mercredi 12 octobre 2011

Une nouvelle jeunesse pour les impressionnistes d'Orsay

Ce mercredi 12 octobre, vernissage des nouveaux espaces du musée d'Orsay, en particulier la galerie impressionniste rénovée par Jean-Michel Wilmotte, et les 2000 m2 consacrés aux arts Décoratifs, conçus par l'Atelier de l'Ile. Ne pas oublier la métamorphose très trendy du Café de l'Horloge par les frères Campana (Non ! Pas Cantona!). Wilmotte démontre qu'il sait faire du Wilmotte à budget serré. Le verre et le métal chic dont il est passé maître en matière d'assemblage zen est réservé à quelques rares vitrines encore désertes. Le bois sombre est bien là, mais uniquement sur le sol. Les murs sont peints dans une teinte uniforme et mate, un bleu-nuit aux accents légèrement violets, rehaussant la beauté des chefs d'œuvre présentés.
La maîtrise de la lumière est parfaite : éclairage naturel zénithal contrôlé par un dispositif simple de panneaux bois ajourés ; éclairage sans défauts des tableaux par des spots habilement dissimulés dans des gorges du faux-plafond. Intégration élégante des dispositifs de traitement des ambiances thermiques invisibles pour le profane.

En somme, une réalisation sobre et précise, bon-goût-bon-ton, sans surprises mais juste, conçue pour les œuvres plutôt qu’au service de l’architecte. Le génie de Manet, Degas, Monet, Pissarro, Sisley ou Cézanne est admirablement mis en valeur. Que faut-il demander de plus ? Quand même, une petite fantaisie dans cet univers sous contrôle : les bancs en verre et piétements en acier poli du designer Tokujin Yoshioka, dont on peut juste regretter qu'ils produisent sur certaines toiles (et selon certains angles) des reflets indésirables ; mais tout ceci n'est sans doute qu'une affaire de réglage.
Avec le Café de l'Horloge on bascule dans un tout autre univers. Résumé : flashy, branché, un espace qui fera le buzz! Luminaires en métal doré, cloisons légères en plastique imitation corail, murs en argent cabossé, chaises à pastilles bleu turquoise, le tout sous les charpentes industrielles de l'ancienne gare et le regard intrigué de la très grosse pendule Buster Keaton : un petit air de Murakami revisité par le Brésil des frères Campana ?
Rien à dire sur les espaces de l'Atelier de l'Ile : la contemplation sereine - exempte des hordes de touristes - des iconoclastes du Second Empire ayant constitué un instant tellement rare et précieux, qu'il a dévoré tout le temps accordé aux nourritures spirituelles.
On reviendra!

2 commentaires:

  1. Ce que tu nous montres à l'air superbe. C'est ouvert au grand public ?
    GERARD

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  2. Oui, je crois, depuis la semaine dernière.

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