vendredi 29 avril 2011

Valencia ou l'interrogation sur le bien-fondé (parfois) du radicalisme


En 1957 eurent lieu à Valencia des inondations dramatiques dues au débordement sauvage du Rio Turia. Une décision radicale fut prise : assécher définitivement le cours du fleuve qui passait au coeur de la ville en réalisant un canal de dérivation contournant la cité.
Près de 50 ans plus tard, le lit du fleuve aménagé offre à Valence une coulée verte que pourrait lui envier nombre de grandes métropoles, à commencer par Paris.
Mais cette décision "contre nature" pourrait-elle se prendre encore aujourd'hui, dans le contexte ultra-sensible du développement durable et son corollaire : une harmonie entre développements humains (et celui de la ville en est évidemment un) et cycle de la nature ?
Il est très probable que non.
Il ne faut néanmoins pas oublier que le Rio Turia n'est pas la Seine. Le cours du premier est capricieux ; le cours du second participe de la vie économique et n'est pas sujet à des variations aussi aléatoires. Il y a à Paris une relation organique entre le fleuve et la ville qui ne s'impose sans doute pas avec autant de force à Valence.
S'il est indéniable que la cité originelle de Valence s'est édifiée en prenant en compte l'opportunité de la présence du Rio Turia, le développement moderne de la ville peut, compte tenu du faible impact du fleuve sur la cité (en dehors de l'aspect catastrophe), se réaliser sans lui.
Aujourd'hui, 30 ans après que cette décision ait été prise, il est probable que des dispositifs techniques permettant au Rio Turia d'exister tout en étant "raisonnable" auraient été pris.
Alors, en plus de cette très belle promenade verte qui enveloppe la ville, il y aurait sous les 17 pont de Valence une vraie rivière, petite fille assagie du redoutable Rio Turia. L'agrément aurait été encore plus fort (des fâcheux évoqueront les moustiques).
Ce qui est intéressant, c'est de reconnaître que le radicalisme peut, dans certaines circonstances, représenter une alternative vertueuse (ce qui n'est évidemment pas le cas des cultures intensives de coton sous Staline ...). A méditer (si on veut).

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