Déposant, avec une prudence obstinée,
Un voile de tulle sur un paysage de granit rose scarifié,
Et d'embarcations éparses postées en sentinelles
A l'entrée de la Chambre.
Sur les franges du rivage,
Elle - la mer encore - en d'indolentes caresses,
Va et vient comme hésitante,
Sur la surface dure rongée de lichens,
Des rochers lourds et ajustés,
D'une cale ancienne,
Orpheline à cette saison,
Des cris et des rires des enfants de la maison.
Et il n'y a, dans cet air chargé d'une bruine légère,
Que le murmure calme de cette eau insoumise.
Par instant, le silence presque irréel est rompu
Par un emballement de cris d'oiseaux marins
Qui emplit l'air d'un agacement primaire et cruel.
Puis la paix se fait à nouveau.
Une lenteur exquise donne la mesure
Au paysage humide qui dévoile, centimètre après centimètre,
Son intimité chaotique et vaguement lunaire.
Plus tard, la mer absente aura abandonné
Sa volupté, pour quelques flaques transparentes
A la surface desquelles le frisson du vent
Dessinera mes souvenirs d'enfance.
Décidément cette île t'inspire !
RépondreSupprimerJ'y respire !
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