dimanche 14 décembre 2008

Picasso et ses maîtres au Grand Palais

Une incroyable profusion de chef-d'oeuvre - Rembrandt, Le Gréco, Manet, Vélasquez, Zurbaran, Courbet, Chardin, Ingres, Goya, Cézanne, ... - auxquels Picasso rend hommage par des toiles parfois sages mais jamais dociles, le plus souvent fulgurantes et iconoclastes. La confrontation de "La Pisseuse" et de "Femme se baignant dans la rivière" de Rembrandt, laisse à ses deux toiles leur force respective. Ce n'est qu'à la seconde vision de "La Pisseuse" et après avoir écouté une amie et une collègue me parler de leur passion pour cette toile que j'ai véritablement perçu (reçu) sa force ; enfin du bleu, du noir, du désordre apparent du dessin volontairement maladroit et géométrique se dégageait une véritable émotion. Je m'approchais de la toile de Rembrandt et j'imaginais ce qui pouvait fasciner Picasso : la fulgurance de la touche de peinture du maître hollandais ?
Je suis resté longuement devant "Fernande à la mantille noire", peint entre 1905 et 1906. Cette femme est triste et belle. Le tableau semble pleurer dans ses harmonies de gris (où la peinture coule par endroit comme la pluie sur une vitre sale) d'où n'apparait que deux taches de couleur : un bleu sombre sur la poitrine et des lèvres pâles qui semblent très légèrement rehaussées d'une pointe (à peine) de rouge. Ce tableau m'a fait penser à la Joconde, en tant qu'oeuvre inaccessible.
"Olga", sublime Olga, assise comme une aristocrate dans une large robe aux teintes rouilles et que Picasso (si j'ai bien conpris), désespéré de son échec conjugual, exécuterait mi-pieuvre, mi-démente, dans le "Grand nu au fauteuil rouge", qui témoigne son impuissance dans la camisole de ses membres et de l'espace contraint du tableau devant un miroir vide.

2 commentaires:

  1. Cela me met vraiment en appétit. J'y vais en janvier. On en reparlera. Chouettes tes impressions !

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  2. J'y suis retourné jeudi soir, invité cette fois et avec la chance de bénéficier d'une visite commentée. J'avouerai que c'est + le fait de pouvoir disposer des tableaux (presque) pour moi tout seul qui m'a enchanté que d'écouter les commentaires (qui étaient de TB niveau). Je reste un inconditionnel de "Fernande à la mantille" et des représentations d'Olga ("Olga au manteau de fourrure" et "Olga") mais, dans un autre registre, j'embarquerais bien "Le verre d'eau et rose sur plateau d'argent" de Zurbaran, "Les Ménines d'après Vélasquez" (celui avec le chien blanc en bas du tableau).

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