Sortie ce jour en France du dernier opus de Léonard Cohen et France Inter qui consacre la journée au maître ! La semaine commence plutôt pas mal ! Evidemment, Everybody Knows vous en reparlera.
Ici on tente de s'exercer à écrire sur l'architecture et les livres (pour l'essentiel). Ça nous arrive aussi de parler d'art et on a quelques humeurs. On poste quelques photos ; celles qu'on aime et des paréidolies. Et c'est évidemment un blog qui rend hommage à l'immense poète et chanteur Léonard Cohen.
lundi 30 janvier 2012
dimanche 29 janvier 2012
La base sous-marine de Bordeaux
Située au fond du Bassin à Flot, comme en embuscade au débouché de la ville, à quelques encablures de la Garonne pour filer ensuite vers l'océan, la base sous-marine de Bordeaux s'impose comme une sorte de Léviathan pétrifié aux gueules multiples - 11 en tout -, lourd de 600.000 m3 de béton sous une carapace de 4 à 6 m d'épaisseur. Construite entre 1941 et 1943 en 18 mois, majoritairement par des prisonniers espagnols - des "rouges" dont il est dit que 70 d'entre eux furent coulés dans le béton -, elle était destinée à abriter des sous-marins des forces de l'Axe. Malgré des bombardements intenses, sa conception - et en particulier son toit d'une épaisseur de 5,60m sur lequel fut installée en 42 une seconde structure de poutres en béton devant servir "d'amortisseur d'explosion" - est pratiquement intacte.
Elle est actuellement reconvertie en un espace culturel (expositions de photo, concerts, ...) qui occupe 12.000 m2 sur les 42.000 de la base.
jeudi 26 janvier 2012
Le cas Sneijder
Il est probable qu'après la lecture du dernier roman de Jean-Paul Dubois vous prendrez l'ascenseur dans des dispositions moins innocentes qu'habituellement ...
Au départ, Paul Sneijder est un type plutôt normal. La preuve, il s'est marié deux fois, sa première femme était alcoolique et la seconde, une femme à haut potentiel et experte en décisions stratégiques qu'il a du suivre au Canada. Et puis survient l'accident d'ascenseur duquel il réchappe miraculeusement ; ce qui n'est pas le cas de Marie, sa fille issue du 1er mariage.
A partir de ce drame, la vie de Paul Sneijder va partir en vrille ; du moins aux yeux de son épouse et de ses deux jumeaux de fils, des crétins qui finiront d'ailleurs avocats d'affaires. Il plaque son boulot de négociant en vins pour devenir promeneur de chiens et même occasionnellement "handler", c'est à dire accompagnateur de chiens de race lors des concours. Aux yeux de son executive woman la situation
Au départ, Paul Sneijder est un type plutôt normal. La preuve, il s'est marié deux fois, sa première femme était alcoolique et la seconde, une femme à haut potentiel et experte en décisions stratégiques qu'il a du suivre au Canada. Et puis survient l'accident d'ascenseur duquel il réchappe miraculeusement ; ce qui n'est pas le cas de Marie, sa fille issue du 1er mariage.
A partir de ce drame, la vie de Paul Sneijder va partir en vrille ; du moins aux yeux de son épouse et de ses deux jumeaux de fils, des crétins qui finiront d'ailleurs avocats d'affaires. Il plaque son boulot de négociant en vins pour devenir promeneur de chiens et même occasionnellement "handler", c'est à dire accompagnateur de chiens de race lors des concours. Aux yeux de son executive woman la situation
mercredi 25 janvier 2012
L'Huître à Flot à Bordeaux
Comme son nom ne l'indique pas, il s'agit plutôt d'un restaurant italien ! Le patron est Roberto, un séducteur à la faconde sympathique, surtout lorsqu'il s'agit d'énumérer avec gourmandise tous les ingrédients de la sauce dont il a agrémenté le plats de pâtes (sublimes) qu'il vous propose ; à moins que vous ne soyez tenté par des queues de lotte juste sautées ou un arista (rôti de porc à la toscane).
Le restaurant lui-même est un lieu "improbable" situé à l'extrémité du bassin à flot face à l'impressionnante base sous-marine allemande de Bordeaux. Il s'agit d'une sorte de cabane bleue et blanche dans laquelle l'aventurier, le trappeur (ou le simple bobo) qui veille en chacun de nous se sentira tout de suite à l'aise.
Et pour commencer : Prosecco bien frais, tarama aux grains de caviar et involtini de lomo.
On achèvera ce repas d'anthologie par un blanc-manger ou un fondant au chocolat.
Il est des lieux où on se sent particulièrement bien, où la conversation s'alimente toute seule, où les convives sont forcément des personnes agréables et où il est toujours trop tôt pour partir. L'Huître à Flot est de ceux-là ; ils sont rares !
NB : j'ai oublié de préciser que le menu est à moins de 15€...
samedi 21 janvier 2012
Restaurant KEI
Une adresse qu'on hésite à recommander tant on voudrait la protéger d'une possible évolution fatale qu'une trop grande notoriété risquerait de lui apporter...
Mais il est probable que notre silence ne pourra jamais constituer qu'un rempart provisoire à l'inexorable engouement qui va s'emparer à court terme de cette maison ; alors, faisons profiter nos amis de ce repit avant l'inaccessibilité promise !
Car un repas chez Kei est une félicité totale : attention du service sans pesanteur, espace généreux entre les tables (une rareté à Paris sauf à y metre plusieurs billets de 100€), plats d'une imagination remarquable proposant des harmonies gustatives subtiles inspirées par les origines nippones du chef japonais, sans jamais verser dans l'affecté, le spectaculaire ou le décalé-branché.
Et pour couronner le tout, une addition d'une incroyable légèreté à déjeuner (38€), et très raisonnable le soir au regard des voluptés proposées (85 et 95€).
Le maître d'hôtel sera également votre sommelier, celui qui vous guidera avec précision et amour dans une carte vertigineuse, de laquelle il extraira le vin juste (qualité et prix) qui parachèvera votre félicité.
Comble du raffinement : le même vous servira de l'eau en carafe comme s'il s'agissait d'une Romanée-Conti.
jeudi 19 janvier 2012
L'Hôtel des Roches Noires
Les fantômes ne sont pas des âmes errantes dont l’occupation principale est de tracasser les vivants. Non, ce sont des êtres qui nous observent et qui se nourrissent de la vision de nos scènes d’amour et de tendresse. C’est en tout cas vrai pour les fantômes de l’Hôtel des Roches Noires à Trouville, célèbre villégiature de bord de mer qui accueillit de nombreux écrivains et artistes dont Flaubert, Duras ou Monet.
Mais aujourd’hui l’hôtel est devenu désuet. Sa splendeur passée n’intéresse plus une clientèle qui exige un service standardisé. Alors la grande bâtisse est en proie à la rapacité des promoteurs qui veulent la détruire, et édifier à sa place un centre commercial et d’autres horreurs urbaines. Jules est l’un de ses promoteurs, mais en se rendant à l’Hôtel des Roches Noires, il a un accident grave de voiture qui le transporte dans un « entre-deux » où il se retrouve en communication avec ces fantômes.
Ils sont quatre : un ancien directeur de l’établissement, un lord anglais, écrivain raté qui s’y est suicidé, une jeune fille retrouvée noyée sur la plage devant l’hôtel et une ancienne trapéziste. Ils sont bientôt rejoint par « la grande Lala », chanteuse populaire au cœur « gros comme ça ». Sans oublier le pianiste. Des liens vont se faire jour entre certains de ces personnages ; liens qui enjambent le temps grâce à la magie d’un lieu, à son « esprit » (le fameux Genius loci ?). C’est d’ailleurs l’un des ressorts de cette pièce à la mise en scène virevoltante : les lieux gardent le souvenir des personnes qui les ont fréquentés. Qui d’ailleurs n’a jamais ressenti cette présence indicible lors de la visite d’une ruine ou d’une bâtisse en déshérence ?
Mais si l’Hôtel des Roches Noires traite de sujets graves – la mort, la séparation, le temps, l’échec, la solitude – cette pièce chantée est surtout un véritable hymne au bonheur et à la joie de vivre.
Françoise Cadol qui a écrit cette pièce, et qui joue le rôle de la trapéziste, a semé dans ce texte en apparence simple, un grand nombre de pistes ; à nous de les explorer si nous le souhaitons.
J’ai emprunté l’une de ces pistes et je m’interroge désormais sur le fait de savoir si les fantômes ne seraient pas les seuls (et derniers ?) êtres de raison de notre univers ? Les seuls capables de prendre de la hauteur, de nous redonner une forme d’espoir, à nous autres vivants, obsédés par nos envies dérisoires et notre goût insatiable des petits profits immédiats, alors que la vie est là, à notre portée, avec tous ses bonheurs. Et trop souvent nous ne voyons rien !
Merci à RG qui se reconnaitra s'il vient jusqu'ici, et bien sûr à FC.
La pièce se joue actuellement au Vingtième Théâtre. Vite ! A vos réservations !
Hommage à Jean-Marie Monthiers
Je viens d'apprendre la disparition de Jean-Marie Monthiers, très grand photographe d'architecture, mais surtout un homme attentif ; attentif à l'autre, aux choses de la vie. Cette vie qui a décidé, dans la nuit de lundi à mardi, de lui fausser compagnie.
Je n'étais pas un intime de Jean-Marie, mais je considère que j'ai eu deux chances. Tout d'abord, celle d'avoir comme amie une personne très proche de lui avec laquelle nous parlions de Jean-Marie régulièrement. Puis notre première rencontre, une fin d'après-midi ensoleillée sur une terrasse, dans un lieu agréable, à l'initiative d'un autre ami*. Il ne m'a fallu que quelques mots échangés pour que je ressente que Jean-Marie était un grand Monsieur, avec les qualités essentielles que j'associe à ce terme : attentif, réservé, vrai. Apprenant qu'il était photographe, je lui soumettais - sans bien réfléchir à mon audace - quelques photos que j'avais sur mon IPhone. Il s'agissait de photos réalisées à l'occasion de la visite d'une usine désaffectée. Nous étions en concours pour transformer ce lieu en espace culturel. La végétation avait envahi les locaux désaffectés où les traces (les cicatrices ?) d'un travail industriel étaient encore bien présentes (dossiers d'inventaire dans des armoires béantes, chaises et tables éparses, renversées, tableaux de peintres du dimanche encore suspendus dans ce qui pouvait être le local du CE,... La toiture était effondrée par endroits ; certains plafonds calcinés. Il avait plu dans la nuit, et ce matin-là, le soleil d'hiver était généreux. Les photos étaient faciles.
Jean-Marie a pris le temps de les regarder et m'a fait un compliment sur leur qualité.
Quelques mois plus tard j'étais invité à l'une de ses expositions. J'avais préparé un tirage de l'une de celles que je lui avais montrées et que j'aimais particulièrement (Cf ci-dessous). Je l'avais encadrée et je lui ai donnée lors de cette exposition. Il paraissait très touché par mon geste ; je crois qu'il l'était. Mon amie m'a dit qu'il avait mis cette photo dans son bureau. C'est une fierté de ma vie ; vraiment. Merci Jean-Marie. En espérant que depuis ton poste d'observation tu puisses jeter un regard sur ce texte. N'hésite pas à y mettre un commentaire.
* Il faudra que je retrouve le texte que j'ai écrit suite à cette 1ère rencontre ; mais il est quelque part parmi les 650 textes de ce blog !
lundi 16 janvier 2012
Dictionnaire ouvert jusqu'à 22 heures
Allez, une petite avant d'aller se coucher !
Socialisme : Doctrine politique qui aime tant les pauvres qu'elle en fabrique !
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Blogueurs sans bagages
Médiathèque Ulysse de Saint-Denis
5ème et dernier épisode de la ballade en banlieue (pour cette fois).
Tout nouvel équipement de quartier de la Ville de Saint-Denis (janvier 2011), la médiathèque Ulysse due aux architectes Hesters et Oyon est un curieux petit objet posé dans un lieu urbain insolite composé de grands ensembles, d'un pavillonnaire modeste en brique, et en bordure d'une grande prairie. Sa façade principale porte haut, et sur toute sa surface, la traduction en 15 langues du mot "médiathèque", sérigraphié sur des panneaux de verres posés sur un voile en béton. Des volumes élémentaires aux couleurs contrastées semblent simplement placés sur la terrasse comme les pièces d'un jeu de construction.
Une interrogation : les lisses métalliques noires qui équipent le pied des façades et qui paraissent très fragiles (et qu'il faudra nettoyer en permanence) étaient-elles vraiment nécessaires ?
Logements rue Marcel Carné à Aubervilliers
4ème épisode de cette véritable "saga" de banlieue, avec un détour par Aubervilliers, dans la pointe nord-ouest de la ville, à proximité du Canal de l'Ourcq et de l'A86, face au parc Elie Lotar, réalisateur de cinéma confidentiel des années 40. Deux programmes étonnants qui se côtoient sans visiblement se fréquenter.
L'un joue la profusion de duplex en décrochés, d'encorbellements, de bow-windows dans une composition acrobatique soulignée par des teintes choisies dans une palette d'ocres, de briques et de Terre de Sienne. Les vues offertes sur le canal et le parc depuis les immenses fenêtres urbaines des derniers étages doivent être spectaculaires (bon, c'est quand même pas les hauteurs de Passy !).
L'autre joue plus sobre - on va dire "moins riche" - avec des balcons filants décorés de motifs de feuilles de papyrus (?) stylisées, une peinture des murs en vert d'eau assez pâlichonne, mais surtout une débauche superfétatoire de tiges métalliques (celles des papyrus ?) formant grilles de dalle à dalle (de balcon), interdisant pratiquement aux locataires de s'accouder à plus de deux côte à côte à leur balcon, dans une contemplation indolente du parc Elie Lotar (à quoi sert un balcon si on ne peut pas s'y accouder avec indolence à plusieurs ?).
C'est O Zone Architectures qui a réalisé le premier ensemble, et si quelqu'un peut me souffler le nom des auteurs du second ... (les commentaires ça sert à ça !).
L'un joue la profusion de duplex en décrochés, d'encorbellements, de bow-windows dans une composition acrobatique soulignée par des teintes choisies dans une palette d'ocres, de briques et de Terre de Sienne. Les vues offertes sur le canal et le parc depuis les immenses fenêtres urbaines des derniers étages doivent être spectaculaires (bon, c'est quand même pas les hauteurs de Passy !).
L'autre joue plus sobre - on va dire "moins riche" - avec des balcons filants décorés de motifs de feuilles de papyrus (?) stylisées, une peinture des murs en vert d'eau assez pâlichonne, mais surtout une débauche superfétatoire de tiges métalliques (celles des papyrus ?) formant grilles de dalle à dalle (de balcon), interdisant pratiquement aux locataires de s'accouder à plus de deux côte à côte à leur balcon, dans une contemplation indolente du parc Elie Lotar (à quoi sert un balcon si on ne peut pas s'y accouder avec indolence à plusieurs ?).
C'est O Zone Architectures qui a réalisé le premier ensemble, et si quelqu'un peut me souffler le nom des auteurs du second ... (les commentaires ça sert à ça !).
dimanche 15 janvier 2012
Le groupe scolaire intercommunal Casarès-Doisneau à Saint-Denis par AAVP Architecture
3ème épisode de la promenade Saint-denisienne, la Mention au prix de l'Equerre d'argent 2011. A ceux qui prétendent qu'il n'y a plus de bons artisans dans le bâtiment, dites leur d'aller faire un tour dans le quartier de la Petite Espagne où se trouve cette curieuse réalisation (à nulle autre comparable !). Les deux bâtiments dont la façades donnent sur le sud sont enveloppés d'une peau métallique composée de panneaux rectangulaires couleur or (mordorés ?), perforés au laser ; l'outil miraculeux recompose un dessin en forme de losange, donnant à cette enveloppe un aspect de tissu précieux. Sur les façades est et nord, les corps de bâtiment sont revêtus d'un savant bardage bois ponctué de zones (toujours des losanges) dans lesquelles le bois a été tourné en forme de quenouilles (une nouvelle évocation du travail du tissu ?).
Le traitement de l'entourage des fenêtres évoque l'architecture vernaculaire russe. La cheminée, vestige du passé industriel du lieu, a été réhabilitée et participe pleinement, avec ces entrelacements dorés, de la composition esthétique de l'ensemble.
Petit clin d’œil supplémentaire : le drapeau de l'entrée de l'école élémentaire (façade nord) est comme un immense jouet, planté dans la façade à la façon d'un accessoire de Lego.
On sent bien que Vincent Parreira qui anime cette agence n'est pas hanté quotidiennement par les fantômes de Mies van der Rohe et son "Less is more", ou d'Adolf Loos et son "L'ornement est un crime" ! Peut-on qualifier cette architecture de "new-baroque" ou "post-post-post moderne" ?
Une chose est certaine : il s'agit de la plus belle porte de local technique jamais dessinée (à ma connaissance)
Interxion Zac du Landy à Saint-Denis par DK Architectes
2ème épisode de cette balade à Saint-Denis.
A tous ceux qui croient qu'un bâtiment industriel doit forcément être laid ou au mieux sans saveur, un seul mot d'ordre : allez faire un tour rue de la Procession ! Les architectes de l'agence DK Architectes ont dessiné un petit bijou, avec une façade d'une élégance et d'une légèreté remarquable composée (simplement ?) de longs panneaux de verre de type Reglit placés, avec beaucoup de précision, perpendiculairement à la façade et sur toute sa hauteur, selon un module assez serré (une quarantaine de cms ?).
Il parait que la nuit un éclairage anime cette façade.
Un excès de patriotisme ?
Le commissariat Saint-Denis Zac du Landy par X-TU
Premier de ces petits textes faisant suite à une escapade dominicale au nord de Paris - St Denis, Aubervilliers - afin de constater que (en s'inspirant des Inconnus) si la banlieue c'est pas forcément rose, c'est loin d'être morose ; tout du moins sur le plan architectural.
La balade commence avec un commissariat, celui du Landy, rue du même nom. Il existe des programmes plus ludiques et jubilatoires, mais il faut bien loger la police ! Les architectes de l'agence X-Tu ont choisi pour celui-ci, installé dans une zone urbanistiquement très hétéroclite, un dessin qui semble s'inspirer de plusieurs écritures : une "koolhaassienne" - probablement - avec ces deux prismes qui se télescopent, et l'austérité de traitement du parement (un béton noir sans concession), une "néo années cinquante" (ou Tati ?) avec l'inscription sur la façade de ces séries géométriques de hublots blancs, une autre enfin dans une tendance plus japonisante (le pignon nord avec son très beau vitrage comme moiré). Nos policiers sont gâtés ! Dommage que quelques traces blanchâtres soient bien visibles sur les bétons extérieurs ; participent-elles d'une esthétique un peu brutaliste, ou bien "soulagienne", ou encore d'une faiblesse dans les finitions ? Et qu'en pensent nos policiers gâtés derrière leur grands vitrages muets ?
Quoi de neuf ? Shakespeare !
Gilles Cailleau donnait ce samedi à Pantin la 508ème représentation de sa pièce "Le tour complet du cœur", soit un spectacle de 3H30 au cours duquel toute l’œuvre de Shakespeare est passée en revue (37 pièces !).
Minuscule chapiteau adossé à une antique roulotte (à moins que ce ne soit l'inverse), une cinquantaine de spectateurs privilégiés (ou tout du moins avertis) qui se pressent sur des gradins sommaires, une scène - petite évidemment -, mais ingénieusement équipée d'accessoires qui serviront au fur et à mesure de ce "one man show" pour lequel il est absolument nécessaire de prendre ses dispositions avant de pénétrer sous la tente ; et ce, pour deux raisons : primo, l'exiguïté du lieu rend toute sortie dommageable pour le spectacle ; secondo, le rire excessif peut détendre les sphincters, et là ...
Othello, MacBeth, Le songe d'une nuit d'été, Hamlet, mais aussi Timon d'Athènes, La nuit de rois, Comme il vous plaira, ... 37 oeuvres dramatiques (vous ai-je déjà dit !) sont passées au filtre magique de Gilles Cailleau, tour à tour funambule, bouffon, acrobate, musicien, improvisateur ; en un mot, Acteur, à la façon d'une Comedia del Arte qui nous fait du bien à nous, pauvres hères, frappés depuis ce sinistre vendredi 13 (janvier 2012) du sot(!) de l’infAAmie !
Merci à EV - qui se reconnaitra -, s'il parvient jusqu'ici !
Nota : pour ne pas rater la 509ème et les suivantes, aller sur le site www.attentionfragile.net
Ah ! Ah !!!!!!!!!
Il faut se ressaisir ! La France a perdu un A ; oui, OK, bon : "Frnce", c'est pas facile à dire, mais on ne va pas en faire un fromaage ! Everybody Knows a réfléchi et vous propose de voir le "AA" d'une autre façon :
- AA, c'est les initiales de la revue Architecture d'Aujourd'hui !(quand même : rappelé à l'ordre par un blogueur)
- Association Amicale (c'est déjà pas mal !) Association Amicale des Authentiques ne veut rien dire du tout d'ailleurs !
- Amour & Amitié
- AA, que l'on peut prononcer Ah ! Ah ! (avec un accent coquin), n'est-ce pas mieux que QQ ? ou le "double Pé" ?
- Lady Gaga a bien un double A et pourtant elle fait un tabac (tiens, lui aussi !)
- Sarkozy lui n'a qu'un seul A, mais il a épousé Carla qui en a deux ! (un couple présidentiel avec un triple A en quelque sorte !)
- François Hollande, itou : un double A
- Art et Architecture
- Aa : cher aux cruciverbistes de tout poil, est un petit fleuve côtier pénard qui coule sans emmerder personne du côté de chez les Chtis
- quelques exemples de mots simples à deux syllabes qui n'ont que deux A et qui ne s'en portent pas plus mal : papa, nana, dada, baba, mama, tata, gaga (déjà dit), salsa, et évidemment caca, mais il y a aussi para, lama, kata, Valda, rasta, barda, basta, calva, gala, Alma (le zouave de), ça va ?, ...
A vous !
- AA, c'est les initiales de la revue Architecture d'Aujourd'hui !(quand même : rappelé à l'ordre par un blogueur)
- Association Amicale (c'est déjà pas mal !) Association Amicale des Authentiques ne veut rien dire du tout d'ailleurs !
- Amour & Amitié
- AA, que l'on peut prononcer Ah ! Ah ! (avec un accent coquin), n'est-ce pas mieux que QQ ? ou le "double Pé" ?
- Lady Gaga a bien un double A et pourtant elle fait un tabac (tiens, lui aussi !)
- Sarkozy lui n'a qu'un seul A, mais il a épousé Carla qui en a deux ! (un couple présidentiel avec un triple A en quelque sorte !)
- François Hollande, itou : un double A
- Art et Architecture
- Aa : cher aux cruciverbistes de tout poil, est un petit fleuve côtier pénard qui coule sans emmerder personne du côté de chez les Chtis
- quelques exemples de mots simples à deux syllabes qui n'ont que deux A et qui ne s'en portent pas plus mal : papa, nana, dada, baba, mama, tata, gaga (déjà dit), salsa, et évidemment caca, mais il y a aussi para, lama, kata, Valda, rasta, barda, basta, calva, gala, Alma (le zouave de), ça va ?, ...
A vous !
samedi 14 janvier 2012
Dictionnaire ouvert jusqu'à 22 heures
Noël, la nouvelle année, constituent des rites sympathiques dont l'abrogation ne figure d'ailleurs dans aucun des programmes des impétrants à la Présidence de la République (lesquels sont probablement en cours de rédaction du côté d'Arles... si vous voyez ce que je veux dire) ; et heureusement ! Dans le monde professionnel, ils nous permettent - même en temps de crise - de recevoir ces petits encouragements à poursuivre des amitiés dans l'espoir de les ponctuer (les amitiés) de découvertes gastronomiques célébrant la signature d'un beau contrat. Ainsi va la vie des affaires... même en période de dégradation ; même quand le niveau d'éthique est classé "gold" ou "platinium". M. X reçoit donc de (plus en plus) rares bouteilles de vin, une collection de cartes de voeux manuscrites (de plus en plus rares également), une avalanche de cartes électroniques dont la vocation est d'être immédiatement orientées vers la "poubelle" et, cette année, un livre dont les premières minutes de lecture constituent à elles-seules une promesse de bonheur(s) : il s'agit du "Dictionnaire ouvert jusqu'à 22 heures", établi par d'augustes membres de l'Académie Alphonse Allais, à laquelle Mr X. devrait logiquement (?) appartenir du fait de la proximité de sa résidence de campagne avec Courtenay, la ville d'Aristide Bruant, célèbre chansonnier de la fin du 19ème siècle (il figure même sur des couvercles de boîtes de brie, c'est dire !) qui partagea avec Allais, les riches heures du cabaret le Chat Noir à Montmartre.
Extraits :
"Architecte : Personne diplômée qui se prétend capable de tracer des plans originaux dans la conception d'édifices, mais qui n'a jamais été fichue de concevoir un troisième étage situé ailleurs qu'entre le deuxième et le quatrième."
Pour conclure (provisoirement) avec Alphonse Allais, on peut affirmer qu'il s'agissait d'un visionnaire puisque, avec un siècle d'avance, il arborait déjà le "double A" de ses initiales avec une certaine fierté, quand d'autres le cache comme une maladie honteuse...
mercredi 11 janvier 2012
Anthologique ?
dans la perspective de la sortie fin janvier de l'album "Old Ideas", Léonard Cohen est victime (consentante ?) du marketing...
Read more on http://www.nme.com/news/leonard-cohen/61353
Merci à GM qui se reconnaitra, s'il vient jusqu'ici...
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Merci à GM qui se reconnaitra, s'il vient jusqu'ici...
mardi 10 janvier 2012
Blogueurs sans bagages
dimanche 8 janvier 2012
La croisière
Y a proposé à X de faire un tour en bateau du côté de Granville, là où le marnage est maximal. X monte à bord d'un voilier magnifique ; un sloop d'au moins 50 pieds, flambant neuf, rutilant. La grand-voile est enroulée autour de la baume et un équipage en uniforme(une dizaine de jeunes) s'affaire pour la déplier. Il n'y parvient pas. X n'est pas un spécialiste mais découvre qu'un sandway (est-ce bien le nom ?) est encore attaché et enserre la voile. De même les "couilles de chat" bloquent les coulisseaux de la drisse. X apprécie particulièrement l'usage de ces vocabulaires vernaculaires ; ceux des marins, du monde de la construction, de l'armée, etc. L'équipage le remercie de son aide savante, mais quand X se propose pour participer aux manœuvres, on lui fait comprendre que l'exercice est délicat et nécessite des habitués.
X va s'installer à la proue du bateau dans une sorte d’alcôve à ciel ouvert, tapissée d'une matière en plastique rouge. X se rend compte qu'il s'agit d'un très grand Chesterfield. Le fauteuil géant est entouré d'étagères moulées en Corian et garnies de livres. X saisit un ouvrage épais à la jaquette bleue : les cours de navigation des Glénans. Il y a une table basse devant X ; en Corian également, revêtue de loupe d'orme cette fois. Au centre de la table basse, un plateau dans lequel se trouve un énorme poulet rôti (ne serait-ce pas une dinde ?). Étrangement le poulet, bien que plumé et bien que présentant une peau parfaitement dorée et croustillante, semble vivant. Coincée sous l'une de ses ailes, se dresse une règle de l'Amiral Cras. Ce sera toujours utile, pense X, si le GPS tombe en panne.
Absorbé dans la lecture des cours de navigation des Glénans, dont il découvre qu'ils ont obtenu le Prix Goncourt dans les années 60, X ne voit pas s'approcher la jeune femme qui ressemblait à Jean Seberg. Elle vient comme prévu pour prendre l’apéritif avec lui. X lève la tête de son ouvrage quand l'ombre de la jeune femme passe devant lui. Elle est habillée comme les membres de l'équipage : un polo marin façon Jean-Paul Gaultier, mais elle porte une jupe blanche extrêmement courte. X constate qu'elle est très bronzée, que ces dents sont d'un blanc suspect (elle doit se les faire blanchir régulièrement). X lui propose une sélection de whisky et lui en explique la provenance et les gouts respectifs avec un grand nombre de détails - dont la plupart sont inventés sur l'instant. X est vêtu d'un poncho multicolore qui semble incongru dans cet ambiance marine. Il porte quand même un bonnet de marin et sa barbe a une longueur de trois jours.
Le bateau est maintenant en pleine mer. La météo est extrêmement favorable. Il n'y a pas une vague, et le navire semble glisser comme sur l'eau d'un lac parfaitement lisse. La surface de la mer prend même, par moment, l'aspect d'une immensité désertique ; comme cette plaine à l'aridité exceptionnelle qu'il avait découvert du haut de Zabriskie Point. X observe que la terre est maintenant assez proche et que l'on parvient à distinguer, par endroit, de très belles propriétés dont les terrasses présentent d'interminables longueurs de balustres et des folies en surplomb de la mer. Il ne sait plus très bien s'il est en Bretagne ou à Montreux ; d'autant qu'en second plan se dresse un panorama de montagnes dont des vestiges de glacier brillent sous le soleil.
La jeune femme est appelée brusquement par l'équipage. X perçoit qu'il y a un problème. Ces cons n'ont pas anticipé les horaires de marée, pressent-il. Il se lève de son siège et constate que le bateau est maintenant très près de la côte et que des rochers affleurent à moins d'un mile sur bâbord. X se rend vers l'arrière et saute dans le carré où Y est seul à la barre. Qu'est-ce que tu fous, lui dit-il. T'inquiète, lui répond Y, nous allons passer juste dans ce bras de mer entre les deux rochers, ou bien nous nous poserons sur la vase. Au même moment X sent que la coque du bateau racle le fond. Mais on va bousiller le bateau, dit X. Non, c'est prévu, je vais l'amener juste à quai, lui répond Y. Et il enclenche les chenilles. Le bateau se lève légèrement et son ère vient mourir le long du quai d'embarquement des anciens bagnards.
X va s'installer à la proue du bateau dans une sorte d’alcôve à ciel ouvert, tapissée d'une matière en plastique rouge. X se rend compte qu'il s'agit d'un très grand Chesterfield. Le fauteuil géant est entouré d'étagères moulées en Corian et garnies de livres. X saisit un ouvrage épais à la jaquette bleue : les cours de navigation des Glénans. Il y a une table basse devant X ; en Corian également, revêtue de loupe d'orme cette fois. Au centre de la table basse, un plateau dans lequel se trouve un énorme poulet rôti (ne serait-ce pas une dinde ?). Étrangement le poulet, bien que plumé et bien que présentant une peau parfaitement dorée et croustillante, semble vivant. Coincée sous l'une de ses ailes, se dresse une règle de l'Amiral Cras. Ce sera toujours utile, pense X, si le GPS tombe en panne.
Absorbé dans la lecture des cours de navigation des Glénans, dont il découvre qu'ils ont obtenu le Prix Goncourt dans les années 60, X ne voit pas s'approcher la jeune femme qui ressemblait à Jean Seberg. Elle vient comme prévu pour prendre l’apéritif avec lui. X lève la tête de son ouvrage quand l'ombre de la jeune femme passe devant lui. Elle est habillée comme les membres de l'équipage : un polo marin façon Jean-Paul Gaultier, mais elle porte une jupe blanche extrêmement courte. X constate qu'elle est très bronzée, que ces dents sont d'un blanc suspect (elle doit se les faire blanchir régulièrement). X lui propose une sélection de whisky et lui en explique la provenance et les gouts respectifs avec un grand nombre de détails - dont la plupart sont inventés sur l'instant. X est vêtu d'un poncho multicolore qui semble incongru dans cet ambiance marine. Il porte quand même un bonnet de marin et sa barbe a une longueur de trois jours.
Le bateau est maintenant en pleine mer. La météo est extrêmement favorable. Il n'y a pas une vague, et le navire semble glisser comme sur l'eau d'un lac parfaitement lisse. La surface de la mer prend même, par moment, l'aspect d'une immensité désertique ; comme cette plaine à l'aridité exceptionnelle qu'il avait découvert du haut de Zabriskie Point. X observe que la terre est maintenant assez proche et que l'on parvient à distinguer, par endroit, de très belles propriétés dont les terrasses présentent d'interminables longueurs de balustres et des folies en surplomb de la mer. Il ne sait plus très bien s'il est en Bretagne ou à Montreux ; d'autant qu'en second plan se dresse un panorama de montagnes dont des vestiges de glacier brillent sous le soleil.
La jeune femme est appelée brusquement par l'équipage. X perçoit qu'il y a un problème. Ces cons n'ont pas anticipé les horaires de marée, pressent-il. Il se lève de son siège et constate que le bateau est maintenant très près de la côte et que des rochers affleurent à moins d'un mile sur bâbord. X se rend vers l'arrière et saute dans le carré où Y est seul à la barre. Qu'est-ce que tu fous, lui dit-il. T'inquiète, lui répond Y, nous allons passer juste dans ce bras de mer entre les deux rochers, ou bien nous nous poserons sur la vase. Au même moment X sent que la coque du bateau racle le fond. Mais on va bousiller le bateau, dit X. Non, c'est prévu, je vais l'amener juste à quai, lui répond Y. Et il enclenche les chenilles. Le bateau se lève légèrement et son ère vient mourir le long du quai d'embarquement des anciens bagnards.
Le meilleur tartare
Une déconvenue récente m'impose de prendre la plume (le clavier ?) sur ce plat dont il faut bien reconnaître que son affichage quasi systématisé sur les cartes des bistrots et des brasseries de l'hexagone est loin d'en avoir relevé la qualité.
Tout d'abord, balayons immédiatement le mythe qui voudrait qu'il n'y ait d'authentique tartare que celui tranché au couteau. Une viande hachée mécaniquement fait parfaitement l'affaire, sinon mieux : elle participera davantage du moelleux du plat.
Secondo un tartare, pour mériter une quelconque distinction, se doit d'être préparé avant d'être servi. La présentation en ordre dispersé des différents ingrédients, même au complet, afin que le consommateur se concocte son tartare lui-même relève d'une hérésie : l'échange de saveurs, avant consommation, entre la viande crue et certains des ingrédients, n'a pas le temps de s'opérer. Et puis, c'est un peu comme si Ikea se prétendait ébéniste !
Tertio, le tartare ne se juge pas exclusivement sur la qualité du plat lui-même ; son accompagnement indispensable - frites et salade - n'est pas à négliger ; une frite molle, ou une salade défraîchie équipée d'une sauce-salade insipide, peuvent condamner irrémédiablement le tartare.
Donc, pour vos orbites cruelles, les recommandations d'Everybody Knows dont le tartare est jugé, par des consommateurs non soupçonnés de complaisance, comme l'un des tout meilleurs de la place :
- demander de la viande hachée pour tartare à votre boucher ; il est possible qu'il ait un hachoir spécial : la viande ne doit pas être hachée trop finement ; elle doit être tendre et goûteuse, plutôt maigre ; compter 130 à 150 g par personne
- les ingrédients : 1 jaune d’œuf par personne, des petits oignons blancs (1 à 2 pour 4 personnes), ciboulette, persil plat, cerfeuil, câpres, Worcestershire Sauce, Tabasco, huile d'arachide, huile d'olive, moutarde forte de Dijon, concassée de poivre et fleur de sel ; le Ketchup n'est pas indispensable ; la mayonnaise est à bannir.
- la préparation s'effectue en 3 temps :
1) d'abord mélanger la viande, les jaunes d’œuf, l'huile, les herbes et les oignons hachés finement, et réserver au réfrigérateur (environ 1H avant le service)
2) ajouter la Worcestershire Sauce, le Tabasco, une cuiller de moutarde, sel et poivre 5 à 10' minutes avant de servir, en mélangeant parfaitement l'ensemble afin d'obtenir un tartare bien homogène ; ajoutés trop tôt ces ingrédients cuiraient les herbes ; réserver à nouveau au réfrigérateur
3) gouter et rectifier si besoin selon le moelleux et la tonicité désirés de votre tartare ; servez (avec fierté)
- les secrets du tartare Everybody Knows :
- ne pas lésiner sur la quantité d'herbes (ciboulette et cerfeuil) et de câpres
- une ou deux feuilles hachés de coriandre et/ou de menthe
- ne pas mollir sur l'huile non plus : 3 cuillerées d'arachide pour une d'olive
- la préparation en 3 temps
- le service à température froide, juste comme il faut
- les frites : attention à l'origine de la pomme de terre (l'Alcmaria de l'Ile de Ré est le must), 2 bains évidemment afin qu'elles soient moelleuses à l'intérieur et croustillantes en surface, bien chaudes (contraste avec la viande) ; le plus est de légèrement les saler (toujours fleur de sel) avant de les plonger dans le bain d'huile
- une petite salade (mesclun, pousses d'épinard, roquette) avec une vraie vinaigrette (sans moutarde)
- accompagner ce plat plutôt avec une bonne bière blonde bien fraîche (mais pas trop !) ; éviter le vin.
Les adresses d'Everybody Knows :
- la Closerie des Lilas
- Le Cadran face à la Gare de Lyon
- La Brasserie Stella
samedi 7 janvier 2012
SO FOOT
Le hors-série du magazine So Foot "Supporters" qui vient de paraître est édifiant : il vous plonge dans un univers qui peut donner des frissons ; celui du fanatisme violent qui gangrène depuis toujours le football, mais qui a pris ces dernières années une dimension véritablement inquiétante.
Le sport lui-même est relégué au second plan ; ce qui passionne ces barbares (terme revendiqué et qui ne constitue pas une insulte) des temps modernes c'est tout le contraire de ce qu'une civilisation est censée apporter. Intolérance, haine de l'autre, aveuglement, violence extrême, idolâtrie, fachisme, inconscience ou plutôt "aconscience", rejet ou ignorance de la raison, de la culture : tels sont les moteurs principaux de ces groupes de supporters dont le plaisir hebdomadaire est de faire régner la terreur et de lire la peur dans le regard de l'autre.
Comment une société est-elle capable d'engendrer de pareils cancers ? Peut-on être barbare dans l'enceinte d'un stade et civilisé à l'extérieur ? On ne cesse de concevoir et construire des stades ou des "arénas" (nouveau concept polyfonctionnel capable d'accueillir tout types d'évènements ; et pourquoi pas, demain, des combats de gladiateurs ?) de plusieurs centaine de millions d'Euros, en sollicitant les plus grands architectes qui se précipitent vers cette nouvelle manne ; pour certains au prétexte que "le stade, ça parle du peuple" (cf interview de Ricciotti dans le même N°).
Et si l'on donnait à tous ces supporters déchainés un boulot, un logement décent, une perspective ? C'est totalement "bisounours" et ridicule ? Et si les sommes détournées dans la construction de ces arènes des temps modernes, dans les rémunérations indécentes des vedettes et des entraineurs, dans la publicité, allaient davantage vers l'éducation, la santé, la recherche, le logement, la solidarité ? N'y aurait-il pas moins de gaspillage de matière humaine ? La "noblesse du pauvre" dont parle Ricciotti ne serait-elle pas plus honorée ? Le "bonheur qu'on donne dans un stade n'est pas comparable ailleurs" ... ah bon ? Navrant !
vendredi 6 janvier 2012
Provok ?
New skin for the old ceremony
And is this what you wanted to live in a house that is hanted by the ghost of you and me ?
L. Cohen
L. Cohen
mardi 3 janvier 2012
Take this waltz
Traduction libre d'une des plus belles chansons de Cohen, d'apres un poème de Federico Garcia Lorca :
A Vienne il y a dix femmes magnifiques
Il y a une épaule au creux de laquelle la Mort vient pleurer
Il y a un immense lobby avec neuf cents fenêtres.
Il y a un arbre où les colombes viennent pour mourir.
Il y a un lambeau de l'aube
qui pend dans la Galerie de Glace
Aïe, aïe aïe aïe
Entre dans cette valse, prends cette valse
Prends cette valse et serre fort les machoires
Je te veux, je te veux, je te veux absolument
sur une chaise avec un magazine qui n'existe plus
Dans la grotte au creux du lys,
Dans des couloirs où jamais l'amour n'est allé se perdre
Sur un lit où la lune a transpiré
Dans un cri peuplé d'empreintes de pas sur le sable
Aïe, aïe aïe aïe
Prends cette valse, prends cette valse
Prends sa taille brisée dans ta main.
Cette valse, cette valse, cette valse, cette valse,
Avec son haleine chargee d'alcool et de mort
Dont le souffle se perd dans la mer.
Il y a une salle de concert à Vienne
Où ta bouche posait mille questions.
Il y a un bar où les garçons ne parlent plus,
Ils ont été condamnés à mort par la tristesse.
Ah, mais qui grimpe jusqu'à ton portrait
Avec une guirlande de larmes fraichement cueillies ?
Aïe, aïe aïe aïe -
Prends cette valse, prends cette valse
Prends cette valse, qui se meurt depuis tant d'années.
Il y a une mansarde où les enfants jouent,
Où je vais vite aller me coucher avec toi,
Dans un rêve de lanternes hongroises,
Dans la douceur d'un après-midi.
Et je verrai ce que tu as enchainé à ton chagrin,
Tous tes moutons et tes lys des neiges -
Aïe, aïe aïe aïe -
Prends cette valse, prends cette valse
Avec ses "Je ne t'oublierai jamais, tu sais !"
Et je danserai avec toi à Vienne,
Je serai deguisé en rivière.
Une jacinthe sauvage sur l'épaule
Ma bouche sur la rosée de tes cuisses.
Et j'enterrerai mon âme dans un album,
Avec toutes les photos et la mousse.
Et j'offrirai à la vague immense de ta beauté
Mon pauvre violon et ma croix.
Et tu m'emmèneras danser
Dans les points d'eau au creux de tes poignets -
O mon amour, O mon amour
Prends cette valse, prends cette valse
Elle est à toi. Il n'y a rien d'autre.
A Vienne il y a dix femmes magnifiques
Il y a une épaule au creux de laquelle la Mort vient pleurer
Il y a un immense lobby avec neuf cents fenêtres.
Il y a un arbre où les colombes viennent pour mourir.
Il y a un lambeau de l'aube
qui pend dans la Galerie de Glace
Aïe, aïe aïe aïe
Entre dans cette valse, prends cette valse
Prends cette valse et serre fort les machoires
Je te veux, je te veux, je te veux absolument
sur une chaise avec un magazine qui n'existe plus
Dans la grotte au creux du lys,
Dans des couloirs où jamais l'amour n'est allé se perdre
Sur un lit où la lune a transpiré
Dans un cri peuplé d'empreintes de pas sur le sable
Aïe, aïe aïe aïe
Prends cette valse, prends cette valse
Prends sa taille brisée dans ta main.
Cette valse, cette valse, cette valse, cette valse,
Avec son haleine chargee d'alcool et de mort
Dont le souffle se perd dans la mer.
Il y a une salle de concert à Vienne
Où ta bouche posait mille questions.
Il y a un bar où les garçons ne parlent plus,
Ils ont été condamnés à mort par la tristesse.
Ah, mais qui grimpe jusqu'à ton portrait
Avec une guirlande de larmes fraichement cueillies ?
Aïe, aïe aïe aïe -
Prends cette valse, prends cette valse
Prends cette valse, qui se meurt depuis tant d'années.
Il y a une mansarde où les enfants jouent,
Où je vais vite aller me coucher avec toi,
Dans un rêve de lanternes hongroises,
Dans la douceur d'un après-midi.
Et je verrai ce que tu as enchainé à ton chagrin,
Tous tes moutons et tes lys des neiges -
Aïe, aïe aïe aïe -
Prends cette valse, prends cette valse
Avec ses "Je ne t'oublierai jamais, tu sais !"
Et je danserai avec toi à Vienne,
Je serai deguisé en rivière.
Une jacinthe sauvage sur l'épaule
Ma bouche sur la rosée de tes cuisses.
Et j'enterrerai mon âme dans un album,
Avec toutes les photos et la mousse.
Et j'offrirai à la vague immense de ta beauté
Mon pauvre violon et ma croix.
Et tu m'emmèneras danser
Dans les points d'eau au creux de tes poignets -
O mon amour, O mon amour
Prends cette valse, prends cette valse
Elle est à toi. Il n'y a rien d'autre.
Quoi de neuf ? Le Bookstore !
Quelle superbe nouvelle en ce début d'année 2012 transmise par notre ami MB (qui se reconnaitra s'il parvient jusqu'ici) et relayée par Contrastes & Lumières : le Bookstore de Biarritz, pour lequel nous avions diffusé une pétition l'été dernier alors qu'il était menacé de reconversion en guichet bancaire, parfumerie ou (pire) agence immobilière, va poursuivre son aventure littéraire !
Je n'ai qu'une hâte maintenant : en savoir plus sur cette reprise (et bien entendu aller vérifier que le Chesterfield du 1er étage fait toujours partie du décor !)
Merci en tout cas à tous ceux qui avaient signé la pétition.
lundi 2 janvier 2012
Blogueurs sans bagages
Allez, pour démarrer l'année, pris dans la nasse d'Everybody Knows :
- 11 Algériens
- 3 Belges
- 2 Sénégalais
- 2 Allemands
- 1 Israélien
- 1 Canadien
- 1 Chinois
et bien entendu des Français, mais, mais... l'idéal serait dans la même journée :
- 1 Palestinien et 1 Israélien
ou
- 1 Coréen du Nord et 1 Coréen du Sud
Non ?
dimanche 1 janvier 2012
Les (bonnes ?) résolutions
En début d’année, il faut prendre de bonnes résolutions ! Tous les enfants qui ont été bien élevés (pas ceux qui vendent du hachich dans les banlieues) le savent.
Donc, voici la liste d'Everybody Knows :
- ne pas prendre de beurre avec mon foie gras, ni plus de deux fois des frites avec mes spaghettis carbonara, (trop lourd)
- ne pas mettre mes doigts dans mon nez, même quand je me crois tout seul (multiplication des cameras de vidéosurveillance),
- boycotter le football (trop indécent),
- ne rien faire pour briguer la présidence de la République (trop exposée),
- ne pas céder a la tentation de s'inscrire sur Facebook (trop vulgaire),
- finaliser le projet de tombe en Bfup (trop bien)
Donc, voici la liste d'Everybody Knows :
- ne pas prendre de beurre avec mon foie gras, ni plus de deux fois des frites avec mes spaghettis carbonara, (trop lourd)
- ne pas mettre mes doigts dans mon nez, même quand je me crois tout seul (multiplication des cameras de vidéosurveillance),
- boycotter le football (trop indécent),
- ne rien faire pour briguer la présidence de la République (trop exposée),
- ne pas céder a la tentation de s'inscrire sur Facebook (trop vulgaire),
- finaliser le projet de tombe en Bfup (trop bien)
Arurbain (gratuit)
Je voeux !
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