"Turlututu chapeau pointu...".
Œuvre de l'architecte japonais Shigeru Ban, en association avec l'architecte français Jean de Gastines, le Centre Pompidou de Metz se découvre dès la sortie de la gare comme un curieux chapiteau blanc aux ondulations savantes percé de parallélépipèdes superposés, et coiffé d'un dispositif métallique assez banal sur le plan esthétique (et plutôt sophistiqué s'il s'agit d'un paratonnerre).
La structure porteuse de l'édifice est un exploit sur le plan technique et répond assez bien à l'objectif métaphorique qui lui était assigné : rappeler le tressage des chapeaux de paille coniques en usage en extrême-orient (au cas où vous ne l'auriez pas compris, un tel couvre-chef est présenté dans une petite salle du rez-de-chaussée).
Une fois passée l'admiration pour cette résille bois et les quatre points d'appui dont les nervures s'entrelacent avec volupté, force est de constater que le reste est assez décevant.
On regrette d'abord qu'il ne soit pas possible de faire le tour complet du bâtiment ; bien que, compte tenu de la maladresse avec laquelle sont traités les gaines et les locaux techniques floqués en façade arrière, on peut comprendre cette mesure de clémence.
On s'interroge sur le peu d'attention portée au dessin des consoles métalliques qui supportent les énormes gaines de ventilation (peu élégantes également) placées de part et d'autre des porte-à-faux rectangulaires ; lesquels ne demandaient qu'à être parfaitement purs, dégagés de toute contamination technologique (est-ce un rappel des tuyaux du grand-frère parisien ?)
Le hall est immense, glacial quand il fait froid dehors (est-il brûlant sous la canicule ?), équipé d'une paroi extérieure de type industriel : portes mobiles de plate-forme de fret en partie inférieure et réglite translucide en partie supérieure (toujours un clin d'œil au grand-frère ?).
Le programme a, semble-t-il, oublié une cafétéria digne de ce nom ; on peut donc se restaurer (mal) sous une tente en plastique.
Mais un musée, c'est avant tout fait pour les collections et les expositions. Pour les premières, on a le sentiment d'un sympathique saupoudrage de bonne qualité permettant à tout visiteur de ressortir avec le sentiment de disposer d'un aperçu assez général de l'art reconnu du XXème siècle.
On regrette que le chef d'œuvre suprême de l'exposition - le triptyque bleu de Miro - soit si mal mis en valeur, et présenté dans un couloir avec un recul ridicule.
Les lieux d'expositions : en fait trois galeries identiques en forme de parallélépipèdes très longs (70 à 80m ?) qui transpercent l'édifice de part en part, sans porteurs intermédiaires, ce qui offre sans doute un grand degré de liberté dans leur agencement.
La perspective sur la cathédrale est effectivement spectaculaire ; celles sur les voies ferrées et le parvis : légèrement moins ...
En résumé : Metz n'est pas Paris (je veux parler des Centres Pompidou) ; l'émotion n'était pas à ce 1er rendez-vous ; l'ingéniosité et la plastique de la résille bois relèvent véritablement du Chef d'œuvre.
PS : la beauté des piliers bois est en partie assassinée par les énormes descentes d'eau pluviale et leur dispositif de maintien (dommage !)
J'attendais avec impatience ton point de vue.
RépondreSupprimerPlutôt critique cette fois-ci!
L'as-tu vu ?
RépondreSupprimerPergame
Pas encore faut de temps.
RépondreSupprimer