samedi 13 avril 2024

« Venise » de Boris Pasternak

C’est ce type de poème qui m’impose
de ne publier mes tentatives poétiques que sous le titre d’ « Apprentissage » ; et pour longtemps.


Je fus réveillé à l’aube

Par le timbre d’un carreau.

Craquelins de craie qui trempe,

Venise, flottait sur l’eau. 


Aucun bruit. Mais comme en rêve,

J’avais entendu un cri

Qui troublait encor la grève

Comme un signe évanoui.


Cri lointain d’une victime ?

Trident du scorpion, sous lui

Le miroir des mandolines,

Apaisé, dormait sans bruit.


Fourche fichée dans la brume

Jusqu’au manche, il se taisait,

Et le Grand Canal en fuite, 

Ricanant, se retournait.


Loin, près du débarcadère,

Du rêve naissait le vrai,

Et Venise, Vénitienne,

Paraissait plonger du quai. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire