samedi 31 août 2019

Omelette de Combray


Résultat de recherche d'images pour "omelette baveuse"Longtemps j'ai du manger des omelettes traumatisantes. Dans l’une des pensions que j’ai fréquentée durant ma scolarité, l’omelette revenait avec une application hebdomadaire, chaque jeudi, sous l’aspect d’une masse allongée, hésitante entre une mollesse un peu ferme et une fermeté un peu molle, couchée sur un plat métallique, et qu’une odeur caractéristique, légèrement écœurante d’œufs brûlés, annonçait dès les abords du réfectoire, comme une fatalité culinaire. Celle-ci s’accompagnait d’ailleurs, à l’occasion d’au moins deux dîners par semaine et comme s’il s’agissait d’une punition supplémentaire, d’un autre plat à base d’œufs que tous les pensionnaires de notre époque ont un jour redouté : les œufs trop durs submergés d’une béchamel tiède et figée qu’un cuisinier fantaisiste s’employait à l’occasion à teinter d’un rose douteux issu d’un ajout probable de ketchup, lequel permettait au plat de se pousser un peu du col en s’intitulant pompeusement « à l’américaine ». 

Mais restons si vous le voulez bien sur l’omelette et tentons de lui redonner quelques lettres, sinon de noblesse, du moins gastronomiques. 
Quelques années après ces sinistres périodes de pensionnat, alors que j’étais étudiant, nous, je veux dire mes amis et moi, trouvions fréquemment un plaisir simple à confectionner des omelettes que nous déclinions à l’envi, selon l’humeur du moment et nos ressources financières, mais en nous attachant par-dessus tout à la servir baveuse. Car l’un des secrets de la réussite d’une omelette tient avant tout dans l’onctuosité mousseuse de sa consistance : sa bavosité dans un langage d’énarque. Nous avions développé un savoir-faire empirique et barbare ne nous imposant pour s’accomplir que de disposer de quelques œufs – deux par personne – et d’ingrédients divers, au choix : gruyère râpé, pommes de terre, champignons de Paris, jambon d’York, ciboulette ou persil et, bien sûr sel, poivre et lait. Un fouet de cuisine que nos "amis" anglais dénomment whisk - et surtout pas un « batteur » électrique -, une poêle non adhésive, constituaient les seuls outils, avec une source de chaleur, nécessaires à notre félicité. 
De cette période, j’ai retenu que seul un mélange vigoureux des jaunes et blancs confondus durant de longues minutes – battage rythmé que l’Auberge de la Mère Poulard au Mont Saint-Michel a su convertir en attraction touristique – permettait de conférer à l’omelette soumise à une cuisson parfaite et présentée, repliée en deux moitiés égales dessinant comme un long sourire, cet ourlet de bave noble qui en souligne les lèvres d’un trait de volupté et préfigure, pour l’assemblée de convives ébahis, une irréfutable promesse de bonheur.

L’omelette est l’un des plats les plus érotiques de l’encyclopédie culinaire. Elle doit être parée d’une peau légèrement hâlée, perlée de beurre, mais sans excès. La muscade en quantité raisonnée lui accorde une pointe de fantaisie exotique qui vient subtilement troubler l’ordonnancement roboratif d’une composition traditionnelle. Enfin, l’omelette baveuse appelle la salade - mais une vraie, du jardin, pas un ersatz maltraité, insipide, servi effeuillé en barquettes plastiques de supermarché - dotée d’une vinaigrette soutenue. Voilà tout.

jeudi 29 août 2019

L'été n'est pas fini : on recycle encore !

mercredi 11 février 2009


L'acte fondamental d'interrogation


Retrouvé dans mes carnets, cet extrait d'un article de Julia Kristeva dans "Le Monde" d'il y a 2 ans. Parlant des filières d'enseignement en lettres et sciences humaines, l'auteur écrivait :
"Au-delà des quelques "postes dans l'enseignement", les métiers de la communication, de l'édition, des médias, de l'image, des ressources humaines, de la culture, de la solidarité, etc., requièrent l'apprentissage des modalités de pensée qui diffèrent de la pensée-calcul. Notre vocation, indispensable à la vie de la civilisation, est d'ouvrir les portes à ce que l'esprit humain a de plus précieux, énigmatique et fragile : la pensée innovante, qui trouve sa source dans l'acte de pensée lui-même - acte préproductif, hasardeux, voire improductif par définition, acte fondamental d'interrogation."

dimanche 25 août 2019

"L'humanité en péril" de Fred Vargas


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Résultat de recherche d'images pour "l'humanité en péril"Résultat de recherche d'images pour "l'humanité en péril"Le dernier livre de Fred Vargas n'est pas un roman policier comme cette ancienne chercheuse au CNRS s'en est fait une spécialité - avec succès - bien que le scénario qu'elle décrit puisse donner au lecteur des sueurs froides et qu'il y ait des crimes à toutes les pages ou presque. Les amateurs de suspens n'en sortiront pas déçus d'autant que, originalité de l'intrigue, nous, les Gens, en sommes les principaux acteurs. Autre originalité du récit, il n'y a pas véritablement se solution miracle pour se sortir du cauchemar, plutôt quelques pistes que l'auteure nous invite à poursuivre. Rassurez-vous, les affreux sont bien présents également : il s'agit d'Eux, la coalition des puissants de ce monde, responsables politiques et lobbies de toutes espèces, qui s'emploie depuis des décennies à encourager le massacre de la planète en toute impunité. Oui, c'est bien de massacre, et à grande échelle dont il s'agit : des océans, de la biodiversité, du vivant et par voie de conséquence de l'homme.
Un long cri d'alarme traverse ce livre fortement documenté qui pourra d'ailleurs en rebuter quelques uns (ce serait dommage). Mais il est aussi ponctué de lueurs d'espoir et ce n'est pas un traité de collapsologie ; plutôt une bouteille à la mer d'espérantisme. Dans cette bouteille que je relaie aujourd'hui, il y a une sorte de mode d'emploi pour tenter de déjouer l'issue fatale. S'il n'y avait que ce message à lire, c'est simple, il ne fait que 17 pages, et ce sont les 17 dernières. Si je résume : notre avenir nous appartient (nous, les Gens, les obscurs et les sans-grades) par nos actions quotidiennes de consommateurs, de simples citoyens, nous pouvons bannir l'excès en toute chose, favoriser la mesure, être attentif à ce que nous consommons, sanctionner ceux qui sont dans le déni ; nous pouvons ; un "Yes we can" fort et engagé, façon Fred Vargas

mercredi 21 août 2019

On recycle encore (ou presque) ! Mort de François Caradec

Le 18 novembre 2018 - autant dire à la naissance du monde - je publiais sur mon blog tout neuf un texte court qui m'avait été suggéré par la rubrique nécrologique du Monde qui constitue un repère de curieux d'autant plus fréquenté que ces mêmes curieux avancent en âge ; allez savoir pourquoi ...
Résultat de recherche d'images pour "françois caradec écrivain"Ce n'est évidemment pas mon cas ... et cette station, dans ma déambulation jadis quotidienne du célèbre journal, procédait davantage de cette manie que j'avais à l'époque où j'était encore lecteur de l'exemplaire papier, d'engager ma lecture par la 4ème de couverture et de remonter vers les pages du devant qui m'ont souvent paru plus ennuyeuses que celle de la fin (qui pour moi étaient celles du début, vous l'aviez compris), comme dans une classe il est souvent plus amusant de fréquenter les figures des bancs du fond que celles des premiers rangs. Et donc, probablement, afin de ne pas démoraliser davantage ses lecteurs, Le Monde a choisi d'inscrire cette rubrique des remarquables disparus plutôt proche des sudukus, des mots croisés et du programme télé, lesquels sont placés là aux confins du quotidien (toujours cette question de bancs d'école et de divertissement).
Bref, ce mardi 18 novembre 2018, je me suis arrêté sur la nécro de Monsieur François Caradec et voilà ce que j'avais commis (et puis ça me fait plaisir de reparler de cet inconnu, amoureux de la lecture et du bon vin ; un peu comme cet écrivain, Pierre Bayard, qui s'amuse à écrire des livres sur des romans qu'il n'a pas lus ou sur des lieux où il n'est pas allé) :

mardi 18 novembre 2008


Mort de François Caradec

François Caradec était un monsieur que je ne connaissais pas avant que son visage renfrogné, armé d'une moustache blanche parfaitement taillée, au traits burinés par la vieillesse - et sans doute la fréquentation assidue des troquets dont il avait produit une géographie en 1986 -, m'apparaisse à la rubrique "disparitions du Monde" ce 18 novembre 2008.
Il avait dit dans un entretien en 2001 : "Je n'ai fait qu'une seule chose dans la vie, c'est lire : il n'y a pour moi qu'une réalité dans la vie, elle est dans les livres. J'ai réussi la seule chose qui me plaisait dans la vie."



"Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon" de Jean-Paul Dubois

Très fier et heureux pour la littérature et le plaisir de lire que Dubois soit consacré.
Que demande-t-on de plus à un livre que de vous faire sourire, rire et pleurer, apprendre et voyager ?
Et bien tout cela est dans "Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon".

https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/11/04/prix-goncourt-2019-jean-paul-dubois-vainqueur-pour-tous-les-hommes-n-habitent-pas-le-monde-de-la-meme-facon_6017966_3246.html

Extrait de mon blog en date du 21 aout 2019 ...

Entre deux tomes de la "Recherche", cette lecture du dernier opus de Jean-Paul Dubois fut un bonheur absolu. Non que "Du côté de chez Swann" ne constitue pas non plus un vrai plaisir mais, sans parler de style d'écriture, évidemment, c'est assez différent : chez Proust vous êtes dans la révélation du monde (un certain monde quand même) et son analyse, prioritairement par les sens et l'imaginaire ; chez Jean-Paul Dubois vous êtes dans l’auscultation sensible, sans concession, de personnages placés dans des situations originales (ici un "super intendant d'un "condo" à Montreal, fils de pasteur danois et d'une soixante-huitarde exaltée, et hier un promeneur de chiens -"Le cas Sneijder" -, un apprentis maître d'ouvrage -"Vous plaisantez, monsieur Taner" -, un médecin toulousain en  connexion avec la pelote basque et Miami - "La Successsion"-, etc.), des situations dont la description est le prétexte pour l'auteur à poursuivre son regard tendre sur les belles choses de la vie ou son engagement viscéral (et littéraire) contre tout ce qui s'attache à nous les pourrir (petits chefs et leurs serviteurs dociles, boutiquiers maniaques du tableur Excel, prétentieux, donneurs de leçons, aigrefins, snobs, imbéciles-heureux de tout poil, etc.).
Résultat de recherche d'images pour "Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon"On sourit - souvent -, on se régale de l'intelligence des phrases comme d’un plat subtil dont on savoure chaque ingrédient-mot (on en apprend même, pour ma part : shrapnel, nival, immarcescible, irréfragable, ...), on peut aussi pleurer (mais je ne vous dit ni où, ni pourquoi), bref, on sort de ce livre bien meilleur qu'avant d'y être entré (ce qui est rarement le cas avec un petit-chef). C'est déjà extraordinaire !

lundi 19 août 2019

C'est l'été : on recycle (3) Parution le 27 aout 2009

L'oeil aiguisé du vacancier (chapitre 3)

"Flower power". Hommage d'une marchande de fruits et légumes du marché de Francfort ; au choix :
- 40ème anniversaire de Woodstock ?
- clin d'oeil à Andy Warrol ?

A la recherche du temps perdu. Du côté de chez Swann


Résultat de recherche d'images pour "marcel proust enfant"

M'est-il possible d'écrire, ne serait-ce que quelques phrases, sur le premier tome de "La Recherche", autrement que de dire qu'il est divisé en trois récits successifs, trois parties : "Combray", lui-même comportant deux chapitres sans titre, le I et le II, "Un amour de Swann" et enfin "Noms de pays : le nom", beaucoup plus court ?
Combray accueille la légendaire scène de la madeleine qui révèle à elle-seule la "raison" de l'écriture de Proust, je veux dire la quête de mémoire par les sens et non la traduction d'une réalité, ce qui constitue l'essence du roman.
Résultat de recherche d'images pour "du côté de chez swann""Combray" offre la part belle aux images (terme préféré à "descriptions") de cette petite ville où Marcel Proust enfant passait ses vacances, de ce microcosme où chacun se connait, s'estime (au sens de jauger), se reçoit (ou ne se reçoit pas) et qui trouve ses limites du côté de Guermantes ou de celui de Méséglise (le côté de chez Swann), dans les chemins fleuris d'aubépines ou le long d'un petit cours d'eau vif, la Vivonne.
On y voit le jeune Marcel très assidu à la lecture et au travers de ces yeux d'enfants, on est introduit dans cette société dont les codes, qui n'ont que cent ans, nous paraissent appartenir à un autre âge, mais dont les caractères sont intemporels.
Mais surtout il y a cette sensibilité aux choses de la vie - nature, arts, détails insignifiants - que Proust traduit avec une volupté sans égale dans de longues phrases "savantes, correctes et magnifiques" qui s'écoulent comme le feraient les méandres sensuels d'une rivière indolente dans une campagne virginale.
Dans la seconde partie, Proust nous fait partager les affres amoureux d'un mondain, Swann, pour la "cocotte" Odette, dans un décor de salons bourgeois où l'entre-soi, comme la bêtise ou l'ignorance grimée, règnent en maître. On imagine Proust, qui a fréquenté assidument ces salons, jeter sur cette "comédie humaine" un regard intéressé d'éthnologue friand de la profusion de matières livrées à sa sagacité.
La troisième partie est centrée sur le premier amour du jeune Marcel pour Gilberte, la fille de Swann et de son épouse, Odette de Crécy (la fameuse cocotte). Il y a ici un thème récurrent chez Proust : l'inaccessibilité, à certains êtres, à certaines choses, et ce désir immense, insatiable, de connaître la vie cachée des personnes qui lui sont chers. Le livre se clôt sur la relation entre les sens et la mémoire et la supériorité de la mémoire filtrée par les sens et l"imaginaire, plutôt qu'une mémoire que l'on pourrait qualifier d'historique, basée sur des faits concrets. Le roman est inventé ou tout du moins démasqué.
Il est impossible de ne pas mentionner la relation à la peinture et à la musique (essentiellement, mais d'autres arts sont sollicités) dans l'écriture de Proust. On connait tous le "petit pan de mur jaune", mais les œuvres de Giotto ou Bellini sont de fréquentes références.
Au terme de cette seconde lecture du 1er tome "La recherche", le seul mot qui vient à l'esprit : essentiel.

samedi 17 août 2019

C'est l'été, alors on recycle encore !

L'oeil aiguisé du vacancier (Chapitre 2)


Ce n'est pas parce qu'on est en vacances qu'il faut abandonner toute sensibilité à l'endroit de la poésie ! Ce poème, court et délicat (un Haïku ou un aïe y cul ?), figure à l'entrée d'un marais salant, sur un petit chemin en marge de la piste cyclable, entre le Martrais et Ars-en-Ré, sur l'Ile de Ré (à vos GPS !).
Au-delà de la fulgurance poétique qui sublime ce modeste panneau de bois en contreplaqué (il y a un décalage énorme et fascinant entre la force du message et la simplicité du support), la problématique grammaticale jaillit littéralement de l'oeuvre : voyez cette mise en perspective (que dis-je ? une mise en abîme !) de l'impératif final qui est amené après 2 infinitifs d'une violence irréfutable* ; observez le jeu de la faute d'orthographe au verbe "foutre" qui en révèle toute l'iconoclastie.
Admirez enfin l'ironie subversive de la politesse conclusive qui parachève cette altercation muette et qui claque véritablement comme un 11ème commandement sur une table de la loi d'une modernité absolue.
Et que dire de ce point d'exclamation d'une calligraphie délicate qui s'invite au coeur du processus, balayant d'un trait et d'un point toutes les conventions ?
Et ce contraste entre l'ultra-noir des signes typographiques et le blanc absolu du support ?
Je prétends que nous tenons là une oeuvre préfiguratrice d'un mouvement artistique majeur qui va marquer de son empreinte organique ce 21ème siècle.
Mouvement que j'ai déjà eu l'occasion de repérer dans les toilettes du Lieu Unique à Nantes (Cf photo ci-dessous).

* les agrégés de Lettres Modernes me corrigeront éventuellement

jeudi 15 août 2019

Recyclage : c'est l'été

Voici donc un texte écrit il y a 10 ans. Il n'a pas gagné une ride (contrairement à son auteur) :

lundi 17 août 2009


L’œil aiguisé du vacancier

J'entame cet article au titre alléchant par un hommage à la cité de Gland, modeste bourgade du département de l'Yonne, établie à quelques encablures de Tonnerre et à un jet de pierre de Cruzy-le-Chatel. "Pour aller à Gland, il faut le vouloir", disait un célèbre philosophe dont l'Histoire n'a retenu que cette phrase fameuse ; comme quoi, il est possible d'être exclu de la postérité bien qu'auteur d'une vérité irréfutable.

De Gland, il ne m'a été donné d'en apercevoir qu'une partie très limitée ; juste le bout...de la rue principale. En effet, nous sommes arrivés sur les lieux vers 14H00, le soleil dardait déjà sans complaisance ses rayons sur Gland qui paraissait tout replié sur lui-même, comme rabougri. Aucun glandu dans la rue ; pas même quelques vieux glandeurs. Me croirez-vous si je vous apprends que la spécialité de Gland est le moult ? Sélectionné et pressé uniquement à la main, le moult de Gland (ou "du Gland" comme on dit en patois local) exige une assez longue préparation et beaucoup d'attention. Jadis son élaboration était exclusivement réservée aux jeunes vierges de Gland. Les spécialistes prétendent que ce n'est qu'après plusieurs dizaines d'années que "Le Moult du Gland" (AOC) atteint son apogée ; et encore, certains millésimes ne parviennent jamais à maturité.
Gland est une ville d'avant-garde en terme culturel. Ci-dessous, vue d'une récente exposition sur le thème de la pesanteur.

Enfin, à l'occasion de la "Grande Glandouille" (il s'agit de la fête annuelle de Gland qui se déroule entre le 15 juillet et le 15 aout), il est possible d'assister à l'élection du "Gland de l'année". Cette compétition, dont le succès ne cesse de s'amplifier à chaque édition, peut s'enorgueillir de présenter un palmarès incomparable : hommes politiques, personnalités du show-bizz, traders, agents immobiliers, ... sont les professions les plus régulièrement honorées.
Je poursuis cette ballade estivale par une oeuvre d'art vraisemblablement conçue par l'un des fils naturels de Magritte. Il y est écrit "Je suis un goéland". Le lecteur aura saisi toute la subtilité de l'enchaînement avec l'article précédent.


La sculpture (env. 2,00 m x 1,50 m) est située au bord d'une piste cyclable. Depuis son installation, il a été dénombré plus d'une centaine de collisions entre usagers de la piste. L'artiste nous a fait la confidence - sous le sceau de l'anonymat - qu'il considérait son oeuvre et les traumatismes qu'elle entraînait comme une performance à part entière dont l'originalité consistait, au-delà de sa plasticité formelle, à mettre en scène, non pas l'auteur de la performance mais les voyeurs de sa performance.

De l'art, toujours de l'art ! Je poursuis avec une oeuvre très probablement crypto-suprématiste du siècle dernier.


"Nothing is written" a été conçue par un collectif dont l'une des particularités est de s'habiller en treillis, plutôt le week-end et de marcher dans les bois avec des fusils et des carabines.

Il n'y a pas que l’œil du vacancier qui est aiguisé ; son goût également. Successivement sont exposées : un plat de VRAIES tomates (provenance : agriculteur bio de Dixmont 89).

et une andouillette homologuée 5A de chez Collin, charcutier à Chablis, qui s'apprête à nous faire le don de son corps brûlant et épicé (celui de l'andouillette, pas du charcutier !).