mercredi 27 avril 2011

Christian Hauvette tire sa révérence


Christian Hauvette, Grand Prix National d'architecture, dont les œuvres conjuguaient élégance et rigueur, est parti vers le paradis des créateurs ce week-end.
Nous nous croisions parfois - trop rarement - à l'occasion de ces manifestations qui réunissent les architectes et les amateurs d'architecture, au Pavillon de l'Arsenal ou à la Cité de l'Architecture et du Patrimoine. Je le saluais, quand il m'était possible de le saluer ; c'est à dire quand je jugeais que je n'allais pas le déranger. Non que Christian Hauvette fasse partie de ces architectes qui se drapent dans leur notoriété afin de s'entretenir qu'exclusivement avec leurs pairs ou des personnes influentes (on en connait !) ; mais il y avait chez cet homme que j'aurais aimé connaître d'avantage, une certaine réserve, et, quand j'étais en sa présence, je ressentais une impression de justesse, de précision, de culture qui n'invitait pas aux propos superficiels.
Je me souviens tout particulièrement d'une petite discussion en présence (rarissime) d'un professeur agrégé de mathématiques. Contrairement à nous tous qui ne nous intéressons trop souvent qu'à notre "champ de manoeuvre", il s'était longuement entretenu avec cette personne, l'interrogeant sur ce métier qui fait souvent débat (souvent "pauvre débat"), de l'importance des mathématiques - matière de la précision, du concept et, in fine, de l'élégance (encore). Cette discussion nous avait amené sur les terrains de la musique et de l'art. Le tout en quelques minutes, par une grâce indicible.
J'ai écrit sur le vaisseau très pur qu'il a posé près de la gare d'Austerlitz, presque (on peut regretter ce "presque !) sur les berges de la Seine. Je ne manque jamais de regarder son grand bâtiment de logements en bordure du périphérique près de la Porte de la Chapelle, dans lequel il a introduit, avec beaucoup de délicatesse, quelques touches de bleu profond.
Le marin qu'il était a pris un cap vers l'horizon.
Nous sommes nombreux à être tristes.

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