dimanche 28 juin 2009

Le grand paradoxe

Lu dans Le monde daté des 28 et 29 juin, la chronique d'Hervé Kempf qui dit en substance que, face à l'obligation qui va s'imposer à nous (peuples des pays riches) de réduire "drastiquement" notre train de vie sous peine d'emmener la planète (et nous avec*, on l'oublie !) à sa perte, nous pourrions bien prendre modèle sur les peuples pauvres d'Afrique, rompus à l'exercice de l'indigence et de la frugalité. Peuples qui possèderaient, par une habitude forcée, une capacité de "résilience" plus forte aux "tourments à venir" que les "sociétés riches". Car, ajoute l'auteur, "Pour y parvenir (ceux du Nord), ils doivent se déconditionner, se désaliéner de l'idéologie consommatoire, selon laquelle plus est mieux." Et d'ajouter : "Le débat ici n'est pas que la simplicité soit subie ou choisie ; l'important est qu'elle forme le fond de sa vie et de sa culture (à l'Occident)."
Bon, quand est-ce qu'on y retourne au Mali ?
* même les pilotes de 4x4 !

4 commentaires:

  1. On en revient à la simplicité, toujours,toujours.
    A mon avis ce n'est pas un problème insurmontable puisque nos ancêtres pratiquaient cette simplicité et souvent une sorte de quasi autarcie, en particulier à la campagne.
    Il y a des habitudes, qu'il faut remettre en question. Mais les hommes ont une faculté d'adaptation extraodinaire. A la base il y a seulement de l'information, de l'éducation et de l'explication. Ensuite on retrouvera les aléas de toute règle du jeu.
    Sur ce point, je suis loin d'être pessimiste.

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  2. C'est merveilleux de te lire, mais je ne partage absolument pas ton optimisme. "A la base il y a "seulement" ..." C'est tout le problème. Car comment, dans une société d'ultra-consommation, où l'argent est le référentiel N°1 (avant l'intelligence), parvenir à "renverser la vapeur". Peut-être faut-il s'en persuader en disant "nous n'avons plus le temps d'être pessimiste" ? As-tu lu l'article d'Edgar maorin récemment publié dans Le Monde ?

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  3. Merci pour ce questionnement incontournable ; Paul Ariès, politologue et écrivain a très bien décrit la problématique des réapprentissages nécessaires pour atteindre la simplicité dans un ouvrage paru en 2005, « Décroissance ou barbarie ». Il écrit : "notre civilisation succombe aujourd'hui à plusieurs aires : un effondrement environnemental, social, politique, humain et symbolique. La seule alternance crédible passe par l'acceptation des limites physiques de la Terre, mais aussi de nos propres limites humaines.
    Il faut en finir avec le culte de la toute-puissance ou de la vitesse.
    Les chemins de la décroissance sont nombreux : simplicité volontaire, relocalisation généralisée, réapprentissage de la gratuité, de la nature, ré-investissment de nos corps, de l'espace, du temps, etc. La décroissance est au-delà de l'urgence environnementale un combat pour d'autres valeurs. La décroissance est une nouvelle pensée politique qui bouscule le paysage idéologique actuel".
    Françoise

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  4. Merci pour ce commentaire sur la décroissance ; concept que je n'ai pas (encore) exploré.
    Le propos de Paul Ariès rejoint le texte d'Edgar Morin paru ds Le Monde il y a quelques semaines et qui encourageait l'écologie à investir le champs du politique et pas seulement rester un instrument au service des politiques.

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