dimanche 5 décembre 2010

Les Bons Enfants à Saint-Julien du Sault



Ce soir les reliefs tranquilles de la campagne sont comme pétrifiés sous une couche de neige épaisse et têtue. Le route est déserte. A la campagne, quand il fait froid, et que les risques de verglas sont réels - comme par exemple, des plaque assassines à l'entrée des bois - chacun reste bien au chaud chez lui.
Tant mieux, car il nous est ainsi plus facile d'obtenir, un peu au dernier moment, une place pour diner aux Bons Enfants.
Ce blog s'est déjà fait l'écho de ce lieu de félicité gastronomique. (cf 19 mai 2010).
Aujourd'hui encore nous confirmons : il existe en effet, très probablement, peu de lieux comparables sur cette planète qui conjuguent tout à la fois : excellence du contenu de l'assiette, soin attaché à la présentation des plats, attention du service, chaleur du cadre, sympathie d'un patron passionné et cultivé ; le tout pour un prix plus que raisonnable (28€, entrée + plat + fromages + dessert).
L'apéritif qui, jadis, était compris dans la formule, est proposé désormais pour un supplément prohibitif de 2€ ! Ce qui peut constituer presque un affront à l'encontre du verre de vin ou de la coupe de champagne - toujours choisis - et aux délicieuses gougères chaudes et parfumées qui l'accompagnent.
François-Pierre Lobies, le patron, nous fit le plaisir - dans cette maison, il s'agit de plaisir et non d'honneur - de nous proposer de goûter un Tokay Pinot gris vendanges tardives de la maison Frick dans un millésime 2002 ; une robe couleur miel clair, une douceur équilibrée, une rondeur ajustée et une belle longueur en bouche. Merci pour cette découverte.

Précisons que le choix, dans chacun des plats qui composent le menu, doit s'effectuer parmi trois ou quatre suggestions. C'est vraisemblablement l'acte le plus redouté du repas ! Car, comment privilégier le foie gras maison plutôt que les tempuras de gambas, la joue de bœuf braisée et sa poire pochée plutôt que la tête de cochon croustillante ? Cornélien ! Ah, la joue de bœuf braisée ! Comment se fait-il qu'il n'existe pas encore de Chemins de Compostelle envahis de pèlerins gastronomes qui mèneraient à cette joue, tendre comme celle d'un bébé, précisément fondante, galamment accompagnée d'une sauce tellement goûteuse qu'il serait coupable de ne pas l'épuiser jusqu'à la dernière larme ? On a à faire ici à quelque chose qui se situe entre la promesse de bonheur et l'échantillon du paradis !


Une recommandation concernant le vin : faire confiance au patron qui, en fonction des plats choisis - et vraisemblablement de l'idée qu'il se fera des convives -, vous dénichera toujours la bouteille à petit prix qui vous enchantera (à moins que vous n'exigiez un cru prestigieux et une addition de seigneur).
Nous nous régalâmes donc d'un Cairanne déclassé, siglé "Vin de table de France" de chez Marcel Richard dans des cépages Cyrah (55%) et Grenache (45%).

C'est promis, la prochaine fois, nous réserverons dans la salle Kimura (du nom du chef japonais) pour une fête supplémentaire !

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