dimanche 21 décembre 2008

Emile Nolde au Grand Palais

Ce serait dommage de rater cette exposition. J'ai découvert une peinture qui m'a vraiment impressionné. Je n'étais pas plus tenté que ça d'y aller, mais comme toute ma famille m'avait abandonné !...
Certains tableaux m'ont fait penser à Kieffer. La mer, celle de son pays d'origine le Danemark, est traitée avec une puissance remarquable : la masse tourmentée de l'eau peinte dans des couleurs sombres enveloppant le bouillonnement de l'écume sous un ciel aux teintes bleues, jaunes, vertes, roses.
Les visages de ces hommes et femmes de Nouvelle-Guinée sont saisissants de vérité ; ils existent devant nous.
La vie berlinoise, une vie artificielle, décadente pour l'homme originaire de la campagne qu'était Nolde, est traitée avec des teintes brutales, sans concession pour les visages et les silhouettes déformés, mécanisés.
J'ai particulièrement aimé le tableau de ces remorqueurs qui crachent leur fumée dans un ciel et une mer prodigieusement jaune !
Parti plusieurs mois en expédition dans les colonies allemandes du Pacifique Sud, Emile Nolde écrit : "Tout l'enthousiasme qu'inspirent aux européens la mission et le progrès industriel ne peut faire oublier le fait qu'ils sont surtout aveugles à ce qu'il y a de plus précieux (...). Les hommes primitifs vivants dans leur nature, ils ne font qu'un avec elle et sont une partie du cosmos tout entier. J'ai pafois le sentiment qu'eux seuls sont encore de véritables hommes et nous quelque chose comme des poupées articulées, déformées, artificielles, et plein de morgue."

Visionnaire, humaniste, philosophe.

Est-ce que je dis une bêtise si je cette peinture m'a fait penser à : Van Gogh, Gaughin, Toulouse-Lautrec, Van Dongen, et jusqu'à Kieffer et Pollock !... Sans doute.
En février, l'exposition va au Musée Fabre de Montpellier pour quelques mois. Nous irons la voir là-bas également.

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