOC) atteint son apogée ; et encore, certains millésimes ne parviennent jamais à maturité.
Gland est une ville d'avant-garde en terme culturel. Ci-dessous, vue d'une récente exposition sur le thème de la pesanteur.
Enfin, à l'occasion de la "Grande Glandouille" (il s'agit de la fête annuelle de Gland qui se déroule entre le 15 juillet et le 15 aout), il est possible d'assister à l'élection du "Gland de l'année". Cette compétition, dont le succès ne cesse de s'amplifier à chaque édition, peut s'enorgueillir de présenter un palmarès incomparable : hommes politiques, personnalités du show-bizz, traders, agents immobiliers, ... sont les professions les plus régulièrement honorées.
Je poursuis cette ballade estivale par une oeuvre d'art vraisemblablement conçue par l'un des fils naturels de Magritte. Il y est écrit "Je suis un goéland". Le lecteur aura saisi toute la subtilité de l'enchaînement avec l'article précédent.
La sculpture (env. 2,00 m x 1,50 m) est située au bord d'une piste cyclable. Depuis son installation, il a été dénombré plus d'une centaine de collisions entre usagers de la piste. L'artiste nous a fait la confidence - sous le sceau de l'anonymat - qu'il considérait son oeuvre et les traumatismes qu'elle entraînait comme une performance à part entière dont l'originalité consistait, au-delà de sa plasticité formelle, à mettre en scène, non pas l'auteur de la performance mais les voyeurs de sa performance.
De l'art, toujours de l'art ! Je poursuis avec une oeuvre très probablement crypto-suprématiste du siècle dernier.
"Nothing is written" a été conçue par un collectif dont l'une des particularités est de s'habiller en treillis, plutôt le week-end et de marcher dans les bois avec des fusils et des carabines.
Il n'y a pas que l’œil du vacancier qui est aiguisé ; son goût également. Successivement sont exposées : un plat de VRAIES tomates (provenance : agriculteur bio de Dixmont 89).
et une andouillette homologuée 5A de chez Collin, charcutier à Chablis, qui s'apprête à nous faire le don de son corps brûlant et épicé (celui de l'andouillette, pas du charcutier !).
De Gland, il ne m'a été donné d'en apercevoir qu'une partie très limitée ; juste le bout...de la rue principale. En effet, nous sommes arrivés sur les lieux vers 14H00, le soleil dardait déjà sans complaisance ses rayons sur Gland qui paraissait tout replié sur lui-même, comme rabougri. Aucun glandu dans la rue ; pas même quelques vieux glandeurs. Me croirez-vous si je vous apprends que la spécialité de Gland est le moult ? Sélectionné et pressé uniquement à la main, le moult de Gland (ou "du Gland" comme on dit en patois local) exige une assez longue préparation et beaucoup d'attention. Jadis son élaboration était exclusivement réservée aux jeunes vierges de Gland. Les spécialistes prétendent que ce n'est qu'après plusieurs dizaines d'années que "Le Moult du Gland" (AOC) atteint son apogée ; et encore, certains millésimes ne parviennent jamais à maturité.
Gland est une ville d'avant-garde en terme culturel. Ci-dessous, vue d'une récente exposition sur le thème de la pesanteur.
Enfin, à l'occasion de la "Grande Glandouille" (il s'agit de la fête annuelle de Gland qui se déroule entre le 15 juillet et le 15 aout), il est possible d'assister à l'élection du "Gland de l'année". Cette compétition, dont le succès ne cesse de s'amplifier à chaque édition, peut s'enorgueillir de présenter un palmarès incomparable : hommes politiques, personnalités du show-bizz, traders, agents immobiliers, ... sont les professions les plus régulièrement honorées.
Je poursuis cette ballade estivale par une oeuvre d'art vraisemblablement conçue par l'un des fils naturels de Magritte. Il y est écrit "Je suis un goéland". Le lecteur aura saisi toute la subtilité de l'enchaînement avec l'article précédent.
La sculpture (env. 2,00 m x 1,50 m) est située au bord d'une piste cyclable. Depuis son installation, il a été dénombré plus d'une centaine de collisions entre usagers de la piste. L'artiste nous a fait la confidence - sous le sceau de l'anonymat - qu'il considérait son oeuvre et les traumatismes qu'elle entraînait comme une performance à part entière dont l'originalité consistait, au-delà de sa plasticité formelle, à mettre en scène, non pas l'auteur de la performance mais les voyeurs de sa performance.
De l'art, toujours de l'art ! Je poursuis avec une oeuvre très probablement crypto-suprématiste du siècle dernier.
"Nothing is written" a été conçue par un collectif dont l'une des particularités est de s'habiller en treillis, plutôt le week-end et de marcher dans les bois avec des fusils et des carabines.
Il n'y a pas que l’œil du vacancier qui est aiguisé ; son goût également. Successivement sont exposées : un plat de VRAIES tomates (provenance : agriculteur bio de Dixmont 89).
et une andouillette homologuée 5A de chez Collin, charcutier à Chablis, qui s'apprête à nous faire le don de son corps brûlant et épicé (celui de l'andouillette, pas du charcutier !).
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