dimanche 13 février 2011

Stefan Zweig


Dans l'après-midi du dimanche 22 février 1942, dans la petite maison qu'il avait louée à Pétropolis à quelques 80 km de Rio, Stefan Zweig mettait fin à son errance. Il n'avait pas encore 60 ans. Son jardinier devait le trouver allongé sur le dos, sur son lit, impeccablement habillé comme à son habitude, le visage serein. Sa seconde épouse était à ses côtés, morte également, un bras enlaçant le corps de son mari. Le célèbre écrivain, devenu apatride malgré lui, avait préparé avec minutie sa sortie définitive : tous ses papiers étaient en règle, aucune dette, les mots d'attention à ses amis avaient été envoyés quelques jours auparavant.
Stefan Zweig avait décidé de quitter ce monde car tout ce en quoi il avait cru, et qui pourrait se résumer en un mot : "l'homme", s'était effondré avec la victoire des hordes nazis.
Sa mort signifiait la défaite de la pensée, de la beauté, de l'amitié ; de toutes ces valeurs humanistes qu'il n'avait eu de cesse de vouloir partager avec ses contemporains au travers de ses écrits et de ses conférences.
L'un de ses plus vieux amis, le peintre Franz Masereel, écrira après sa mort : "Son œuvre nous reste, et on y trouvera, en dépit de tout, des raisons d'aimer la vie."*



* Stefan Zweig Biographie Dominique Bona

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