mardi 19 octobre 2010

Arria Marcella (nouvelle de Théophile Gautier)



En l'an 79 ap. JC, Arria Marcella, jeune fille riche et belle d'une famille patricienne, meurt ensevelie sous les cendres brûlantes du Vésuve.
Son souvenir subsiste dans une vitrine du musée des Studii de Naples : un bloc de cendre au "contour charmant" qui laisse deviner "la coupe d'un sein admirable et d'un flanc aussi pur de style que celui d'une statue grecque". C'est devant ce "cachet de beauté" qu'Octavien, un jeune homme venu avec deux de ses amis pour effectuer le traditionnel "voyage en Italie", reste en "contemplation profonde".
Les trois amis partent pour Pompéi visiter "la ville ressuscitée, ayant secoué un coin de son linceul de cendre". Le guide qu'Octavien suit "machinalement (...) d'un pas de somnambule" tellement il est encore troublé par sa "rencontre" du matin, leur fait découvrir "ces rues où les formes d'une existence évanouie sont conservées intactes" et les amène jusqu'à la villa d'Arrius Diomèdes qu'il parcourt jusqu'à une pièce en sous-sol - un cellier- où, leur dit-il, "c'est ici (...) que l'on trouva, parmi dix sept squelettes, celui de la dame dont l'empreinte se voit au musée de Naples." "...et une larme en retard de deux mille ans tomba (...) sur la place où cette femme, pour laquelle il se sentait un amour rétrospectif, avait péri étouffée par la cendre chaude du volcan."
La nuit suivante Octavien ne parvient pas à trouver le sommeil. Il se lève et se dirige vers la ville morte. Il s'engage dans les décombres et là, il va faire des découvertes proprement hallucinantes : la ville semble s'être relevée de la catastrophe ; les bâtiments sont intacts ; il y croise même des habitants avec lesquels il s'entretient ; vingt siècles après la tragédie, Pompéi revit, et lui, Octavien est le témoin de ce miracle. Il est invité dans un amphithéâtre pour y assister à une représentation d'une pièce de Plaute pendant laquelle il aperçoit soudainement "une créature d'une beauté merveilleuse" ; "elle était brune et pâle (...) et dans son visage d'un ton mat brillaient des yeux sombres et doux, chargés d'une indéfinissable expression de tristesse voluptueuse et d'ennui passionné".
Je dois arrêter ici le récit ; j'en ai déjà trop dit. Ce petit bijou littéraire est à découvrir ; vraiment.

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