Ici on tente de s'exercer à écrire sur l'architecture et les livres (pour l'essentiel). Ça nous arrive aussi de parler d'art et on a quelques humeurs. On poste quelques photos ; celles qu'on aime et des paréidolies. Et c'est évidemment un blog qui rend hommage à l'immense poète et chanteur Léonard Cohen.
mercredi 8 septembre 2010
Naissance d'un pont
Qu'en même : une histoire avec un ingénieur spécialisé s'béton originaire de Bécon-les-Bruyères ! Toutes les rentrées littéraires ne nous servent pas un tel morceau de choix ! Ça ne se rate pas ! D'autant qu'une critique en première page du supplément littéraire du Monde spécial Rentrée, avec une photo de l'auteur - une femme plutôt jeune et jolie, dotée d'un nom tellement aristocratique qu'il est impossible de l'oublier - fait un éloge appuyé du roman.
Le récit est construit (c'est le cas de le dire) autour de l'édification d'un pont à haubans, gigantesque - 230 m de hauteur pour les tours qui supportent les câbles - dans une ville imaginaire - Coca. Le hasard et la nécessité impérieuse de (sur)vivre vont (encore !) se faire croiser des destins qui n'ont a priori rien à voir les uns avec les autres.
Le style est étonnant, parsemé de quelques fulgurances et d'images plutôt bien trouvées, mais trop souvent composé d'une procession de mots orphelins de leur article, finissant par produire des phrases interminables, entrecoupées de la seule ponctuation admise : la virgule.(Maylis : le point-virgule est une ponctuation merveilleuse !).
Un peu de sexe (une mannequin russe et un grutier qui font l'amour dans l'exiguïté de la cabine à plusieurs centaines de mètres du sol), des mots crus houellbecquiens, une pincée d'atrocités (une histoire d'étudiante que son ami laisse se faire dévorée par un ours !), quelques affreux technocrates, ...
On a un peu de mal à croire à cette histoire de pont qui se décide sur un claquement de doigt (c'est vrai, un pont de 230 m en construction dans le monde, je devrais être au courant !) et dont les dispositions constructives, notamment en terme de dilatation, ne sont arrêtées que le jour où le tablier va être coulé... (mais c'est un détail mesquin ; pour le reste, sur la technique, il faut reconnaître que notre auteure est parfaitement documentée).
Dommage aussi qu'il ne soit pas plus mis en évidence la beauté de la conception technique (juste effleurée). L'architecte est un mauvais poète et un beau parleur ; le patron de chantier un type droit et honnête, dont le seul souci ne serait que de livrer le pont en temps et en heure, au prix fixé... si l'amour...
Peut se lire avec un certain intérêt ; mais ce n'est pas le coup de foudre attendu ! Mais il est possible qu'on y revienne...
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