Un polar qui dénonce la responsabilité des grandes entreprises pollueuses et la compromission des grandes banques, dans la destruction de la planète, ce n’est pas banal, et écrit avec talent, c’est sans doute encore plus rare.
Solal est un ancien baroudeur de l’armée dont la fille est morte quelques heures après sa naissance d’une fibrose pulmonaire due à l’action de toxiques environnementaux. Le père, inconsolable, se transforme alors en activiste résolu, par tous les moyens y compris la prise d’otage et le meurtre, à tenter de changer la marche du monde. Il crée pour cela une organisation, Greenwar, dont le sigle est la figure d’un panda balafré, et utilise les réseaux sociaux pour alerter le monde sur la responsabilité des puissants dans l’écocide en cours.
Diane, une profileuse, et Nathan, un capitaine de la DRPJ, sont désignés pour être les interlocuteurs de Solal dans les rendez-vous vidéos qu’il leur soumet. Leurs destins vont basculer.
En alternance avec l’enquête, l’auteur, Olivier Norek, transporte le lecteur aux quatre coins de la planète, au cœur de situations catastrophiques ou ubuesques (la climatonegationiste américaine qui se fait repeindre sa pelouse en vert pour nier la sécheresse, ou le néo-zélandais qui acquiert un bunker à 128m sous terre au sein d’une « Gated community »), en relation avec le dérèglement climatique.
Même si Norek-Solal n’est pas loin d’épouser les thèses des collapsologues, la fin du roman laisse entrevoir la lueur d’un espoir.
Les dernières pages du livre comportent un appendice documentant les sources dont l’auteur s’est servi pour nourrir les propos de ses différents personnages et faire état des événements dramatiques liés au dérèglement climatique qu’il met en scène.
Lecture édifiante (chacun donnera sans doute le sens qu’il veut à ce qualificatif).
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