Ici on tente de s'exercer à écrire sur l'architecture et les livres (pour l'essentiel). Ça nous arrive aussi de parler d'art et on a quelques humeurs. On poste quelques photos ; celles qu'on aime et des paréidolies. Et c'est évidemment un blog qui rend hommage à l'immense poète et chanteur Léonard Cohen.
dimanche 3 avril 2011
Le genre humain, menacé
"...répondre à la crise écologique est un devoir moral absolu. Les ennemis de la démocratie sont ceux qui remettent à plus tard les réponses aux enjeux et défis de l'écologie." Dernière phrase de la tribune signée par Michel Rocard, Dominique Bourg (professeur en géosciences de l'environnement), et Floran Augagneur (philosophe et enseignant à Science-Po), elle conclut un texte grave - voire alarmant (mais pas alarmiste !) - à propos de l'avenir de nos sociétés démocratiques face à la menace écologique. Qui l'ignore aujourd'hui ? Ceux qui veulent l'ignorer ; par cynisme, par intérêt ou par négligence égoïste (états ou individus). Il y a une urgence à laquelle jamais notre humanité n'a été confrontée. Mais comment cette urgence peut-elle être prise au sérieux quand notre monde surfe sur le scepticisme (et en particulier vis-à-vis de la science) et que l'horizon des consciences est trop souvent celui proposé par une culture de l'image télévisuelle ?
Qui sait qu'aujourd'hui l'écart des revenus sur la planète est 428 fois plus important qu'à l'époque des Lumières ? Qui se rend compte que cet écart traduit l'échec de l'"idéologie du progrès" ? Qu'en conséquence, ce n'est pas ce dernier ni ses avatars - toujours plus de croissance, culte de la compétitivité - qui vont nous permettre de "transformer la menace en promesse désirable et crédible . ?"
"Nous ne pouvons attendre et tergiverser sur la controverse climatique", (...)"Lorsque les océans se seront réchauffés, nous n'aurons aucun moyen de les refroidir."
La démocratie - en tant que lieu véritable du débat d'idées et d'une certaine conscience de la solidarité - est sans doute l'ultime rempart face à la catastrophe annoncée. Mais la démocratie est fragile : "Lorsque l'effondrement de l'espèce apparaitra comme une possibilité envisageable, l'urgence n'aura que faire de nos processus, lents et complexes, de délibération. Pris de panique, l'Occident transgressera ses valeurs de liberté et de justice."
C'est un appel à l'adoption d'un nouveau paradigme auquel nous exhortent les auteurs de ce texte. "Nos démocraties doivent se restructurer, démocratiser la culture scientifique (NDR : un vrai défit à une époque où le seul viatique est le cursus des écoles de commerces !...), et maîtriser l'immédiateté qui contredit la prise en compte du temps long.
Un texte fondateur ?
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Merci pour cet article, Ivan Levaï a parlé de ce texte ce matin dans sa revue de presse, dans les mêmes termes et je pense qu'il devrait être publié dans tous les journaux mais pour des raisons de basse concurrence, il ne le sera pas...
RépondreSupprimerF.H.
Mon bien cher frère, bravo! Tu m'as doublé sur la corde : je comptais parler de cet article auquel aurait pu être associé Edgar Morin. Bon, il va falloir que je trouve autre chose à dire…
RépondreSupprimerAffectueusement.
Philippe